Multiples & Co – Galerie de multiples
« Depuis 10 ans, à travers sa revue Hors d’œuvre, l’association Interface édite des œuvres sur papier. Durant le même temps, Hard Had a produit et diffusé des multiples sans exclusive de médiums ou de matériaux. Dans le même esprit, gdm produit et diffuse des multiples d’artistes dont la fabrication n’est liée à aucun matériau en particulier (céramique, oeuvres sur papier, oeuvre en métal, miroirs, résines, etc.). Enfin, depuis 2006 Wallpapers by Artists, comme son nom l’indique, produit des papiers peints d’artistes.
En plus de la volonté de témoigner de la diversité des démarches des éditeurs, de la diversité des médiums utilisés, et de la diversité des propositions artistiques utilisant un même médium, nous avons voulu que l’exposition Multiples and Co soit l’occasion d’une rencontre des oeuvres (par delà leurs éditeurs) et des artistes. Témoigner de la multiplicité des propositions artistiques, du dynamisme d’une production exigeante et de l’intérêt esthétique des multiples, c’était avant tout réaliser une exposition dans laquelle la richesse et l’ampleur du dialogue engagé par la réunion d’œuvres singulières s’imposaient avec force.
Chaque salle de la Villa du Parc a donc été pensée individuellement, c’est la cohérence et la dynamique de l’ensemble des œuvres exposées au sein d’un même espace qui nous a guidé et non quelque ambition d’inventaire ou d’illustration.
Chacune des salles d’exposition conçue par gdm se présente comme un commissariat indépendant, constituant, chaque fois, un univers autonome. Deux salles échappent à cette conception. La première est une salle conçue par Guillaume Millet pour Interface : elle présente une rétrospective des éditions sur papier de la revue Hors d’œuvre. La seconde est l’exposition, confiée à Balthazar Lovay de Hard Hat, du projet New Jerseyy, une édition produite en 2009 par Hard Hat. Il s’agit d’une exposition toute entière contenue dans un DVD et dont l’édition des oeuvres sur papier et l’exposition sont laissées à l’initiative de l’acquéreur.
En plus de la multiplicité des univers différents déployés dans l’ensemble de le Villa du Parc, nous avons eu à cœur de réunir des artistes de générations différentes, de nationalités différentes et de notoriétés différentes. Mais ces différences n’auraient pas suffit à distinguer Multiples and Co de grand nombre d’expositions qui se risquent à de telles diversités. Il nous importait aussi de réunir des artistes aux univers singuliers et différents. Ce n’est en effet pas un point de vue sur l’art contemporain que nous voulions, ici, partager le temps d’une exposition mais un horizon, le plus vaste possible, sur l’art contemporain, à partir d’une production singulière : la production de multiples.
Au‐delà de la certitude de la qualité des œuvres présentées, nous avions aussi pour souci de partager, grâce à l’invitation de la Villa du Parc, l’ambition et les questions qui animent gdm depuis sa création.
L’ambition est de participer à l’accessibilité à l’art contemporain par l’acquisition d’œuvres. Un multiple est en effet, sans rien céder à l’exigence de l’artiste et à la qualité formelle de l’oeuvre, d’un prix très inférieur à une oeuvre unique. C’est la multiplicité de l’oeuvre, fût‐elle une oeuvre d’atelier ou un monotype, qui autorise sa mise en vente à un prix inférieur.
Nous voulions aussi témoigner du fait que l’accessibilité peut‐être au coeur d’une politique artistique, par la reconduction des questions, diverses, que pose la seule existence d’un multiple. Par exemple, la question de l’unicité et de l’originalité d’une oeuvre d’art. Au coeur de notre pratique se love l’idée que l’originalité ne saurait se confondre avec l’unicité. Il est facilement vérifiable qu’une oeuvre unique peut souffrir d’un manque évident d’originalité. À l’inverse, nous pensons que l’originalité est une qualité qui ne doit rien au nombre d’exemplaires d’une oeuvre et tout la singularité du travail de l’artiste.
Enfin, nous avons voulu que la collaboration Villa du Parc/gdm s’inscrive dans un temps plus long que la durée de l’exposition. Nous avons donc co‐produit ensemble un multiple d’Emmanuelle Villard qui sera présentée lors de l’exposition Multiples and Co, puis par la Villa du Parc et par gdm.
Il s’agit d’une série de monotypes, des céramiques prenant la forme d’un ruban noir : contraste volontaire entre la forme souple du ruban et le matériau dur de la céramique. Le « ruban » de céramique formera un dessin différent pour chaque exemplaire. »
Les artistes : Boris Achour, Pierre Ardouvin, John Armleder, Olivier Babin, Kim Seob Boninsegni, Etienne Bossut, Daniel Buren, Claude Closky, Isabelle Cornaro, DAS INSTITUT, Marie Denis, Noël Dolla, Marc Etienne, Liam Gillick, Armand Jalut, Balthazar Lovay, Jérôme Massard, Matthew McCaslin, Olivier Mosset, Stefan Nikolaev, Julian Opie, Bruno Peinado, Mai‐Thu Perret, Raymond Pettibon, Richard Prince, Loïc Raguénès, Michael Riedel, Maxime Rossi, Bernhard Rüdiger, Franck Scurti, Alain Séchas, David Shrigley, Morgane Tschiember, Felice Varini, Jean‐Luc Vilmouth et Guyton/Walker
Et dans le cadre de la rétrospective de Hors d’œuvres : Jean Dupuy, Daniel Firman, Gérard Collin‐Thiébaut, Eric Duyckaerts, Philippe Cazal, Yan Pei‐Ming, Marc Camille Chaimovicz, Ernest T., Jochen Gerz, Peter Downsbrough, Lawrence Weiner, Orlan, Marc Couturier, Gianni Motti, Wim Delvoye, Christian Robert‐Tissot, Etienne Bossut, Thomas Hirschhorn, Jordi Colomer, Mathias Schweizer, Guillaume Millet, Joel Hubaut, Olivier Mosset, Niek van de Steeg, Claude Lévèque, Vera Frenkel, Raphaël Boccanfuso, Claude Closky et Baptiste Debombourg.
Multiples & Co
Du 2 décembre 2011 au 4 février 2012
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Vernissage vendredi 2 décembre à partir de 18h30
Galerie de multiples
17, rue Saint Gilles
75003 Paris
www.galeriedemultiples.com
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