Ordet, au théâtre du rond point
On y invoque le ciel pour toutes sortes de raisons plus ou moins métaphysiques, parfois même prosaïques. On s’y affronte sur des différends théologiques aux motifs terre-à-terre, qui renvoient à la lutte pour la domination. C’est un monde mêlé où différentes conceptions s’opposent farouchement. Le langage y joue un rôle puissant, comme si les mots devaient toujours être suivis d’effets. D’où le titre de cette pièce du Danois Kaj Munk, Ordet, en français La Parole.
Carl Theodor Dreyer en fit un film célèbre. Le metteur en scène Arthur Nauzyciel et la romancière Marie Darrieussecq ont remarquablement adapté en français cette pièce sur le pouvoir des mots où la question de la foi occupe une place centrale. Mais aussi plus largement la question de l’amour et de ce qui justifie une vie humaine.
“Avec amertume j’ai pu me dire à moi-même : en tant que poète tu insuffles la vie aux morts grâce à la foi, mais comme pasteur tu ne peux même pas accorder la mort à celui qui souffre… Ni les ressusciter. Pour ne pas se laisser totalement submerger par ce sentiment d’impuissance, Ordet rattrape cette douleur…” Kaj Munk
Une pièce de Kaj Munk
Traduction et adaptation Marie Darrieussecq, Arthur Nauzyciel
Avec Pierre Baux, Xavier Gallais, Benoit Giros, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot, Laure Roldan de Montaud, Marc Toupence, Christine Vézinet, Catherine Vuillez, Jean-Marie Winling . Et les chanteurs de l’Ensemble Organum Mathilde Daudy, Antoine Sicot et Marcel Pérès en alternance avec Frédéric Tavernier
Mise en scène Arthur Nauzyciel
Théâtre du rond point
Salle Renaud-Barrault
2 bis avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
Du 16 septembre au 10 octobre 2009
20h30
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...