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MIA Art Fair 2014 : une foire militante qui veut donner plus de transparence au marché de la photographie

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MIA Art Fair 2014 : une foire militante qui veut donner plus de transparence au marché de la photographie

Le 4 juin 2014

Le 4 juin 2014

La MIA ART FAIR a fermé ses portes le dimanche 25 mai 2014 après quatre jours qui ont vu défiler 20.000 visiteurs. Bien que la fréquentation soit restée au même niveau qu’en 2013, la foire commence à s’inscrire dans le calendrier des amateurs comme le rendez-vous italien du marché de la jeune photographie. Aujourd’hui principalement italo-italienne, l’objectif des organisateurs est de s’ouvrir à l’international.

Plusieurs choses sont à saluer après cette 4e édition de la manifestation dédiée à la photographie. Tout d’abord l’initiative d’avoir créé cette foire il y a quatre ans dans une Italie où le marché de la photographie est très jeune et fragile, au point d’avoir visiblement du mal à soutenir une concurrente de Turin Photissima. Dans ce contexte, la création de la foire en 2011 par Fabio Castelli relève de l’engagement d’un collectionneur actif depuis plus de quarante ans, qui entend faire évoluer et clarifier les règles pour une transparence plus grande. Celui-ci entend faire accepter que la numérotation des photographies prenne en compte tous les formats et qu’il n’y ait pas une numérotation par format. Ainsi, un collectionneur sait précisément combien d’exemplaires de telle image circulent, ce qui est simple, clair et évite des surprises. Selon lui, c’est l’une des clés du développement du marché de la photographie et il espère à travers cette foire et son rôle de collectionneur faire adopter ce point de vue par le plus grand nombre. Une foire militante donc.

Engagement également que celui de soutenir les jeunes artistes et les jeunes galeries, même si certains noms reconnus internationalement circulent comme Luigi Ghirri, Hans Op de Beeck, Martin Parr pour ne citer qu’eux.

C’est également le collectionneur qui parle lorsque le parti pris de la foire a été défini de ne présenter uniquement des solos shows d’artistes afin de pénétrer dans l’univers de chacun, de comprendre le propos. Une aubaine pour le visiteur et le collectionneur, certes, mais un risque financier pour les galeries comme le déplore Clelia Belgrado (VivioQuesT contemporary photography de Gênes), car même si le coût des stands n’est pas élevé comparativement à d’autres foires (3.800 euros), le prix des photographies proposées est assez bas, soit en moyenne entre 700 euros et 3.000 euros, avec une grande majorité autour de 1.000-2.000 euros. La galerie génoise qui exposait Gian Luca Groppi proposait un travail conceptuel pertinent qui s’adresse plus à un public averti qu’à un grand public néophyte.

Le collectionneur au cœur du système

La foire innove également grâce à la première édition du Prix Mila Malerba, dont le but est d’accompagner des collectionneurs en herbe et de retenir celui qui justifie le mieux le choix d’un artiste sur un des stands de la foire. Ils ont tous été initiés au cours d’un workshop qui s’est tenu en avril dernier, au cours duquel leur a été donné les clés de compréhension du marché de la photographie, de l’histoire du médium, des techniques… Le prix, qui offre un bon d’achat de 2 000 euros à dépenser sur la foire, a été remis à Federica Antico qui a retenu l’œuvre Suspension of conciousness de Diego Ferrari présentée sur le stand de la Gasket Gallery (Londres).

Dernier point original, le Codice MIA : il s’agit de proposer à 45 photographes en milieu de carrière une lecture de portfolio faite par des collectionneurs reconnus internationalement (Joe Baio (New York), Rudi Bianchi (Los Angeles), Alessandro Malerba (Milan), Patrizia Sandretto Re Redaubengo (Turin) Joaquim Paiva (Rio de Janeiro), Alice Zimet (New York) et des responsables de fondations d’entreprises (Anne-Marie Beckmann, pour la Deutsche Börse Art Collection Francfort, Lisa K. Erf pour la JP Morgan Chase Art Collection, New York, Janina Vitale, pour la DZ BANK Collection Franckfort). Cette année, le lauréat est Mattia Insolera, salué pour sa « capacité à relater avec une grande force visuelle la transformation actuelle du bassin méditerranéen comme berceau de la civilisation occidentale ». Il bénéficiera d’un stand gratuit l’année prochaine tout comme Bjørn Sterri en profite cette année, lauréat du Codice MIA 2013.

Une grande part a été donnée cette année à l’édition en tant qu’outil de diffusion de la photographie mais aussi en tant qu’objet de création en tant que tel, avec une belle vitrine offete aux 50 finalistes de l’International Photobook Dummy Award. À noter la revue dédiée à l’Europe The Eyes, qui au-delà de l’exigence des contributions écrites s’appuie sur la réalité augmentée pour une poursuivre la découverte des artistes sélectionnés.

De façon générale, l’enthousiasme était partagé par la plupart des participants et des visiteurs, avec des nuances comme pour Clelia Belgrado qui rappelle « qu’il est difficile de vendre de la photographie en Italie, que la période est vraiment difficile. La foire doit encore évoluer et faire monter le niveau pour attirer plus de collectionneurs avisés, des directeurs de musées, des responsables de collections d’entreprises… » « C’est une foire ave un énorme potentiel ! » lance de son côté Duncan Miller de la galerie éponyme de Santa Monica, la seule galerie américaine de la foire (où il a exposé le travail atypique de Christopher Colville).

Pour Patrizia Sandretto Re Redaubengo, collectionneuse de Présidente de la Fondation éponyme à Turin, « MIA a été l’occasion de revoir les œuvres d’artistes qui je connaissais déjà, et qui se confirment artistes de grand qualité. Entre eux, je peux mentionner Francesco Jodice à la Galerie Podbielski Contemporary, Hans Op de Beeck à la Galleria Continua et Luciano Romano, à la Galleria Trisorio, dont j’ai aussi visionné le portfolio lors de la journée Codice MIA et dont j’ai beaucoup apprécié le regard sur l’architecture de notre pays et du monde. J’ai aussi eu la possibilité de faire quelques nouvelles découvertes, comme Francesco Bosso à la galerie Photo & Contemporary (Turin) et Miroslav Tichy à la Galerie Walter Keller (Zurich) ».

Rendez-vous l’année prochaine à Milan, tandis que du 24 au 26 octobre 2014 se tiendra à à Singapour la première édition asiatique de la MIA.

Art Media Agency

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