Les Bonnes – Jean Genet – Le Lucernaire
« Avec mon compère Serge Gaborieau, l’envie commune de tirer le fl du polar de la pièce, de redonner tout son suspens à l’intrigue et toute la comédie de la pièce de Jean Genet qui, sous la trompeuse construction classique, ne cesse de brouiller les pistes, de noyer le drame conventionnel et attendu à l’annonce du crime.
Les faits, l’histoire, le contexte sont par magie transmués par Genet en un chant créateur universel autant qu’en une partie de poker menteur où les comédiennes sont appelées à devenir ses complices en faux et usages de faux.
Avec Jacques-Benoît Dardant, nous avons imaginé la scénographie d’un espace purement imaginaire, sorte de labyrinthe « genésien » où, avec très peu d’éléments, la chambre de madame apparaîtra et disparaîtra, mais aussi la chambre des bonnes, le dédale des couloirs d’un grand et luxueux appartement bourgeois devenu un navire clandestin dans la nuit, cap sur la Guyane.
La scénographie des « Bonnes » est née dans l’espace des répétitions de notre nouveau lieu, se confondant souvent avec celui-ci pour notre plus grand plaisir. Jamais je n’aurais pensé créer une pièce dans un espace construit par notre équipe et imaginé par nous !
Mais « Les Bonnes » c’est aussi les enfants que nous avons été et qui ont tous joué un jour à se travestir. Ce travestissement, cette transformation, c’est bien la première chose que le théâtre m’ait proposé ; « Les Bonnes » sont restées pour moi une affaire de jeunesse. Cette confusion permanente des sentiments et du désir, cet enchaînement au regard de l’autre et à son désir pour l’autre que l’on voudrait être jusqu’à la nausée. Ce besoin de fascination et cette érotisation de la fascination alors que tout nous éveillerait à un premier printemps, et que tout devrait nous conduire à la vie simple et merveilleuse : l’écriture des « Bonnes » purge le noir théâtre de l’adolescence.
Depuis le fait divers, drame d’une condition sociale, d’un inceste qui ne trouvera d’issue que dans la mort, Genet déplie unes à unes toutes les dimensions de l’action, fnissant par atteindre le mythe. »
Armel Veilhan
Les Bonnes
De Jean Genet
Mise en scène de Serge Gaborieau et Armel Veilhan
Avec Marie Fortuit, Violaine Phavorin et Odile Mallet
Scénographie et lumière : Jacques-Benoit Dardant
Du 11 juillet au 1er septembre 2012
Du mardi au semdi à 18h30
Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame des champs
75006 Paris
M° Notre-Dame des Champs, Vavin ou Saint Placide ou Raspail
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