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Napoléon et l’Europe – musée de l’Armée

25 janvier 2013
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Napoléon et l’Europe - musée de l’Armée

Loin des clichés et des partis-pris, cette exposition a pour objectif de présenter un épisode marquant de l’histoire française et européenne, de façon différenciée ; elle le fait en croisant les regards, divers voire opposés, des contemporains des événements, sur des thèmes touchant à la guerre, la politique, la diplomatie, l’administration, la monnaie, la propagande, les arts…

Pour retracer cette histoire, sont rassemblés 250 œuvres d’art, objets et documents prêtés par une cinquantaine de musées et institutions européennes, dont plus de la moitié hors de France. Depuis l’exposition rétrospective Napoléon organisée en 1969 au Grand Palais, aucune synthèse de ce type et de cette ambition, n’a été organisée en France.

Conquête et résistances

Le parcours de l’exposition est rythmé par deux points de vue présentés à la fois en en alternance et en « miroir » : la création progressive et pragmatique de l’Empire de Napoléon d’une part, les réactions de certains peuples et des principales puissances européennes face à cette emprise française d’autre part. D’alliances en batailles, de traités en réformes, l’enchaînement incroyablement rapide des événements est remis en perspective et déroulé de façon chronologique afin d’en mettre en évidence le rythme effréné mais avec le souci d’expliciter le contexte et les enjeux de chaque étape.

L’ambition européenne de Napoléon Bonaparte prend ses racines dans les idéaux de la Révolution, qu’il commence à réaliser lors de ses victoires remportées pendant la campagne d’Italie de 1796 à 1799.

Devenu Premier Consul, puis Empereur des Français en 1804, il met en oeuvre une action politique et militaire qui repousse toujours plus loin les frontières de son Empire. L’enjeu est ensuite d’organiser et de maîtriser ce territoire par tous les moyens, afin d’imprimer sa marque dans l’espace et les institutions autant que dans les esprits. En témoigne, dans l’exposition, un ensemble de plusieurs exemplaires du Code civil, rédigés en plusieurs langues, ou encore le buste de Napoléon en Mars pacificateur, œuvre majeure de Canova ; sera aussi présenté et explicité un énigmatique croquis de la bataille d’Austerlitz (1805), dessiné par Napoléon en 1806 à l’intention du prince héritier Louis de Bavière pour lui expliquer le déroulement de la bataille.

Face à cette soif de domination, deux types de réactions se manifestent : d’une part des mouvements d’adhésion — en Allemagne du Sud, en Italie du Nord ou en Pologne… —, d’autre part desmouvements de résistance, parfois violents – en Espagne, dans le Tyrol, en Calabre, en Prusse, en Grande-Bretagne, en Russie… – jusqu’à inverser la dynamique de la conquête impériale. La campagne de Russie et la fin dramatique de la Grande Armée précipitent la chute de l’Empire napoléonien. En 1814, Paris est investie. Pour en finir avec l’Europe de Napoléon, ses vainqueurs bouleversent la carte de l’Europe à leur profit lors du Congrès de Vienne : la France est ramenée à ses frontières de 1792 et un nouvel ordre européen, très conservateur, voit le jour. Cette partie de l’exposition présentera notamment au public une esquisse préparatoire au tableau représentant les combats du Dos de Mayo par Goya (1814), Le Champ de bataille de Waterloo par Turner (1818), ou encore la célèbre redingote grisede Napoléon.

250 œuvres et objets au service de points de vue contrastés

De façon systématique, face à un même événement, le visiteur se voit proposer des visions et représentations contemporaines très diverses et contrastées : officielles et savantes, populaires ou satiriques, marquées par des ambitions artistiques ou politiques multiples et variées.

