Microcosme Galápagos à la Maison de l’Amérique Latine
Sous forme d’un reportage artistique, ces photographies offrent une vision inédite des Iles Galápagos, différente de l’iconographie traditionnelle. La photographe y témoigne des aspects sociaux et économiques de la vie insulaire et met en lumière certaines nuances d’une intéraction complexe entre l’homme et la nature. Cette réalité n’est guère connue en dehors de l’Equateur, mais elle est une donnée incontournable de ces îles.
Le regard que porte Elena Ciccozzi révèle dans sa dimension plurielle la vie d’un archipel unique au monde par la beauté primitive de ses paysages, sa faune et sa flore dites endémiques (car on ne les trouve nulle part ailleurs), et également par la singularité de son économie florissante et les dynamiques sociales qui en découlent. Comme elle l’indique elle-même, il est important de reconnaître que les îles Galapagos ne sont plus seulement un laboratoire scientifique à ciel ouvert, mais elles représentent aujourd’hui un laboratoire humain et social sans équivalent. Le public découvre ainsi un microcosme, fruit d’un équilibre entre l’exigence de préserver une nature imposante mais fragile, et l’essor d’une humanité attirée par le mythe, l’aventure, la science ou simplement tentée par une meilleure qualité de vie.
Les photographies présentées ici se veulent ouvertement didactiques et cherchent à sensibiliser le public à ce qu’on pourrait qualifier “l’exception Galapagos”. Elles ont la particularité d’être en noir et blanc, pour éviter toute collusion avec un effet carte postale qui aurait été contraire à l’esprit de son projet photographique. Elles sont donc accompagnées de panneaux explicatifs. Le travail d’Elena Ciccozzi se caractérise par un fort contenu documentaire, qui relève à la fois du reportage et d’une curiosité passionnée pour l’histoire, la culture et les mœurs de la région qu’elle explore.
L’exposition s’inscrit dans les nombreuses initiatives organisées à l’occasion de l’anniversaire des 200 ans de la naissance de Charles Darwin et des 150 ans de la publication de “On the origins of the species”, inspiré en partie par son séjour aux Iles Galapagos en 1835. A sa manière, elle commémore également les 50 ans de la création du Parque Nacional Galápagos et de la Fundación Charles Darwin. Elle bénéficie du soutien de l’ambassade d’Equateur en France, du Centro cultural de la Pontificia Universidad Católica del Ecuador, de la Fundación Charles Darwin, du Parque Nacional Galápagos, de l’Istituto Dante Alighieri et de l’UNESCO/Centre du Patrimoine mundial de l’humanité, et du laboratoire PICTO-Bastille, Paris.
“Microcosme Galápagos” est un projet photographique itinérant. La première étape s’est achevée en juin 2008 par l’exposition Galápagos en Blanco y Negro présentée au Centre Culturel de l’Université Catholique de l’Equateur (Centro Cultural de la PUCE), à Quito. Fin juillet 2008, elle a été présentée aux îles Galápagos, dans le Centre pour l’éducation environnementale “Miguel Cifuentes” du Parque Nacional Galápagos (PNG) sur l’île de Santa Cruz. C’est grâce à cette exposition que le PNG a pris la decision d’ouvrir les portes du Centre à la population locale et aux touristes pour des événements culturels. Les expositions à Quito et aux Galápagos ont été bien accueillies par le public et les médias, en particulier parce que pour la première fois, on réalisait un reportage sur les habitants.
Certaines photos rendent compte d’événements de l’histoire récente des Galapagos et de l’Equateur, comme les élections politiques de 2006, le processus de la mise en marche du parc d’énergie éolienne à San Cristóbal (unique en Equateur). D’autres sont devenues des témoins historiques, les lieux qui apparaissent ayant changé de façon significative avec le passage du temps. On notera également les sites à caractère historique dans l’archipel, comme les vestiges de l’hacienda créée au 19e siècle par Manuel J. Cobos, sur l’île de San Cristóbal, ou une galerie de personnages emblématiques : un jeune pêcheur de concombre de mer à San Cristóbal, une femme de Isabela créant des cartes postales artistiques à partir de papier recyclé, éléments associés de façon inéluctable au passé et au futur des îles.
Le choix du noir et blanc, pour l’auteur, ce choix l’aide à mieux pénétrer la réalité, à capturer l’intensité et la texture de la lumière, à refléter ses multiples nuances, surtout dans les portraits. Elle fait sienne l’affirmation de Cartier-Bresson : « photographier c’est un moyen de comprendre ».
Dans sa démarche, l’auteur souhaite contribuer modestement aux efforts réalisés pour garantir l’avenir du microcosme Galapagos.
Maison de l’Amérique Latine
217 Boulevard Saint Germain 75007 Paris
01 49 54 75 00
ouvert du mercredi au jeudi de 11h00 à 19h00
métro: Solférino, Rue du Bac
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