Poto-mitan(s) – Hommage(s) à la Martinique
Avec ce spectacle, Maroussia Pourpoint répond à une question qu’elle s’est longtemps posée en tant qu’artiste : Comment renouer les liens de transmission familiale lorsqu’ils ont été brisés ?
Martiniquaise de par son père, Maroussia Pourpoint connaissait très peu de chose de la Martinique avant de monter ce projet. La France ayant réussi son plan d’assimilation, elle la vivait à travers les retrouvailles festives, les récits de famille et les auteur.e.s martiniquais.e.s. Vécu comme une véritable fracture, son père ne voulait rien entendre de la Martinique : pour lui c’était un passé auquel il n’appartenait plus.
En 2015, Maroussia découvre l’existence du BUMIDOM, dispositif avec lequel sa grand-mère est arrivée en France. Elle prend conscience de l’histoire de sa famille – celle que l’on tait, celle que l’on veut oublier. La dame aux chiffons était donc avant tout un refus de laisser mourir cette histoire. C’est la petite fille qui la porte dignement et qui retisse ce lien de transmission rompu.
Toujours dans un objectif de réparation, cette première partie est associée à Hommage à Mona. La petite fille laisse ici place à la femme. Une femme artiste qui s’empare du créole avec le répertoire d’Eugène Mona et chante fièrement les différentes facettes de la Martinique.
*Ce spectacle s’intègre dans le projet LeS IleS de France du Hall de la chanson.
Pourquoi “Poto-mitan(s)” ?
Le terme “Poto-mitan” signifie le “poteau central”, “le pilier”, en créole. Il est souvent attribué aux femmes “fanm poto-mitan” dans les sociétés matrifocales que sont la Martinique et la Guadeloupe. C’est un terme remis en question aujourd’hui car il glorifie la situation de ces femmes caribéennes, alors qu’elle est souvent subie et qu’elle résulte d’un manque d’autres choix de la part de ces femmes, obligées de porter la famille.
Ce mot est choisi en connaissance de cause pour représenter ce projet. La dame aux chiffons aborde justement les difficultés qu’on pu affronter certaines de ces femmes martiniquaises et qui leur a valu ce titre de fanm poto-mitan. Il est aussi choisi ici pour célébrer un pilier central de la Martinique, Eugène Mona.
[Source : communiqué de presse]
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