0 Shares 974 Views

Love letters – Théâtre Le Lucernaire

22 octobre 2012
974 Vues
Love_letters-_affiche

Love-letters-theatre-lucernaire::

Au fil de leurs échanges épistolaires, souvent drôles, parfois désespérés, le spectateur peut percevoir les méandres de leur vie, l’ambition, le désir, les réussites, les échecs, les non-dits, les drames, les éclats de rire. En écho, il peut aussi y retrouver des signes, des émotions qui ont jalonné sa propre vie. Et puis, qui n’a pas écrit ou reçu au moins une lettre d’amour? Traduite en plus de 30 langues, Love Letters est jouée dans le monde entier.

Phrases griffonnées sur des coins de cahier d’écolier, lettres d’amour d’adolescents, appels au secours d’adultes en proie au cours journalier des événements : Alexa et Thomas relisent les lettres qu’ils se sont écrites tout au long de leur vie. Ils nous révèlent ainsi leur intimité et la complexité de leurs sentiments. Tout le monde à un jour ou l’autre écrit une lettre d’amour. Dictée par une espérance ou un désir vite comblés ou éphémères.

Le génie de Gurney est d’avoir inventé entre ses deux personnages, Alexa et Thomas, une correspondance qui va durer toute leur vie, c’est-à-dire que pour eux, l’espérance comme le désir se perpétuent, s’enrichissent et se transforment. Bref, une vie à travers une correspondance qui devient une pièce parfaite, car pure. Sans un mot de trop. Et qui fourmille de signes négligemment jetés dont on découvre un peu plus loin la raison et la nécessité.

Avec une progression émotionnelle superbement rythmée et précipitée au coeur de tout ce qui compte, de l’enfance au jardin définitif, Gurney qui a exploré l’art du théâtre jusque dans ses plus profonds abîmes, s’est paradoxalement exercé ici à totalement déthéatraliser le spectacle visuel en se bornant à asseoir côte à côte ses deux personnages, en leur interdisant même de se regarder, parce qu’ils ne correspondent que par lettre.Mais parallèlement, il fait continuellement monter la pression sensuelle et dramatique, non seulement par les textes qui s’échangent mais aussi par les délais plus ou moins longs qui s’écoulent entre les missives, entre les appels au secours et les réponses qui arrivent dans un contexte changé. Chacun est alors en porte à faux, ce qui est drôle ou triste mais toujours inattendu.

Et puis Gurney, après avoir mis au point ce mécanisme diabolique, a inventé pour conclure un coup de théâtre exactement dans le droit fil de tout ce qui précède et qui s’inscrit par les plus émouvantes trouvailles du théâtre d’aujourd’hui. Toute la magie du théâtre est là.

Love letters

Par Anne Tognetti et Claude Baignères, traducteurs.

Auteur : A-R Gurney

Avec Isa Mercure et Gilles Guillo

Mise en scène d’Isa Mercure et Gilles Guillot

Du mardi au samedi à 19h
Du 19 septembre au 5 janvier 2013

Tarifs : 15 € / 20€ / 25€

Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris
M° Notre-Dame des Champs

www.lucernaire.fr
 

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
190 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
66 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
69 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...