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Le premier entretien avec Banksy : homme à énigmes et héros culte du street art – Village Voice Exclusive

29 octobre 2013
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banksy

« Le street artiste était silencieux depuis l’année dernière quand ses pochoirs étaient apparus à Londres, lors des Jeux Olympiques. Comme Banksy donne peu d’interview, lorsque nous avions reçu ce message, nous avons directement pensé à une énorme plaisanterie.

Après une courte enquête, on découvrait que cet agent n’était autre que Jo Brooks, agent de nombreux artistes britanniques et du DJ Fatboy Slim. La preuve de sa relation professionnelle avec Banksy était évidente… Un message de Brooks a suivi et a révélé le brouillon d’un communiqué de presse annonçant que Banksy était sur le point de dévoiler un nouveau projet audacieux.
Ce projet consistait à creer de nouvelles œuvres dans les rues de New York chaque jour en Octobre 2013, une « sorte d’exposition unique » intitulé « Better Out Than In ».
Quelques jours plus tard, on vit sur le site internet de Banksy un aperçu du projet « Better Out Than In » : une image au pochoir représentant un taggeur vomissant un torrent de fleurs roses et de feuillage vert poussant d’ entre deux murs de béton. (Le titre lui-même est une expression familière britannique ; la réponse à une éructation audible.) Lorsque l’image est devenu populaire sur les forums en ligne consacrés au street art, les commentateurs ont souligné que la silhouette ressemblait à une image dans le clip de la chanson « Yonkers », par Tyler The Creator, le chef d’un collectif hip-hop (Odd Future Wolf Gang Kill Them All) basée à Los Angeles. 

Comment se sent Banksy sur le fait que son œuvre a disparu presque instantanément ? Qui possède les œuvres de « Better Out Than In » une fois qu’elles sont dans la rue ?
Est-ce que l’artiste va tirer des profits de sa « résidence » à New York ?
Le Village Voice a posé ces questions et bien d’autres dans une série d’e-mails relayés par Brooks. Après plus d’une semaine de silence, il a répondu, ignorant (comme Brooks nous avait prévenu) de nombreuses questions que le journal avait posé, y compris celle-ci : « Comment pouvons-nous savoir que c’est vraiment Banksy qui répond à ces questions et non pas un prince nigérian ou un pirate adolescent dans l’armée électronique syrienne ? »

Banksy nous a dit qu’il s’était rendu à New York « quelques mois avant » pour repérer des emplacements pour l’exposition en octobre, mais il nous a expliqué qu’il « a trouvé que la plupart des terrains vagues qu’il avait prévu d’utiliser était déjà habités. » 
Il vit maintenant en ville mais naturellement, il ne nous a pas révélé où il habitait et ni combien de temps il prévoyait de rester. Il nous a également précisé qu’il n’a pas de plan d’action spécifique de quand et où des nouvelles œuvres seront installées pendant ce mois.
« Le plan est de vivre ici, de réagir aux choses, de regarder les terrains et de peindre sur eux », écrit-il. « Certaines des œuvres seront assez complexes, et certaines vont juste être des gribouillages sur des murs des toilettes. »
Banksy a également révélé ses préoccupations au sujet de sa lutte constante pour trouver un équilibre entre le succès commercial et l’intégrité artistique. Il fait allusion à la possibilité d’abandonner les galeries entièrement pour revenir définitivement à ses racines : celles du « street » artiste.
« J’ai commencé à peindre dans la rue parce que c’était le seul lieu qui me permettrait d’exposer », écrit-il. “Maintenant, je dois continuer à peindre dans la rue pour moi-même pour me prouver que ce n’était pas qu’un plan cynique. En plus, comme je ne suis pas obligé d’acheter des toiles, j’économise de l’argent. »
« Le succès commercial est tout simplement un signe d’échec pour un artiste de graffiti. Nous ne sommes pas censés être acceptés en ce sens. Quand on voit la façon dont la société récompense beaucoup de gens qui ne le méritent pas, il est difficile de ne pas voir la récompense financière comme un signe d’une certaine médiocrité et égoïsme. »
Il se rend compte, cependant, que ses premiers succès l’ont mis dans une position unique dans laquelle il peut déterminer la façon dont ses œuvres seront affichées. »

« New York attire les artistes de graffiti comme un vieux phare sale. Nous voulons tous faire nos preuves ici », a écrit Banksy. « J’ai choisi New York pour sa circulation et ses nombreuses cachettes. Peut-être que je devrais être dans un endroit plus approprié, comme Pékin ou Moscou, mais la pizza n’est pas aussi bonne. »

Source : Village Voice Exclusive
Lire l’interview intégrale : www.villagevoice.com

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