L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux – Le Monfort Théâtre
La Scène se passe Ailleurs, autrefois, Ici et maintenant. L’écriture du mythe ne cesse de se poursuivre. Le crime insiste. Et Macbeth, héros tragique de Shakespeare, meurtrier récidiviste,dévale la spirale infernale du mal, il s’avère bientôt un soldat brisé ne trouvant plus le repos… Un homme fracturé au souffle coupé, au visage éclaté, un homme terrifié qui ne sait plus comment sortir de sa nuit, qui s’appuie sur sa femme pour se faire recoudre un visage humain. L’histoire dans Macbeth, manque de transparence, tout comme un cauchemar. On patauge dans le cauchemar, on s’y enfonce jusqu’au cou ; elle est gluante et épaisse comme une bouillie ou du sang. Ici, tous sont plongés dans le sang. Le monde est plongé dans le sang, il coule des corps massacrés. La pièce Macbeth s’ouvre sur un rêve ? Peut-on rêver le rêve de Macbeth ? Shakespeare a-t-il rêvé ? Et les Chroniques de Holinshed, des rêves ? Les conflits, les guerres d’aujourd’hui, des rêves ? Il y a bien une parcelle de vérité dans ces légendes qui traversent le sommeil des hommes. Ces cauchemars nous disent que la vie est absurde, arbitraire, folle, ridiculement dangereuse.
Gertrude Stein écrivait « La guerre n’est jamais fatale mais elle est toujours perdue ». Elle crée toujours la même impression, celle de la confusion et de la terreur généralisées. Les horreurs et les terreurs qu’elle suscite sont l’atmosphère même des drames shakespeariens.
L’écriture scénique très forte de Philippe Ulysse, enrichie de la danse, du chant et d’une scénographie singulière, vient se confronter à l’écriture de Shakespeare. Que dit cette avalanche de meurtres, cette guerre qui mène aux portes de la folie, de notre société contemporaine qui combat aux quatre coins de la planète ?
Le metteur en scène fait résonner Macbeth, ce grand classique, avec des interviews de jeunes soldats ou anciens combattants, de différents emprunts à des auteurs et poètes, pour mieux faire entendre les cris de la guerre.
L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux
Avec Philippe Ulysse
Du 29 janvier au 16 février 2013 à 20h30
Durée : 2h
Le Monfort Théâtre
106, rue brancion
75015 Paris
M° Portes de Vanves
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