“L’Instant d’avant”, l’exposition de Dayron Gonzalez au cœur du Marais est prolongée !
Dayron Gonzalez, "After the Hurricane"
Du plus loin qu’il s’en souvienne, l’artiste originaire de la Havane a toujours ressenti quelque chose de l’ordre de la nécessité, du besoin de s’exprimer graphiquement. Mais sur son île placée sous embargo, les châssis et les brosses coûtent cher. Il est le seul artiste de la famille. Pour les encouragements et le réseau, il ne pourra compter que sur lui-même.
Pour ce qui est du matériel, il se contentera de crayons, de charbon et de papier. Tout ce qui constitue aux yeux de Dayron Gonzalez enfant un quelconque ravissement, est vite jeté sur une feuille. C’est en arrivant à l’Académie Nationale des Beaux-Arts de San Alejandro qu’il peut enfin peindre et s’exprimer comme il le souhaite.
L’individu est en constante mutation. Les visages qu’il représente sont ceux de ses proches, de sa famille, de ses parents. Et pourtant, le sentiment qu’il s’agit de personnes éloignées, distantes ou anonymes est frappant. Cette impression est notamment créée grâce aux flous et aux effacements, aux atténuations et aux fondus. Ils semblent embués et peuvent donner un sentiment de « travail en cours ». Mais l’artiste ne viendra pas poser une touche de plus sur ce visage, créant volontairement une tension, une attente pour celui qui se trouve en face. Ces portraits, ce sont ceux d’hommes et de femmes, d’individus en construction et non achevés. Amateurs, collectionneurs et visiteurs sont invités à projeter sur les toiles de Dayron Gonzalez, leur propre visage. Ils sont appelés à questionner la construction de leur identité, la sédimentation de leurs comportements passés.

Dayron Gonzalez, The Vigilante – Huile sur toile, 175 x 144 cm
Depuis son atelier à Miami, entre deux cigarettes et un café, il nous explique que si les individus ne sont pas identifiables sur ses peintures, c’est aussi parce que les choses importantes ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Ainsi nous propose-t-il de chercher ce qui l’est. Olivier Waltman nous éclaire sur le processus de création de l’artiste : “les tableaux de Gonzalez sont au départ relativement décrits, précis, et par des jeux d’empâtements et de matière qu’il va tirer, déplacer sur la toile au moyen de spatules, il brouille les pistes en estompant les traits.”
[Source : communiqué de presse]
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