Mustang, sur la route du rock
Clermont-Ferrand, La Coopérative de Mai et Didier Veillault
Non, il n’y a pas qu’une usine de pneus à Clermont-Ferrand, il y a aussi la Coopérative de Mai. C’est son directeur, Didier Veillault qui le premier a pris conscience du potentiel de ce trio féru de rythm’n blues et de rockabilly. Après avoir bénéficié d’une résidence et de plusieurs dates de concerts, le succès a permis à Mustang d’être sélectionné et d’exercer ainsi ses chansons sur la scène découverte du Printemps de Bourges. Lors de leurs concerts, l’espace-temps se fige pour nous ramener cinquante ans en arrière quand la gomina et les blousons de cuirs étaient légion et où Elvis embrasait les jeunes filles en fleur avec des déhanchés évocateurs. L’influence assumée du beat de Bo Diddley donne aux morceaux de Mustang des accents d’Amérique. Portées par la voix de Jean Felzine, les paroles aux rimes soignées croquent des instants de vie et sont chantées dans la langue de Molière. Le duo basse-batterie (Johan Gentile et Rémi Faure) maintient sans problème le rythme soutenu délégué au genre. On pourrait peut-être regretter la brièveté des chansons mais pas leur efficacité. De Memphis à Clermont il n’y a qu’une note.
A71, l’autoroute du succès
Ils ont choisi de nommer leur premier album en hommage à l’artère routière qui leur a permis de partir à la conquête de Paris. Les critiques dithyrambiques de certains magazines spécialisés ne leurs sont pas montées à la tête, ils savent qu’il faudra du travail et de la persévérance pour se faire une place au soleil dans une industrie musicale aujourd’hui affaiblie. Epaulés par A Rag record, le label indépendant qui les a signés, ils défendent leur création au nom d’un renouveau du rockabilly, genre maintes fois enterré qui a pourtant encore tellement de ressources, comme ils nous le prouvent. Le clip Le Pantalon, aux accents rétro où la langueur règne permet d’appréhender l’univers de ce jeune groupe. Loin d’errer dans la plaine, Mustang trace sa route dans le monde impitoyable de la musique.
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Rencontre :
Le premier évènement artistique marquant de votre vie ?
Un concert dans une maison d’arrêt en 2008. On avait peur de se faire dévorer tout cru mais le courant est passé et on a fait un super concert.
Quelle est votre idée de la consécration artistique ?
La postérité. Qu’une de nos mélodies fasse partie de celles que les gens sifflotent dans la rue sans bien se rappeler où ils l’ont entendue.
Quelles sont vos obsessions et comment nourrissent-elles votre travail ?
L’hypnose, la mélodie et l’amour, à l’origine de tout, à la base de tout. Et le diddley beat qui domine.
Quelle dimension prend votre travail dans votre vie et quel sens prend-il ?
Omniprésent, fondateur.
Ranjitha Delebecque
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A lire sur Artistik Rezo :
– Mustang, imposture ou révélation ?
– Mustang – Tabou (sortie le 24 octobre 2011)
A71
Sortie le 26 octobre 2009
www.myspace.com/legroupemustang
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