Paris Tableau 2012
Maurizio Canesso, Hervé Aaron, Éric Coatalem, Bertrand Gautier, Bob Haboldt, Jean-François Heim, Georges de Jonckheere, Jacques Leegenhoek, Giovanni Sarti et Claude Vittet ont cette passion en commun. Et c’est bien de ce désir mutuel de la transmettre qu’est né Paris Tableau. Plaisir semble t-il très partagé car, en 2011, ce sont 60 tableaux d’importance qui se sont vendus en seulement cinq jours.
Etre marchand de peinture ancienne, aujourd’hui comme hier, c’est d’abord trouver l’oeuvre. La chercher, la pister parfois, la reconnaître ou tout simplement la choisir. Puis, dans un second temps, être marchand, c’est aussi comprendre cette oeuvre, la décrypter, la documenter, retracer son parcours, et souvent lui rendre son identité. Enfin, être marchand, c’est conseiller : attirer l’attention d’un collectionneur privé sur une oeuvre en particulier, partager avec lui ses découvertes, constituer de concert des collections entières sur un thème précis et bien souvent, c’est aussi permettre à un musée d’acquérir la pièce manquante qui donnera tout son sens à l’ensemble. C’est pour toutes ces raisons que Paris Tableau a vu le jour. Devant la pléthore de foires et de salons généralistes, de ventes aux enchères aux quatre coins du monde, il est apparu comme une évidence à ces dix marchands français de stature internationale, qu’un salon centré sur une spécialité aussi noble que la peinture ancienne était, non seulement nécessaire, mais attendu par les collectionneurs, conservateurs de musée et amateurs.
Auprès des dix marchands-organisateurs, on trouvera également onze marchands étrangers : Charles Beddington (Londres), Rafael Valls (Londres), Derek Johns (Londres), Stair Sainty Gallery (Londres), The Weiss Gallery (Londres), Galeria Caylus (Madrid), Galerie Sanct Lucas (Vienne), Cesare Lampronti (Rome), Massimo Megna Antiquario (Rome), Kunsthandel P. de Boer (Amsterdam), David Koetser (Zurich).
Au total, Paris Tableau comptera, cette année, vingt et un exposants et deux marchands de cadres, la Galerie Montanari (Paris) et Enrico Ceci (Formigine).
Pour une question de clarté, les œuvres présentées à Paris Tableau s’étalent du Moyen-Age au Second Empire. Elles sont choisies et réservées tout au long de l’année par ces galeries triées sur le volet pour être montrées aux collectionneurs dans ce cadre intime et feutré.
Parmi les oeuvres les plus marquantes, on remarquera au sein de l’École italienne le suggestif Vénus, Eros et Anteros deBernardino Campi, vers 1545 (Galerie Canesso), l’inquiétant Memento Mori de Giovanni Martinelli, vers 1630 (Galerie G. Sarti), ou encore le langoureux Portrait de femme de Pietro Rotari, vers 1760 (Galerie Didier Aaron & Cie).
L’École française est quant à elle magnifiquement présente grâce à des oeuvres comme le Trio de Musiciens de Nicolas Tournier (Jacques Leegenhoek), la Toilette d’Esther de Jean-François de Troy (Eric Coatalem), l’hommage rendu à Jean-Jacques Rousseau au travers de la Vue de la Cascade d’Ermenonville vers 1831 de Jean-Joseph-Xavier Bidauld (Talabardon & Gautier) ou encore la saisissante Esclave au Caire, 1872, de Jean-Léon Gérôme (Jean-François Heim).
L’École espagnole n’est pas oubliée et dignement représentée par une magnifique Vision de Saint Antoine de Padoue de Murillo (Galerie Caylus). Enfin, les collectionneurs de l’École du Nord ne manqueront pas le Bouffon à sa fenêtre, vers 1600 (Kunsthandel P. de Boer Gallery), ni la hiératique Diane, déesse de la chasse et de la lune de Cornelis van Harleem, vers 1607 (Haboldt & Co).
Tout aussi emblématiques de ce courant majeur de la peinture ancienne, le Paysage hivernal d’Antonie Verstralen (De Jonckheere) et la Vue de Goudestein de Jan van Der Heyden (Koetser Gallery) sauront toucher le coeur des passionnés.
Il faut avoir parcouru ces allées calmes et cette vingtaine de stands pour comprendre la ferveur qui entoure la peinture ancienne. Ici, nous sommes bien loin de l’agitation, de la spéculation, du coup médiatico-financier. Ici, on savoure l’oeuvre, on la ressent, on se l’approprie.
Grâce à Paris Tableau, Paris relève le défi, tient son rang et demeure la place historique de la collection.
Après avoir ouvert ses portes à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art) en 2011 pour l’exposition « L’Envers du Tableau », Paris Tableau accueillera cette année le Mobilier National et présentera les Trésors retrouvés des Gobelins.
Une autre façon de démontrer que la profession d’antiquaire et la recherche sur l’histoire de l’art sont intimement liées.
Paris Tableau 2012
Du mercredi 7 au lundi 12 novembre 2012, de 11h à 20h
Nocturne jusqu’à 22h le jeudi 8 novembre
Plein tarif : 15€ (catalogue offert dans la limite des stocks disponibles)
Tarif réduit : 13€ (Les Amis du Louvre) // 7,50€ (Etudiants de moins de 26 ans)
Gratuit : enfant de moins de 13 ans, journaliste sur présentation de carte de presse 2012 et conservateurs sur présentation de carte professionnelle
Palais de la Bourse
Place de la Bourse
75002 Paris
M° Bourse
A découvrir sur Artistik Rezo :
– la critique de Paris Tableau 2012 par Anne-Lise Charache
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