Midnight Juggernauts – Uncanny Valley
L’un des groupes australiens les plus résolument indépendants, individuels et inventifs, les Midnight Juggernauts reviennent avec en cadeau un nouveau LP, Uncanny Valley qui sortira le 17 juin sur Record Makers.
En ingénierie robotique et CGI, l’Uncanny Valley est une hypothèse posée par le légendaire Masahiro Mori en 1970. Il écrit dans son ouvrage Bukimi no Tani Genshō (不気味の谷現象) : « J’ai remarqué qu’en gravissant vers notre objectif de donner aux robots une apparence humaine, notre affinité pour eux augmente jusqu’à ce qu’on arrive à une vallée, que j’appelle l’uncanny valley ». Cette “uncanny valley” est un phénomène dans lequel l’acceptation des humains envers les robots grandit proportionnellement, au fur et à mesure que leur apparence se rapproche de l’Homme, jusqu’à ce qu’ils deviennent trop humains et que cette acceptation se transforme brutalement en répulsion.
Les obscures profondeurs de cette vallée philosophique forment un espace que le trio – Vincent Vendetta, Andrew Szekeres, Daniel Stricker – a largement explorées. En faisant passer les instruments rock traditionnels (guitares, claviers, batterie) dans des samplers, pédales, patches et autres effets, ils pervertissent le familier et lui donnent une forme légèrement déviante. Des sons robotiques faits par des mains humaines, avec un vent troublant de bandes sons de films d’horreur, pour rester éternellement sur le fil du rasoir.
Depuis sa formation à Melbourne en 2004, le groupe s’est frayé un chemin à part, s’imposant dans l’inconscient populaire et impopulaire, refusant de se restreindre aux limites des genres, de la convention ou de l’attente. En tournant le dos à une voie rapide mais étroite, les Midnight Juggernauts ont choisi l’internationale, emmenant leur pop psychédélique Soviet-sci-fi autour du monde. Uncanny Valley raconte leur troisième long voyage dans les profondeurs, pilotant à nouveau leur kosmische musik pailletée au delà du cosmos connu et des genres inconnus. Enregistré entre une église nichée dans la vallée de la Loire et différents studios à Melbourne et Sydney, cet album sonne résolument Midnight Juggernauts. Situé au carrefour de leurs propres connections entre époques et genres, Uncanny Valley offre 43 minutes de cold-wave chaleureuse aux harmonies interstellaires, house début 1950’s, imprégné d’obscures bandes originales Giallo, Spomeniks sonores à la fois futuristes et rustiques, comme la vision d’un avenir musical audacieux imaginé à travers la bande-son d’un Tarkovsky oublié à l’Est, passant au tamis les ruines de leurs albums passés.
Ce disque marque le retour longtemps attendu des Midnight Juggernauts, leur première sortie depuis les trois années qui nous séparent de leur précédent LP. Après avoir tourné longtemps et surement de Brisbane à Barcelone, Berlin ou Bogotá, le trio a pris une ‘pause’, qui en fait consistait à se jeter corps et âme dans toutes sortes d’aventures ésotériques, expériences excentriques, noubas inspirées, et entreprises ambitieuses.
Le groupe a donc joué en concert, interprété des bandes originales pour l’Australian Centre for The Moving Image, repris John Carpenter, Wendy Carlos, Bernard Herrmann, et Philip Glass sur le plus grand orgue de l’hémisphère Sud au Melbourne Town Hall, et travaille actuellement sur la mise en scène de la performance hypno-mentaliste Phantoscopia. Individuellement, les membres se sont adonnés à des projets personnels de toutes sortes, et à des collaborations avec Sébastien Tellier, Justice, ou Solange.
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Tracklisting :
01. HCL
02. Ballad of the War Machine
03. Memorium
04. Streets of Babylon
05. Sugar and Bullets
06. Master of Gold
07. Systematic
08. Deep Blue Lines
09. Another Land
10. Melodiya
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