Premier combat – Théâtre Lucernaire
Tel l’aviateur qui fait un point fixe avant de repartir, Jean Moulin noircit des feuillets qu’il remettra à sa soeur Laure avant de s’envoler pour Londres.
Le manuscrit sera prudemment enterré en Provence dans le jardin familial et exhumé après la Libération, puis publié aux éditions de Minuit.
Premier combat est le deuxième spectacle d’Archipel donné au Lucernaire après le succès de « Karl Marx le retour » d’Howard Zinn au printemps 2010.
Premier combat
Jean MOULIN, personnage mythique.
Qui ne connaît la célèbre photo, le montrant chapeauté, l’air mystérieux d’une star de cinéma, héros de nos films et de nos rêves, en un mot : justicier ?
Au-delà des polémiques encore vivaces sur les circonstances de sa mort, c’est la naissance de « Max » qui nous intéresse.
Comment ce haut fonctionnaire, précoce et discipliné, novice en situation d’exception, se retrouvera au centre d’une affaire, rejoignant par là les grands héros de théâtre, du « Prince de Hombourg » au « Cid » en passant par les personnages de Camus.
Situation
La nuit de sa tentative de suicide en juillet 1940, Jean Moulin était enfermé avec un tirailleur sénégalais. Etrange ironie de l’histoire : c’est précisément parce qu’il avait refusé de signer l’aveu de crimes supposément commis par ces mêmes tirailleurs, qu’il s’était retrouvé pour la première fois de sa vie dans une cellule. Craignant de finir par craquer face aux pressions de l’occupant nazi, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Qu’on-t-ils pu se dire ?
Se sont-ils même parlés ?
Le Théâtre intervient lorsque l’Histoire ne peut plus affirmer.
Quel dramaturge pervers a eu l’idée de les réunir comme en un résumé accidentel de l’histoire ?
Une volonté infamante de l’occupant est sans doute la clé de l’énigme : « Toi, préfet de la République, tu vas passer la nuit dans une cave humide avec un nègre de cette même République. »
Le Noir et le Blanc.
Le futur symbole national et l’oublié de l’histoire….
Le héros et l’anonyme !
Extraits de presse :
Au-delà d’un hommage, le parti pris de Christian Frégnet est une réussite théâtrale en ce qu’il refuse les facilités. Deux jeunes comédiens déjà éprouvés servent admirablement le texte. Cette pièce atteint parfaitement son but : elle prolonge l’Histoire en faisant dialoguer le héros le plus connu et le soldat le plus inconnu de cet
épisode de la guerre. Pierre Assouline – Le Monde.fr
Les deux acteurs donnent leur force à cette pièce qui est aussi une leçon d’histoire et d’éthique. Par les temps qui courent, ce n’est pas rien. Jack Dion – Marianne
De ce Premier Combat, le metteur en scène a fait l’adaptation fidèle et sans esbroufe. Il y a juste cet acteur jeune, maigre, intense, barbe de deux jours : Valéry Forestier. Christian Julien aurait pu n’être qu’un faire-valoir : il apporte une vraie présence, un décalage, une terrible ironie. Jean-Luc Porquet – Le Canard Enchaîné
Un texte bouleversant qui éclaire encore notre héros national. Jean-Luc Jeener – FIigaroscope
Ce spectacle éclaire avec originalité un moment de notre passé. Gilles Costaz – Webthea
Écrit à une époque particulière le texte trouve des échos dans l’actualité. Accroché à une idée étriquée de l’identité nationale, le Président de la République ne cesse de chercher des héros nationaux. En voici un dont ses conseillers pourraient un peu plus s’inspirer, un haut fonctionnaire droit, qui a le sens du devoir, de l’intérêt de la Nation, qui ne peut accepter de mentir en accusant l’armée coloniale de crimes qu’elle n’a pas commis. On se retrouve dans une situation très théâtrale, très cornélienne avec un homme confronté à un choix où ce qui est en jeu c’est sa vie et sa conception de l’honneur. La mise en scène de Christian Frégnet sert bien le texte. Les comédiens ont une forte présence et savent faire de ce texte un modèle de réflexion sur ce qu’est la France aujourd’hui. Micheline Rousselet – SNES FSU
Premier Combat
Mise en scène et scénographie de Christian Fregnet
Avec Valéry Forestier et Christian Julien
Du 4 janvier au 25 février 2012
Du mardi au samedi à 18h30 (sauf les 2 et 3 février)
Durée : 1h15
Théâtre Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
M° Notre Dame des Champs
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