Natalie Sanzache – Invitée surprise de l’exposition Paradoxe
L’artiste Natalie Sanzache est l’invitée surprise de l’exposition Paradoxe, présentée à la Maison Galerie Laurence Pustetto jusqu’au 15 mai prochain. Avec un travail qui s’articule autour de la matière et de la lumière, ses œuvres s’inscrivent dans la tradition des Arts and Crafts.
Après avoir passé son enfance au Brésil et avoir vécu de nombreux déménagements successifs, Natalie Sanzache suit des études d’économie. Sa curiosité et son imagination la poussent à quitter la voie classique pour aller vers un apprentissage des métiers d’art : disciplines entre expression artistique et savoir-faire. Elle poursuit ainsi sa formation auprès de maîtres céramistes et ébénistes afin de sʼinitier aux techniques du façonnage et de la patine. Attirée par les matériaux du BTP, elle débute un travail de recherche sur le béton qui devient son mode d’expression artistique. De son savoir-faire et sa passion pour les matières, son geste est né, s’est transformé, s’est ajusté, et est devenu sien.
“J’ai un esprit très créatif et beaucoup d’imagination. Je n’ai pas su trouver tout de suite par quel mode d’expression je devais passer. Mon parcours m’a d’abord poussé vers le monde de la publicité, mais ça ne me rendait pas heureuse. Un jour je me suis dit “c’est avec mes mains que je veux travailler ; mes mains sont mes yeux“. Créer est pour moi une necessité, un besoin presque vital. J’ai essayé la peinture, mais j’avais besoin de mettre plus de matière. J’ai besoin de la 3D pour arriver à m’exprimer !”
– Natalie Sanzache, propos recueillis par Amélie Hetier, 2022
Passion pour la matière. C’est ce qui pousse l’artiste à façonner le béton comme une terre crue. Ses œuvres se parent de gris, de blanc, d’or, de cuivre et aujourd’hui de graf. En effet, Adrien Roubens, graffeur sur matières, vient parfois intervenir sur ses créations. Ensemble, ils nous content des récits merveilleux inspirés du Pop Art, de Marc Chagall, de planètes, de fusion, de fracture d’où la lumière jaillit. Natalie Sanzache travaille la cassure, la déchirure, qu’elle sublime par l’incorporation de lumières chaudes, solaires, comme un volcan qui entre en fusion.
“Mes œuvres traduisent l’incandescence d’un magma. C’est un travail de cassure, à la fois intérieur et extérieur, une interprétation de la déchirure et de la fusion. Ce que je trouve merveilleux, c’est que cette déchirure devient belle de façon immaitrisable. Avec le temps, la matière durcie et devient noire. Mes œuvres incarnent aussi une histoire de temps, une sorte d’archéologie du tellurisme. Matière et chaleur s’échappent et deviennent œuvre.”
– Natalie Sanzache, propos recueillis par Amélie Hetier, 2022
Il existe un paradoxe entre le matériau abrupte employé et la douceur du résultat, par le travail minutieux de l’artiste. C’est cette ambivalence qui pousse Laurence Pustetto à intégrer les travaux de Natalie Sanzache à l’exposition Paradoxe, qui met à l’honneur les œuvres d’Arthur Hoffmann et de Riet van der Linden.
Les créations de Riet van der Linden portent le nom des cartons qu’elle récupère dans les entreprises, matériau pauvre et simple, symbole planétaire de la consommation, qu’elle déploie pour y peindre des œuvres totémiques brutalistes. Arthur Hoffmann déconstruit notre perception par sa production, à la lisière des mondes numériques et analogiques.
Le travail de Natalie Sanzache s’inscrit quant à lui dans la tradition des Arts and Crafts. Son matériau, est indissociable de la lumière qui révèle les failles et autres aléas géologiques, rendant la matière vivante et évolutive.
“Trois artistes qui, s’ils n’ont rien à voir dans leurs expressions artistiques, ont en commun la modernité, la contemporanéité de leurs univers. Tous trois utilisent des médiums, propres à notre monde et au monde industrialisé, qu’ils mettent au service de l’expression artistique”
– Laurence Pustetto, propos recueillis par Amélie Hetier, 2022
[Source : communiqué de presse]
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