“Préhistomania” : la nouvelle exposition événement du Musée de l’Homme autour de l’art préhistorique
Le Musée de l’Homme présente, en partenariat avec l’Institut Frobenius pour la recherche en anthropologie culturelle (Francfort-sur-le-Main), “Préhistomania”, l’exposition qui vous emmène au cœur d’une aventure humaine à la découverte des relevés d’art préhistorique. Suivez la fabuleuse épopée de ces chefs-d’œuvre hors norme !
Ces peintures sur toile ou papier reproduisant les œuvres peintes ou gravées sur les parois des grottes, ont été réalisées dès le début du XXe siècle lors d’expéditions scientifiques lancées, à travers le monde, à la recherche des origines de l’humanité. Élaborées par des artistes sur le terrain, elles ont été immédiatement exposées dans de prestigieux musées, donnant l’occasion aux plus anciennes traces picturales de faire irruption dans la modernité. Avec plus de 200 documents et objets, dont une soixantaine de relevés originaux, l’exposition offre un panorama mondial de ces œuvres, raconte les aventures que furent les expéditions, montre quelle source d’inspiration les relevés devinrent pour les artistes du XXe siècle, et documente les techniques actuelles de transposition et de conservation des peintures rupestres.
Un panorama mondial des premières peintures
Le premier espace de l’exposition présente un panorama mondial de l’art rupestre, à travers une sélection de relevés emblématiques, de très grand format, qui donnent la sensation “d’entrer dans les grottes” et d’expérimenter le choc esthétique de leurs découvreurs. Le visiteur est transporté dans le temps et dans l’espace à travers l’Afrique australe, le Tchad, l’Afrique du Nord, la Papouasie, l’Europe. Il découvre quelques pièces maîtresses des fabuleuses collections de l’Institut Frobenius de Francfort, mais aussi celles du Musée de l’Homme, notamment les relevés qu’Henri Lhote réalisa dans le Tassili n’Ajjer en Algérie, dans les années 1950. Ces relevés ont une valeur scientifique et historique inestimable : ils sont souvent les seuls témoins de peintures du Néolithique dégradées depuis… et révèlent parfois des paysages disparus depuis des millénaires avec la désertification et autres modifications des conditions environnementales.
L’épopée des expéditions
Ces transpositions de peintures rupestres ont été réalisées au cours d’extraordinaires expéditions internationales, dont celles de l’Allemand Leo Frobenius dès les années 1910, celles du Français Henri Breuil dès les années 1930, puis celles de Gérard Bailloud et Henri Lhote à partir des années 1950. Véritables aventures, pour certaines, ces missions correspondent aux débuts de l’étude de la Préhistoire à l’échelle mondiale, que les relevés ont largement contribué à faire connaître. Les séries de photographies conservées à l’Institut Frobenius et au Musée de l’Homme, qui documentent ces voyages, permettent de mieux comprendre le travail de ces pionniers… et pionnières, les femmes étant nombreuses, particulièrement au sein des expéditions Frobenius.
De la grotte au musée
Dès les premières expéditions, les scientifiques ont eu l’ambition d’exposer leurs relevés dans des musées. C’est cette aventure artistique que retrace le troisième espace de Préhistomania. Au cours des années 1930, Leo Frobenius présente en effet à Paris deux expositions : la première se tient à la Salle Pleyel en 1930, à l’invitation de l’abbé Breuil ; la seconde, au Musée d’Ethnographie du Trocadéro (qui deviendra le Musée de l’Homme). Les critiques d’art et les artistes découvrent à cette occasion l’extrême “modernité” de l’art préhistorique, c’est-à-dire ses parentés avec les productions de l’époque. Des parentés que le MoMA, à New York, révélera pleinement, en 1937, en exposant des relevés aux côtés d’œuvres modernes. Cette expérience saisissante est reproduite dans cette partie de l’exposition grâce à des tableaux de Klee, Pollock, Arp et Lam qui viennent dialoguer avec les relevés.
Un patrimoine à préserver
La pratique du relevé est toujours d’actualité dans le travail des préhistoriens. La quatrième partie de l’exposition fait découvrir quelles technologies ils emploient aujourd’hui pour décrypter les figures rupestres et en conserver toutes les informations. Elle s’interroge aussi sur la nécessité de faire connaître le patrimoine inestimable que constitue l’art rupestre, et celle de le protéger des dégradations. Pour satisfaire ces deux volontés, parfois contradictoires, les relevés d’hier et ceux d’aujourd’hui s’avèrent, plus que jamais, être des témoins indispensables
Commissariat scientifique :
– Richard Kuba, chercheur, conservateur des collections de l’Institut Frobenius à l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main
– Jean-Louis Georget, professeur en civilisation allemande et histoire de l’anthropologie à l’université Sorbonne Nouvelle
– Egídia Souto, maître de conférences en littérature et histoire de l’art de l’Afrique à l’université Sorbonne Nouvelle.
Commissariat d’exposition :
Marie Mourey, cheffe de projet et commissaire muséographique.
[Source : communiqué de presse]
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