Plus de 250 œuvres d’art, objets et documents, du plus prestigieux au plus modeste, conjuguent leurs qualités esthétiques et leur charge émotionnelle pour narrer cette épopée : armes blanches et à feu, uniformes, figurines historiques ; décorations, monnaies, documents d’archives ; tableaux, sculptures, estampes …

L’image est un terrain d’expression fort et privilégié ; l’exposition témoigne de l’iconographie foisonnante du début du XIXe siècle, dont s’emparent tout autant les partisans que les opposants de Napoléon, sur tout le continent européen. Depuis le portrait de Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard peint par David en 1800 (Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon), archétype de la grande peinture d’histoire et de l’image hagiographique, jusqu’aux caricatures anglaises très largement diffusées, montrant l’empereur « conquérant » dans des scènes aussi inventives qu’incongrues, le spectre est large, les auteurs nombreux et les messages multiples. Voisineront donc scènes de batailles et de paix, images glorificatrices et signes de dérision…

L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels, permettant des confrontations riches et inédites. L’uniforme du vice-amiral Nelson porté à la bataille de Trafalgar, prêté pour la première fois hors du territoire britannique par le National Maritime Museum, côtoie les prestigieux uniformes d’Alexandre Ier de Russie (musée d’Etat du Kremlin, Moscou) et de François Ier d’Autriche (Heeresgeschichtliches Museum, Vienne).

Grâce au soutien d’institutions telles que le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France et les musées nationaux des châteaux de Malmaison et Bois-Préau ou de Versailles, l’exposition réunit des oeuvres majeures, indissociables de la figure de Napoléon. On y trouvera ainsi, non loin de l’uniforme de colonel des grenadiers à pied de la Garde (château de Fontainebleau), le manuscrit de la célèbre proclamation du soir d’Austerlitz, qui s’ouvre sur le solennel « Soldats, je suis content de vous… », prêté par le Service historique de la Défense.

Le public découvre aussi des objets et documents méconnus voire inédits, tels ces quatre volumes du manuscrit des Mémoires où le chasseur à cheval de la garde impériale Chevalier raconte ses campagnes à la suite de l’Empereur (prêt de la Bibliothèque Thiers).

Une exposition pédagogique accessible au plus grand nombre

La figure de Napoléon jouit d’une aura populaire internationale. Afin de rendre le propos accessible à tous et de replacer les épisodes de l’épopée dans l’espace et le temps, des outils de médiation accompagnent les visiteurs dans leur parcours. 

De nombreuses cartes aident à situer les territoires concernés et à comprendre leurs places successives dans l’échiquier du continent européen ; elles explicitent aussi le jeu des alliances diplomatiques, nombreuses et changeantes.

Des postes audio réveillent les voix de soldats à travers leurs émouvants témoignages, placés aux côtés des oeuvres et des documents d’archives. 

Des diaporamas présentent les grandes figures contemporaines – Châteaubriand, Goethe, Beethoven, Goya, Byron, Hegel… – et leurs relations avec Napoléon. 

Une animation multimédia déroule la célèbre bataille des « Trois Empereurs », à Austerlitz, accompagnée d’un commentaire audio faisant revivre les explications adressées par Napoléon au prince Louis de Bavière alors qu’il esquissait devant lui les mouvements des armées.

Napoléon et l’Europe

Commissariat : 
– Emilie Robbe, conservateur du département moderne, musée de l’Armée.
– Grégory Spourdos, adjoint du conservateur du département moderne, musée de l’Armée.
– François Lagrange, chef de la division de la recherche historique, de l’action pédagogique et des médiations, musée de l’Armée.

Scénographie : Didier Blin

Du 27 mars au 14 juillet 2013
De 10h à 17h jusqu’au 31 mars
De 10h à 18h à partir du 1er avril
Nocturne jusqu’à 21h les mardis soirs (sauf les 23 & 30 avril etle 7 mai)
Fermeture le 1er mai.

Exposition seule: 8,50€ // Expo + musée : 12€  
Gratuit pour les – 18 ans

Billetterie en ligne

Musée de l’Armée 
Hôtel national des Invalides
129 rue de Grenelle
75007 Paris

www.musee-armee.fr

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