Melissmell – Droit dans la Gueule du Loup
Ce n’est pas un gentil disque de chansons sages. Dans « Droit Dans La Gueule Du Loup », Melissmell contemple la gueule cassée du monde sans détourner les yeux. Rage, sincérité, profondeur, compassion.
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=1okSHf75C0U[/embedyt]
Il y a dans cet album des colères, des larmes, des splendeurs, des tristesses, des forces, des prodiges. Ce n’est pas un gentil disque de chansons sages. « Dans Droit dans la gueule du loup », Melissmell contemple la gueule cassée du monde sans détourner les yeux. Rage, sincérité, profondeur, compassion.
Melissmell a enregistré avec deux musiciens au parcours éloquent : le pianiste Matu a joué plus de dix ans avec Mano Solo et a arrangé l’album « Les Années sombres » (une référence majeure pour Melissmell et Favray) avant de partir avec Indochine, et le guitariste Daniel Jamet était dans la Mano Negra avant d’accompagner lui aussi Mano Solo. Mais ces deux aînés (renforcés par Christine Ott aux ondes Martenot sur trois chansons) étaient aussi de vieilles connaissances : « Le hasard fait que les premiers musiciens que j’ai rencontrés en arrivant à Paris sont les musiciens de Mano Solo. »
Cela donne une étonnante cohérence à son parcours pourtant chaotique. « Je ne suis pas de la ville », dit-elle d’emblée. Elle vient d’un village d’Ardèche, d’une famille « dans laquelle le texte français est très présent ». Sa mère est fan absolue de Goldman, sa grand-mère adore Desproges, elles se partagent Brel, Coluche, Brassens, Devos…
« Toute la variété française est passée chez moi », avant que Mano Solo et le punk lui retournent la tête. Dès lors, elle présente « tous les symptômes de la fille qui va devenir artiste. » Tant pis pour l’école. « J’ai fait tous les métiers imaginables quand on part de rien. Quand j’en ai eu assez d’être l’esclave apprentie d’un patron, je suis partie sac au dos et j’ai atterri dans la rue. » Elle chante sur les trottoirs en dormant dans le bois de Vincennes, passe un BTS sans avoir le bac, se fait peintre en bâtiment et graphiste, conquiert son premier public dans les bars et dans les squats. « Et la vie m’a récompensé du travail et des risques que j’ai pris. »
Mélanie est alors devenue Melissmell, pour la mélisse qui, selon la tradition, soulage « les maux des femmes », pour Smells Like Teen Spirit, pour le mélisme, pour « Mel is Mel », pour le lys de mer fossile que l’on trouve dans le sous-sol de l’Ardèche… Et, pendant six ans, Melissmell a écumé les scènes avec quatre musiciens rencontrés à Strasbourg et, comme elle, nourris de rock et de rage. Avec eux, elle est devenue une référence. Son Aux armes mêlant Marseillaise et Internationale a rappelé que la chanson en France peut encore refuser la tiédeur. Et les concerts incandescents de Melissmell réconcilient amoureux du verbe haut et fervents de l’électricité.
Melissmell – Droit dans la gueule du loup
Nouvel album disponible le 9 avril 2013
chez Discograph
En tournée à partir d’avril
Au Café de la Danse le 25 avril 2013
Résa : http://bit.ly/Melissmellconcertparis
www.melissmell.fr
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...