Spectacle de l’école de Danse de l’Opéra de Paris
La prestigieuse école de Danse de l’Opéra fait preuve, une fois de plus, de son exigence, et, de la qualité de son enseignement. Cette institution, instituée par Louis XIV en 1713 sous le nom de l’école de l’académie royale de Musique devait permettre aux jeunes danseurs de se perfectionner. Aujourd’hui, elle permet aux élèves de poursuivre leur scolarité le matin et de se former aux disciplines de la danse, l’après-midi. En effet, aux cours de danse classique sont associées d’autres disciplines : danse contemporaine, folklore, danse de caractère, adage, jazz, expression musicale, comédie, gymnastique, anatomie, histoire de la danse et du spectacle.
Le spectacle de l’école de Danse permet aux élèves de se produire sur scène, devant leurs familles et un public averti, véritable baptême de feu pour les plus jeunes et occasion pour les anciens, de se distinguer déjà.
C’est ainsi que le public a pu découvrir et retrouver certains jeunes danseurs, grandis, affirmés, dans le ballet de Coppélia, qu’on avait vus dans les spectacles des Démonstrations précédentes.
Élisabeth Platel a conçu la programmation autour d’œuvres essentielles de L’École française que les élève visitent tout au long de leur cursus afin qu’ils se l’approprient.
Dans le ballet Coppélia de Lacotte, choix judicieux, de nombreux élèves peuvent se produire sur scène dans un conte rafraîchissant et plaisant, débordant d’enthousiasme et d’espièglerie, ce qui convient parfaitement à l’esprit de cette compagnie juvénile, exigeante et déterminée.
La chorégraphie de John Taras, Dessins pour six, plonge le public dans un univers proche du rêve, six jeunes danseurs sur un fond bleu, évoluent avec grâce. Déjà, se distingue une jeune fille très blonde, par sa délicatesse et rondeur de ses gestes. Elle ondule avec grâce et chacun de l’admirer sans réserve. Un pied se dérobe, c’est la chute, la jeune fille fait preuve de professionnalisme et reprend comme si de rien n’était, affichant un joli sourire naturel. C’est ça, la force de ces danseurs déterminés et professionnels. Émus, on s’inquiète mais elle poursuit avec grâce.
Enfin, les rôles principaux de Coppélia, sont magnifiquement distribués. Alizée Sicre en Swanilda est délicieuse d’espièglerie. Son visage s’illumine de malice et de vivacité. Avec grâce, elle séduit la salle et son jeune Frantz, exceptionnel de naïveté bonhomme, incarné par Mathieu Contat, splendide. Le jeune danseur a été très acclamé par le public pour ses magnifiques sauts et sa très belle présence.
Baptiste Claudon, dans un rôle plus difficile, parce qu’il danse moins, a su se prêter merveilleusement au jeu de l’interprétation en Coppélius. Les automates et la poupée ont eu un franc succès auprès de la salle et de la bande des petites amies, délicates, gracieuses, et pétillantes.
Les danses de caractères comme celle du pas de bottes, ou la mazurka, sont extraordinaires de gaieté.Le jeu de pantomime, très présent dans le ballet, donne beaucoup de vie à l’ensemble. Et les jeunes danseurs, très naturels, se plaisent à incarner ces personnages radieux. On se réjouit de la qualité des futurs danseurs et de cette soirée merveilleuse.
Marie Torrès
Spectacle de l’École de danse
Direction : Élisabeth Platel
Du 7 au 12 avril 2011
Dessins pour six
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
Trio pour piano, violon et violoncelle en la mineur op.50 : deuxième mouvement
Chorégraphie : Jhon Taras
Coppélia
Musique : Léo Delibes
Chorégraphie : Pierre Lacotte d’après Arthur Saint-Léon
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction musicale : Marius Stieghorst
Durée : 2h30 avec entracte
Tarifs : 56, 42, 30, 18, 12, 8 €
Palais Garnier
M° Opéra
[Crédit photos : David Elofer]
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