Le photographe Pierre de Vallombreuse lauréat 2023 du Prix Viviane Esders
Après Mario Carnicelli, photographe récompensé en 2022, Viviane Esders a réuni le jury de son prix pour sélectionner le lauréat de cette deuxième édition : Pierre de Vallombreuse. Il est récompensé d’une dotation de 60 000 €, dont 10 000 € consacrés à l’édition d’un ouvrage. À l’âge de 60 ans, le photographe a encore quelques dizaines d’années pour réaliser les projets qui lui tiennent à cœur.
Pour cette seconde édition du Prix Viviane Esders, plus de 200 candidatures ont été reçues, dont 26% de candidatures de femmes photographes et 14 pays européens représentés.
Le jury tient à souligner la qualité des dossiers et des démarches des quatre autres finalistes que nous encourageons dans le suite de leur parcours : Nancy Wilson-Pajic, Markéta Luskačová, Jean-Claude Delalande et Payram.
Présidé par Viviane Esders et composé de : Anny Duperey (comédienne et écrivaine), Maria Finders (curatrice des Luma days pour Arles), Antoine de Galbert (collectionneur d’art contemporain et mécène), Atiq Rahimi (réalisateur et romancier), Françoise Reynaud (historienne de la photographie et conservatrice au Musée Carnavalet jusqu’en 2016) et Isabella Seniuta (curatrice indépendante), le jury a choisi Pierre de Vallombreuse parmi les parcours et approches de cinq finalistes.
À propos de Pierre de Vallombreuse
“Pierre de Vallombreuse s’est engagé, utilisant le témoignage photographique, pour l’existence et la survie de tous les peuples victimes historiquement des États nationaux et dont les civilisa tions sont victimes de notre civilisation. Il s’est découvert dans sa propre humanité en découvrant leur humanité. Dans ce combat, s’est révélé également le sens de sa vie”. Edgar Morin
Pour Pierre de Vallombreuse l’image offre la possibilité de vivre des aventures fortes et de raconter des histoires, principalement sur des peuples autochtones. C’est aussi un témoignage sur notre monde et ses diversités. Très tôt, le photographe Pierre de Vallombreuse s’est reconnu dans la nécessité de défendre la pluralité des cultures, un combat qu’il ressent comme essentiel face à l’accélération de l’appauvrissement de la biodiversité et de la diversité des sociétés, les deux étant totalement liés. Le photographe saisit ainsi la photographie comme un outil de résistance face à l’urgence.
C’est un voyage à Bornéo en 1985 qui va bouleverser le cours de sa vie avec la rencontre des derniers nomades de la jungle : Les Punans. D’artiste sédentaire, il devient alors un témoin nomade. La photographie sera son mode d’expression. Après Bornéo, il découvre aux Philippines, dans la jungle de l’île de Palawan, une vallée qui va structurer une très grande partie de son existence. Cela fait 34 ans qu’il raconte la vie de ses habitants, autrefois isolés. Depuis, il témoigne inlassablement de la vie des peuples autochtones sur les 5 continents. Il a constitué un fond photographique unique de plus de 140 000 photos sur 42 peuples, rendant ainsi hommage à la précieuse diversité du monde.
Toute la démarche de Pierre de Vallombreuse repose sur la tentative d’apporter un commencement de réflexions aux questionnements de chacun sur les civilisations. C’est cela qui motive la démarche du photographe depuis près de quarante ans : “Lorsque j’arrive dans une communauté, j’abandonne autant que je peux mon “moi social” pour n’être plus qu’une sorte de nouveau-né qui essaye de comprendre, sans préjugés, comment les gens vivent à tel endroit du globe. Comprendre, c’est avoir moins peur”.
Le Prix Viviane Esders
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders veut honorer chaque année l’œuvre d’un ou d’une photographe européen(e) professionnel(le) de plus de 60 ans, indépendant(e) et encore en activité, dont l’importance et la qualité du parcours méritent d’être mieux éclairées dans l’histoire de la photographie. Il met en valeur le regard et l’itinéraire d’une vie, celle de photographes, ces auteurs dont le médium a inlassablement animé le parcours de Viviane Esders depuis les années 1980. Ce prix traduit la réunion de deux parcours de vie complémentaires, celui de sa fondatrice, dédié à comprendre, aimer et exposer des photographes, et celui d’un photographe, consacré à la création dans l’espoir de constituer une œuvre.
[Source : communiqué de presse]
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