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Mediagenic : une relation franco-allemande – Olivier Menanteau – Galerie Anne Barrault

30 mars 2016
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Olivier Menanteau Galerie Jocelyn Wolff

Mediagenic : une relation franco-allemande

Oeuvres d’Olivier Menanteau

Du 9 avril au 14 mai 2016

Vernissage le samedi 9 avril à 18h

La galerie est ouverte du mardi au samedi, de 11h à 19h

Entrée libre

Galerie Anne Barrault
51 rue des Archives
75003 Paris
M° Rambuteau

www.galerieannebarrault.com

Olivier Menanteau Galerie Jocelyn Wolff copieDepuis 2006, Olivier Menanteau élabore des projets appelés «Mediagenic», qui posent un regard sur des transactions de la vie politique. L’artiste capture les images de ceux qui nous gouvernent. Pour ce faire, il s’immisce dans le coeur battant de l’exercice du pouvoir en se mêlant à la foule des journalistes qui retransmettent quotidiennement le vaste spectacle politique et diplomatique.

 

 

Olivier Menanteau s’attarde avec minutie sur le langage corporel des acteurs de la vie publique. Il leur applique, selon ses termes, des « méthodes liées à l’observation participante ». Il s’implique ainsi corps et âme dans l’analyse des mouvements et des gestuelles des sujets observés. Ces oeuvres fournissent une réflexion sur la complexité du corps, envisagé comme un espace dual, celui du langage, mais aussi celui de la culture.

En 2015, Olivier Menanteau est le correspondant berlinois de l’agence JBVnews. Pendant 6 mois, il vécut au
rythme de la vie politique allemande en s’attachant tout particulièrement à rendre compte des moments de
rencontre entre Angela Merkel et François Hollande, entre la scène politique allemande et celle française.

 

Extrait de l’entretien entre Olivier Menanteau et Florent Tosin, décembre 2015

 

Florent Tosin: Ton travail est très prolifique, quel but poursuis-tu avec cette profusion d’image?

Olivier Menanteau: Prolifique voire infinie, car comment rendre-compte et faire image, autrement, des relations sociales. Ce qui m’intéresse c’est ce qu’un individu développe dans le monde social, ce qu’il intègre de la société en lui-même, en son corps. C’est ce qu’Aristote appelle l’Hexis corporelle et Bourdieu, l’Habitus. Il s’agit de ce qui va être partagé avec l’entourage par des relations d’autorité, de subordination ou de réversibilité. Face à cette infinitude de possibilités, j’ai posé les fondements d’un protocole qui me permet de saisir ces relations en images.
Chaque image obéit à ce même protocole, et contient donc, en un sens, toutes les images. Le protocole en question procède selon trois niveaux. Tout d’abord, il mobilise le choix d’un terrain et d’une véritable « immersion », installée dansun temps long. Il se base sur l’emploi d’une caméra grand format de type chambre photographique pour réaliser les prises de vues, car elle renvoie à un espace projectif permettant à l’observateur et à l’observé d’avoir un rapport en dehors du simple fait d’être là. Ce rapport crée une relation imaginaire et culturelle autour de cette « boîte noire » dans laquelle il se passe quelque chose et où chacun peut se penser être à un moment donné. Le troisième point c’est la construction,via la circulation et l’exposition des images, d’une relation avec l’intéressé, le groupe, le monde extérieur. Cela va de la contemplation de sa propre image reproduite, ou en circulation sur internet, à la construction d’un autre lieu du social pour le spectateur extérieur : l’exposition.

F.T : Et plus simplement, qu’est-ce qu’il nous est montré ?

O.M : Plus simplement, disons alors que chaque image est une fiction des rapports que j’entretiens avec le monde. Le but n’est pas de montrer la réalité, mais plutôt comment l’observateur, avec son idéologie, son histoire, et ses a prioris va rencontrer un espace-temps qui n’est pas le sien, mais qui est dans le-les corps des autres. Cette rencontre est le but de la photographie.

F.T : Donc il n’y pas de photographie sans « photographe »…

O.M : Bien sûr, c’est comme aller danser avec des « sauvages » pour rentrer en relation avec eux, il faut trouver un langage commun afin de faire une image. La photographie est l’objectivation de cette rencontre.

F.T : Comment concevoir un tel travail face a un pouvoir politique rompu à la représentation de soi ?

O.M : Tout simplement, sans renoncer à ma méthode de travail, et en posant un dispositif m’intégrant dans le spectacle de la politique. C’est le cas pour le travail sur le monde politique français avec le journal La Marseillaise* et pour le travail à Berlin avec l’agence JBVnews**. Dans ces deux projets, j’ai pu intégrer le monde politique grâce à leurs accréditations, mais aussi en me faisant, (ou tentant de me faire) considérer par les acteurs de ce spectacle, comme parti prenant de celui-ci, comme un confrère.

 

A découvrir sur ARtistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Avril 2016

 

[Source texte: Galerie Anne Barrault // © Olivier Menanteau, Politiciens au travail à l’Assemblée Nationale]

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