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Neuza – Flor di bila

9 juillet 2013
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Neuza - Flor di bila

Elle chante dans les bars du coin en échange de nourriture, de boissons et de tabac pendant que les sœurs aînées de Neuza s’occupent de la petite dans leur humble case en pierre. Neuza n’a que 6 ans lorsque l’excès de tabac lui enlève sa maman. La gamine part vivre avec sa marraine à Fogo et le temps de finir sa scolarité, fait la navette entre les deux îles.

De sa mère, elle garde dans son cœur les mélodies qu’elle lui chantait et une oreille musicale. Elle apprend rapidement les airs traditionnels de l’île au volcan que les passagers chantent pour tromper l’ennui et la peur pendant cette traversée dangereuse. Mais toute idée d’une carrière musicale est exclue : trop de mauvais souvenirs. Bien au contraire, lorsqu’elle met à son tour une petite fille au monde, Neuza opte pour une vie ordinaire avec un emploi normal. Mais le destin est le plus fort. Elle a 24 ans, lorsqu’elle travaille dans un restaurant. Son tempérament vif et gai l’incite à chanter lorsqu’il faut préparer la salle pour le service. Ses collègues sont subjugués par la voix claire de la jeune femme. Ils l’encouragent à prendre le micro et à s’essayer devant les clients. D’abord réticente, Neuza décide de se jeter à l’eau et commence rapidement à se faire des fans parmi les clients de l’établissement.

Peu de temps après, elle est invitée par Manuel de Candinho à se produire sur la scène d’un restaurant réputé de Praia. Elle gagne son premier cachet. En un instant, sa vie bascule. Sur l’invitation d’autres artistes, elle chante dans d’autres lieux de la capitale. C’est un ami, Francisco Cruz, qui emmène José Da Silva voir chanter la jeune femme dans un bar de Praia.

La voix haut perchée de la chanteuse et son répertoire de traditionnels de Fogo encore peu gravés sur disque, séduisent le producteur qui lui propose d’enregistrer pour le label Harmonia. « Flor di Bila », qui paraît au Cap-Vert au début de l’été 2013, nous dévoile les secrets des rythmes l’île de Fogo, comme le talaia baxo, le rabolo ou le samba. Dans Trabessado, l’un des titres forts de l’album, Neuza nous offre l’occasion de découvrir le curcutiçan, une joute vocale traditionnelle entre voix féminines et masculines où l’on manie ironie et provocation, les femmes défiant l’homme sur sa virilité. Neuza reprend cette tradition campagnarde en compagnie de Michel Montrond, auteur compositeur et chanteur, enfant du volcan également.

 

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