Portraits de la pensée – Palais des Beaux-Arts de Lille
Comment peindre la pensée, et pourquoi ? Elle est, par essence, la manifestation de l’invisible, tout comme l’activité méditative, la réflexion philosophique, le sentiment de la foi, la présence cachée du divin. Tandis que ces manifestations donnent lieu à des pratiques collectives, elles s’incarnent tout autant dans la singularité d’une vision, d’une démarche conceptuelle, d’une recherche spéculative, d’une discussion, voire d’une interlocution avec une effigie emblématique, un attribut révélateur.
Ce champ de l’expression de la pensée semblerait difficile à cerner dans sa traduction plastique tant les occurrences sont nombreuses, fugaces ou traversées par d’autres dynamiques. La pratique artistique nous a légué un corpus d’images, tout particulièrement de portraits, réalisant l’incarnation d’une pensée à l’état pur, sans objet précisément défini, qui se sait dans un chemin de vie et se voit dans toute sa vitalité intérieure à travers l’expression d’un visage, le geste qui l’accompagne, l’attribut qui sert de support et de moteur, la lumière qui révèle l’énergie issue de l’intérieur ou comme une inspiration venue de l’extérieur, l’attitude qui dénote le nécessaire engagement physique de toute pensée véritablement incarnée, jusqu’au vêtement qui, dans l’accompagnement de ses traits d’expression, symbolise le pouvoir, la sagesse, ou le dénuement et la liberté du sujet. L’ensemble de ces conditions physiques de l’expression d’une pensée, tantôt instantanée et fulgurante, dans la jubilation de la trouvaille conceptuelle, tantôt surgie de profondeurs intemporelles, ont trouvé leur incarnation dans les figures de philosophes, de mendiants, de savants, de poètes, de sibylles, de saints et de saintes voués à la méditation la plus intense et la plus étrangère à leur enveloppe charnelle.
La pièce maîtresse du vidéaste américain Bill Viola, consacrée à St. Jean de la Croix, Room for St. John of the Cross (1983) accueillera le visiteur au centre d’un temple pour le plonger dans une expérience de méditation, pathétique mais le plus souvent rieuse et jubilatoire.
Portraits de la pensée
OEuvres en provenance des plus grands musées européens : Prado, Madrid ; Rijksmuseum, Amsterdam ; Mauritshuis, La Haye ; Galeries Borghese et Nazionale d’Arte Antica, Rome ; Musée du Louvre, Paris ; Alte Pinakothek, Munich ; Musées des beaux-arts de Bordeaux, d’Orléans, de Strasbourg…
Du 11 mars au 13 juin 2011
Tarifs : 7 euros – 5 euros
Palais des Beaux-Arts
Place de la République
59000 Lille
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