Les « Ellipses » de Levalet à la Galerie Openspace
Levalet a démarré dans les rues de Paris en 2012 en collant ses peintures originales sur papier réalisées à l’encre de chine. Ce fut un coup de cœur collectif instantané. Quelques dizaines d’expositions plus tard, l’artiste inspiré et prolifique continue de nous émerveiller.
On a souvent parlé de silhouettes pour désigner le travail de Levalet, comme autant d’alter-egos de l’artiste et de projections de nous-mêmes, spectateurs de son œuvre, et acteurs de notre quotidien. Dans cette exposition, le mot silhouette reprend son sens, marquant ici et là une place vide, illustrant la notion de passage, d’un état à l’autre, d’un point à l’autre. De la silhouette à l’ombre, il n’y a qu’un pas. On est face à des œuvres qui parlent de rêves et d’illusions dans lesquels certaines silhouettes deviennent des signes, des symboles et interrogent notre société et notre rapport au monde.
Dans une vision décomplexée de l’image et de la narration, Levalet parle du rapport au temps qui passe, à la mort, du rapport aux autres, des faux semblants, du rapport à l’environnement, du rapport à soi et des épreuves que l’on doit surmonter, du monde de l’enfance et ses illusions… Les silhouettes sont dédoublées, démultipliées et dévoilent leurs luttes intérieures.
L’ellipse narrative (omission d’une séquence temporelle dans une action dramatique) est un procédé que l’artiste utilise très fréquemment dans son travail. Venant de la vidéo et du théâtre, Levalet a souvent été soucieux de retranscrire des scènes en mouvement, utilisant une combinaison de signes pour figurer une image fixe qui va permettre au spectateur de reconstituer le fil narratif complet d’une scène.
Celle-ci se déroulant dans une durée plus ou moins longue, le mouvement est parfois décomposé à la manière d’un flip book, ce qui a contribué à la renommée de ses collages dans l’espace public. L’ellipse permet aussi via un intéressant effet de raccourci narratif de donner certaines clés au spectateur qui doit alors rétablir mentalement ce que l’artiste a volontairement omis. C’est ce jeu contextuel, et ce décalage souvent humoristique, qui a rendu si populaire l’artiste urbain français.
Cette nouvelle exposition, « Ellipses », va montrer 36 nouvelles œuvres, illustrant le résultat des dernières recherches esthétiques et techniques de l’artiste. Le bois est une matière vivante qui occupe de plus en plus d’espace dans son travail au fil des années. C’est ce que l’on constate ici en observant ce matériau qui lui permet d’aller plus loin dans la figuration, marquant la présence par l’absence, procédé plus formel que sémantique, et totalement symbolique.
Un catalogue est édité par la galerie à l’occasion de l’exposition.
Vernissage le samedi 16 mars 2019 de 18h à 21h.
La galerie Openspace sera présente à l’Urban Art Fair du 12 au 14 avril 2019
au Carreau du Temple.
[Source : communiqué de presse]
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