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« Mirror Cabinet » – SatOne – Galerie Openspace

19 novembre 2018
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Pour sa deuxième exposition avec la Galerie Openspace, Rafael Gerlach, alias SatOne, a souhaité reculer encore plus les frontières de son vocabulaire plastique, fortement inspiré des lieux abandonnés, lieux d’expression et d’inspiration du graffiti depuis des décennies.

Pas étonnant quand on sait à quel point la notion d’éphémère est centrale dans l’approche qu’ont les artistes urbains de leur processus artistique. De ces sites hors du temps et de l’espace, naît une poésie étrange, en correspondance avec la beauté décadente de cet environnement.
De cette décrépitude –  objets laissés à l’abandon, matières qui se patinent et s’effritent au sol, aux murs, au plafond – naît une esthétique du chaos. C’est cette idée de strates temporelles, de couches de matières, de couleurs qui passent, de rouille qui apparaît, que l’on retrouve dans l’approche picturale de Rafael Gerlach. C’est une articulation entre passé, présent et futur, prenant la forme d’additions et de soustractions de couches de matière.
Le layering, que l’on pourrait maladroitement traduire par le mot de superposition, évoquerait facilement dans nos esprits le palimpseste, et génère ce langage totalement émotionnel que l’abstraction confère aux tableaux de Rafael Gerlach. Ce palimpseste est à l’image d’une personnalité humaine, forgée au fil des années par une somme d’expériences vécues, bonnes comme mauvaises, et de souvenirs enfouis sous la poussière de nos inconscients. On retrouve ainsi l’idée – omniprésente dans l’histoire de l’art – de de la toile, comme miroir de l’âme et fenêtre vers l’inconscient, avec les layers de peinture comme autant de couches de poussière occultant notre propre reflet dans la glace.
En nettoyant et dévoilant certains pans de sa surface, on arrive à se renouer avec soi-même et à mieux se connaître. C’est ce que confère le titre de l’exposition Mirror Cabinet.

À l’aide de fameux brush strokes et d’inédits effets picturaux (Circles), la peinture glisse et révèle du sens émotionnel dans les espaces vides et les interstices de l’œuvre. En effet, tout ceci est le fruit d’un nouveau vocabulaire reposant sur l’interprétation cognitive et sensorielle des formes et des couleurs, renvoyant le spectateur à différentes réactions. Chacun en aura une appréciation personnelle et subjective différente car l’abstraction a cette particularité qu’elle ne propose pas de lecture unique de l’œuvre, elle est ouverte à tous les champs des possibles. C’est une liberté que l’on trouve à la fois chez l’artiste et chez le spectateur. Et de cette liberté nait un sentiment prédominant : la sérénité.

A propos de SatOne

Né au Vénézuela en 1977, Rafael Gerlach a grandi à Munich, en Allemagne, où il réside encore aujourd’hui. En débutant par le graffiti dès les années 90, puis en entamant quelques années plus tard une formation de graphiste, il développe peu à peu un double champ d’exploration qui associe abstraction et couleur dans son travail sur toile et sur mur.

Avec une approche plastique expérimentale, Rafael Gerlach mise sur une esthétique abstraite riche, libre et ouverte sur l’analyse personnelle, générée par une forte puissance chromatique. La dimension du voyage est centrale dans le parcours de l’artiste, tout comme la notion-même de contexte.

En atelier comme dans l’espace de la rue, son travail pictural est inspiré de l’essence des lieux, dans une approche presque impressionniste. Rafael Gerlach expose son travail depuis les débuts de l’institutionnalisation du mouvement de l’art urbain, présent par exemple dans l’exposition historique Urban Discipline en 2002 aux côtés d’artistes tels que Os Gêmeos, Daim, Banksy…

Au fil de ses expositions réalisées en galeries et en musées, son travail a gagné en technicité et il est aujourd’hui considéré comme une influence majeure pour nombre de ses pairs. Il est représenté en France par la Galerie Openspace avec qui il a réalisé une première exposition en 2016 (Key Stimulus).

Depuis deux ans, l’artiste allemand a réalisé plus d’une vingtaine d’interventions murales à travers le monde, plus impressionnantes les unes que les autres avec une présence en France de plus en plus affirmée.

Less Than a Second, festival Rouen Impressionnée, commissariat Art en Ville, Rouen, France, 2017

En 2016, il est invité à peindre un entrepôt à l’occasion du festival Rouen Impressionnée, et réalise une peinture presque cinétique titrée Less Than a Second. Fasciné par les voitures qui passent à toute vitesse sur la route comme autant de rafales d’images et la façon dont elles s’impriment sur sa rétine, Rafael Gerlach décide de capturer toutes ces impressions en une seule image. Son mur représente sa vision du passage du temps, des changements climatiques, les feux arrières des véhicules dans la nuit ajoutant au dynamisme de la composition.

En 2017, il peint à Saint-Gervais, dans les Vosges, aux côtés d’une sélection pointue d’artistes internationaux abstraits, un parking de plus de 2000 mètres cube, s’immergeant ainsi dans cet univers souterrain atypique, du sol au plafond. La même année, la fresque qu’il réalise pour le festival K-Live à Sète s’inspire de la trajectoire du soleil au dessus du canal qui traverse la ville.

Rise and Fall, festival K-Live, Sète, France 2017

Puis, il reçoit une nouvelle invitation de l’association Art en Ville afin de donner une lecture renouvelée de l’architecture en béton de la bibliothèque municipale Vandamme situé dans le 15e arrondissement de Paris. Observateur des sites et de leur composition comme de vrais paysages urbains, Rafael Gerlach retranscrit dans son œuvre l’essence des lieux envisagés ici comme des strates terrestres. Il réinterpréte les coupes de l’écorce terrestre telles qu’on peut les voir dans les livres de géographie. Il fait alors une intervention picturale spectaculaire, totalement immersive, répondant aux lignes de l’architecture et aux mouvements de la population.

En 2018, son travail sur toile est exposé à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux célébrant son approche de la couleur.

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