Mark Raidpere – galerie Michel Rein
« Le travail de Mark Raidpere explore avec une grande sensibilité et efficacité les dilemmes et les anxiétés de l’esprit humain, sa solitude irrépressible et son destin tragique. Teintée de connotation sociale, sa recherche s’inspire souvent de son propre environnement familial mais se concentre aussi parfois sur les marginalisés, la violence urbaine et la vie de la rue.
Les œuvres présentées témoignent avec évidence de la complexité du travail de l’artiste, montrant les similarités et différences entre ses recherches passées et présentes. Au cours des dernières années, Mark Raidpere a développé un style unique, suspendu entre les sphères publique et privée, objectivement documentaire mais aussi onirique et visionnaire. L’artiste pratique délibérément l’introspection dans ces travaux autobiographiques levant un voile sans pitié sur sa vie privée. Ainsi, la vidéo 09/12/07 – 05/04/09 (2009) présente le manque de communication avec son père avec une simplicité hypnotique et obsessive. Ce sujet était déjà présent dans ses oeuvres plus anciennes comme Dedication (2008), traitant de la relation de sa mère et son père, ou encore avec Father (2001), travail évocateur présentant son père dans la solitude mélancolique de son foyer.
Mark Raidpere présente aussi de nouvelles œuvres photographiques prises à Naples l’été dernier, medium caractéristique de ses premiers travaux comme les autoportraits célèbres de la série Io (1997) où il montre son corps nu et tourmenté par sa posture nerveuse communiquant peine et aliénation. Pour la première fois après de nombreuses années, il nous montre aussi Damage (2012), une nouvelle série d’autoportraits moins dramatique où il se tourne plus en dérision.
Dans les paysages urbains de Naples, l’objectif de l’artiste capture des moments inattendus et révélateurs. Il se perd dans les méandres des ruelles saisissant les sensations et les nuances d’un microcosme d’événements improbables. Ils semblent ironiques au premier coup d’œil mais à y regarder de plus près, ils engendrent des sentiments contradictoires, étriqués entre décadence et solitude, peur et regret, beauté et souffrance, vulnérabilité et isolation, marginalisation et délabrement, séparation et détachement.
Ces images esquissent un voyage intime dans la poétique de l’artiste. Elles se font les emblèmes d’une stratégie esthétique complexe offrant un modèle d’investigation appliqué préalablement au microcosme de Naples. Cette stratégie devient plus universelle à Paris, soulignant la misère, les malaises, les perturbations et les contradictions typiques de nos temps incertains. »
Eugenio Viola, 2013
Mark Raidpere – I’ll come back later
Du 9 février au 30 mars 2013
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Vernissage le 9 février 2013, de 18h à 21h
Galerie Michel Rein
42, rue de Turenne
75003 Paris
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...