Catherine Balet, Elliott Erwitt, Sara Imloul et Paulette Tavormina – Polka Galerie
Elliot Erwitt, « Sequentially Yours »
Chez Elliott Erwitt, la légèreté se substitue comme par magie à la gravité de l’instant, le rire relègue l’émotion au registre des accessoires. « Si les gens pensent que mes photos sont amusantes, cela me fait plaisir de l’entendre. Je préfère être amusant que tragique. Mais ce n’est pas une chose consciente », a dit Elliott Erwitt. Au fil des séquences regroupées dans l’exposition « Sequentially Yours, Elliott Erwitt », la galerie Polka invite à redécouvrir des photographies que le monde entier a pu connaître et aimer. Au fil de l’accrochage, elles prennent un sens nouveau à se voir encadrées par des avant et des après inattendus.
Entre l’image fixe et le film, les histoires se déroulent et la vie s’anime sous nos yeux amusés. Les œuvres exposées permettent de comprendre le travail et les choix effectués par le photographe : pour chaque planche-contact, il n’aura gardé qu’un cliché devenu emblématique.
Séquence par séquence, la galerie Polka vous invite à découvrir Elliott Erwitt.
Catherine Balet, « Strangers in the Light »
« L’ère numérique a été une inépuisable source d’influence et d’information. Je souhaite seulement, par mes photographies, interroger la fulgurance de l’ère technologique qui semble avoir accéléré le temps de façon vertigineuse. »
Peintre de formation, Catherine Balet réalise avec la série « Strangers in the Light » une œuvre paradoxale où se confrontent l’hypercommunication et la profonde solitude de notre quotidien. De la bougie à la tablette numérique, passé et modernité se mêlent dans des tableaux silencieux inspirés des grands maîtres de la peinture comme David, de La Tour, Constable ou Manet. Chaque composition est essentiellement éclairée à l’aide de la lueur des nouvelles technologies, ce nouveau clair-obscur de l’ère numérique. « La correspondance avec la peinture classique a été un fil conducteur au début de la série, explique Catherine Balet. Il s’agissait d’une inspiration et non d’une parodie. Avec le temps, le sujet a pris le dessus. Mon désir était de refléter tous les domaines où la technologie avait pris une certaine influence. »
Membres d’une génération connectée, accros aux smartphones, les personnages de Catherine Balet se photographient dans des miroirs et prennent la pose pour exister sur les réseaux sociaux. Ils sont ensemble, dans la même pièce, mais ne se regardent jamais, trop absorbés par leur reflet. « Mes modèles, accrochés à la prothèse numérique, sont en contemplation de leur vie à travers un écran, comme hypnotisés par un ailleurs. » Le paroxysme semble atteint avec la scène de la Nativité : à peine né, l’enfant est photographié sous tous les angles pour terminer sur Internet…
Sara Imloul, « Le Cirque noir »
« Le Cirque noir » de Sara Imloul est une plongée dans un univers étrange et onirique. Agée de 25 ans, cette jeune photographe débute ce travail en 2008 en reprenant le procédé ancien de la calotypie. « Cette méthode m’oblige à tirer mes images par contact, la taille du tirage correspondant à la taille du négatif. Je retravaille ensuite les détails au pinceau avec différents produits chimiques, comme des petites peintures. Elles sont donc uniques, explique l’artiste. Je pense en négatif. Je dépose mentalement des taches blanches, des zones de lumière, sur la page noire. Je pense en forme, en graphisme, en motifs, toujours blanc sur noir. C’est un jeu. »
Dans ce théâtre d’ombres et d’éclats se joue une rêverie ancienne. Fortement imprégnée des photographies du début du XXe siècle, nourrie des univers en marge de Sarah Moon, Joel-Peter Witkin, Christian Boltanski ou Miroslav Tichy, Sara aborde les territoires du souvenir, de l’ésotérisme et de l’imaginaire commun. Attachée à l’enfance, la jeune artiste s’amuse en chinant les vêtements et les éléments du décor qui donneront vie à ses petits théâtres inquiétants. Ses personnages sont souvent des amis proches, son appareil est un vieil appareil à soufflet. Chaque image lui demande un temps de pose de quarante-cinq secondes.
Paulette Tavormina, « Natura Morta »
« Les natures mortes nous rappellent que le temps passe, que la vie est précieuse. Et elles racontent tellement de choses à propos de l’Histoire et de la vie d’un lieu et d’une époque. »
Le travail de Paulette Tavormina, photographe new-yorkaise, alterne entre photographie d’art et photographie publicitaire, que ce soit sur papier glacé ou pour des spots télévisuels. Très vite, elle se spécialise dans la photographie et le stylisme culinaire. Son savoir-faire est utilisé à travers le monde pour des films – tels que « En pleine tempête » avec Georges Clooney, « Intrusion » avec Johnny Depp ou encore « Nixon » avec Anthony Hopkins – ou pour des livres de cuisine en collaboration avec des grands chefs. La nature morte, « Natura Morta », devient son sujet de prédilection. Pour cela, elle s’inspire des grands maîtres du genre – les peintres flamands, espagnols et italiens du XVIIe siècle –, afin de reproduire ces mises en scènes poétiques et alléchantes. La photographe étudie avec le plus grand soin ses compositions : recherche du fruit parfait, emplacement adéquat de chaque légume, ajustement des fleurs, mise en scène de crabes ou de papillons, choix de faïence d’époque…
Photos de Catherine Balet, Elliott Erwitt, Sara Imloul, Paulette Tavormina
Du 15 mars au 19 mai 2012
Du mardi au samedi, de 11h à 19h30
Vernissage le 13 mars 2012
Polka Galerie
12, rue Saint Gilles
75003 Paris
www.polkagalerie.com
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Agenda des vernissages à Paris en mars 2012
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