0 Shares 1458 Views

Lilly Wood and the Prick, the Figth – l’Olympia Bruno Coquatrix

6 juin 2013
1458 Vues
Lilly Wood and the Prick, the Figth - l'Olympia Bruno Coquatrix

Lilly Wood and the Prick, the Figth - l'Olympia Bruno Coquatrix::

« The Fight »

Dans la vie, il y a deux façons d’atteindre son but : compter sur sa chance et espérer, ou se battre et avancer. Ces deux-là auraient pu s’en remettre à leur bonne étoile, celle qui les a menés jusqu’où ils sont aujourd’hui. Mais Nili et Ben ont décidé de se battre. De mener le vrai combat, celui qu’on engage au nom de ses rêves.

Leur parcours a pourtant tout du sans-faute. Il y a cinq ans, c’est à Paris que leurs vies se croisent, dans un bar, le soir tard. On devine ce qui a pu les rapprocher, au-delà du simple hasard. Tous deux la vingtaine à peine, Nili et Ben cherchent leur voie, voguent entre spleen et légèreté, la musique pourrait bien être l’espoir auquel se raccrocher. Le soir même, elle au chant, lui à la guitare, ils composent spontanément leurs premières ballades, teintées de folk-blues enivrant. Sans savoir vraiment où cela pourrait les mener. Leurs premières compositions incarnent déjà tout l’univers de

Lilly Wood and the Prick : une pop décomplexée, désabusée, mélancolique mais amusée. Leurs refrains ne tardent pas à se répandre sur le net, transportés par une génération, la leur, qui se prend d’affection pour ce groupe qui lui ressemble.

En 2009, c’est donc sur le web que Lilly Wood and the Prick explose. Grâce à son tube pop Down The Drain, au clip fantasque et décalé, et à son ingénieuse reprise de Santigold, L.E.S Artistes, le duo est propulsé au rang de jeune espoir branché. C’est en 2010 que le grand public découvre Invincible Friends, un premier album tendrement révolté, dans lequel ces deux autodidactes explorent tous les sons que la curiosité de la jeunesse permet: des mélodies pop mêlées à des arrangements électro, une voix blues transportée par des accords folk. Ce premier album résonne comme un appel, celui d’une génération qui puise sa force créatrice dans le désenchantement.

La suite de l’histoire prend des allures de conte de fées, dans lequel le public, en tenant la baguette magique, emmène Lilly Wood and the Prick côtoyer les sommets: 2011 sera pour le duo une année sacrée, celle qui verra s’enchainer un album disque d’or, une tournée à guichet fermés (Olympia, Bataclan, Cigale…), une présence à l’affiche des plus grands festivals (Rock en Seine, les Francofolies…) et une Victoire de la Musique, dans la catégorie Révélation, décernée à juste titre par le public lui-même. L’histoire aurait pu en rester là. Mais, euphorisé par une énergie et une envie décuplées à la fin de la tournée, le duo se remet rapidement à composer, comme pour faire le récit de ces trois années passées.

Une chose est sûre: si le premier album était le fruit d’une fougue spontanée, ce deuxième album sera celui d’un combat à mener. Son nom s’impose : « The Fight ». Ce nouveau disque apparaît d’abord comme un défi, un coup porté à leur dualité, qu’il faut isoler puis retrouver, mettre en danger puis dépasser, pour parvenir à des accords parfaits. Si le duo reste instinctif et compose toujours avec l’évidence et la sincérité de ses débuts, chaque son, chaque mot, se voudra plus réfléchi, plus travaillé. Choisissant d’évoluer avec son équipe originelle (Pierre Guimard et Pierrick Devin à la réalisation), Lilly Wood and The Prick délaisse un peu de son aspect pop bricolée pour parvenir à un son plus produit, plus affuté. L’arsenal change, à l’image d’une boîte à rythmes laissant la place à une batterie de scène, le tout créant un univers combatif, férocement passionné. Les textes creusent eux en profondeur, pour révéler un autre combat: celui de l’âge adulte, lorsque tiraillé entre insouciance du passé et poids de l’avenir, on voit la jeunesse s’échapper, celle qui a tant fait souffrir mais qu’on commence déjà à regretter.

Chanson après chanson, le duo arpente avec avidité de nouvelles contrées musicales, sans jamais s’y perdre ni se laisser enfermer : il s’envole pour des ballades atmosphériques (Briquet, Into trouble), plonge à corps perdu dans un bain de pop-song exaltantes (Long Way Back, California), s’autorise même une escapade exotique (Guys In Bands), avant d’entrer dans la nuit au son d’un tube aux allures disco (Middle of the Night). On suivrait ce groupe partout, dans toutes leurs aventures, de Paris à Los Angeles, où ils ont tourné leur double clip, un court-métrage coup de poing, qui révèle deux premiers titres accrocheurs, reflétant tout l’état d’esprit de ce nouveau disque.

« The Fight » est un album intrépide, qui ébruite l’énergie contagiuse d’un duo qui croit en ses rêves. Lilly Wood and The Prick a beau avoir grandi, s’être aguerri, rien ne semble altérer son émotion évidente. Elle parvient jusqu’à nous, et donne envie, à nous aussi, de nous battre à leurs côtés.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=5FUC_dgoELU[/embedyt]

Lilly Wood and the Prick, the Figth

Le mardi 18 juin 2013

Olympia Bruno Coquatrix
28, boulevards des Capucines
75009 Paris
M° Madeleine

www.olympiahall.com
 

Articles liés

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
20 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Agenda
36 vues

“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes

Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman,  Sanson,...

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Agenda
41 vues

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point

Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...