Meijer de Haan – Musée d’Orsay
Issu d’une famille juive fortunée, Meijer de Haan fait ses débuts à Amsterdam, sa ville natale. Ses tableaux des années 1870-1880, pour la plupart inédits en France, restituent la vie de la communauté juive d’Amsterdam et sont influencés par Rembrandt. Cette profonde connaissance du maître suscitera l’admiration de Vincent Van Gogh. A Amsterdam, Meijer de Haan est un peintre reconnu ; il a exposé à deux reprises au Salon parisien jusqu’à ce qu’éclate un scandale autour d’une vaste composition, inspirée d’une figure d’histoire de juifs hollandais, Uriël Acosta. Meijer de Haan quitte alors la Hollande pour Paris. Il habite chez le frère de Vincent et marchand d’art, Théo Van Gogh. L’installation du peintre à Paris est une rupture décisive. Il fait la connaissance peu après de Gauguin. Sa carrière comme sa manière de peindre sont radicalement transformées par cette rencontre.
D’avril 1889 à octobre 1890, Meijer de Haan peint aux côtés de Gauguin et du groupe d’artistes qui se rassemblent au Pouldu et à Pont-Aven en Bretagne, tels Sérusier et Filiger. La peinture de Meijer de Haan épouse et développe les principes du synthétisme défendu par Bernard et Gauguin dès 1888 : simplification, cloisonnement, cernes sombres délimitant des aplats de couleurs vives, au service de l’évocation d’une Bretagne volontiers perçue comme « primitive ». La carrière de Meijer de Haan est aussi brève que tragique : la diminution de l’aide de sa famille l’oblige à quitter la Bretagne en 1890. Il ne peut suivre Gauguin à Tahiti en 1891. Vers 1891-1892, Meijer de Haan regagne la Hollande où il meurt prématurément trois ans plus tard.
Meijer de Haan a abordé des genres variés, avec une prédilection pour le portrait et la nature morte : certaines sont peintes côte à côte en Bretagne avec Gauguin. Des rapprochements ponctuels entre les deux artistes seront ménagés au gré d’un parcours chronologique et thématique. De même, De Haan entreprend avec Gauguin le décor de la salle à manger de la célèbre auberge de Marie Henry au Pouldu.
Ainsi, autour d’une sélection d’une trentaine d’oeuvres pour la plupart jamais montrées en France, l’exposition mettra en lumière le destin attachant et mal connu d’un artiste dont les tableaux sont essentiels à la compréhension d’un moment-clé, le post-impressionnisme, lorsque les avant-gardes à la fin des années 1880 s’engagent dans la voie de la simplification radicale et de la couleur.
Meijer de Haan
Du 16 mars au 20 juin 2010
Tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu’à 21h45.
Tarifs : plein tarif : 8 € ; tarif réduit : 5,50 €
Musée d’Orsay / Niveau médian Lille, salle 69
1, rue de la Légion d’Honneur
75007 Paris
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