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Exposition Le Mystère WANG Yu – galerie Zürcher

13 décembre 2016
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mg 4507

Exposition Le Mystère WANG Yu

Œuvres de WANG Yu

Du 7 janvier au 25 février 2017 

Vernissage le samedi 7 janvier 2017

Galerie Zürcher
56 Rue Chapon, 75003 Paris
M° Arts et Métiers

galeriezurcher.com

 mg 4507 copieDu 7 janvier au 25 février 2017 

Les anges de WANG Yu se présentent dans leur nudité androgyne, la peau d’une blancheur laiteuse, comme un double de la figure humaine. Ce body double pour reprendre le titre d’un film « hitchcockien » de Brian de Palma (1984) est représenté sans réel modelé mais cependant avec une épaisseur sensible qui lui donne une indéniable présence, laquelle apparaît néanmoins mystérieuse par l’impression qu’elle donne d’immatérialité.

Cet aspect de la peinture de WANG Yu est tout à fait unique et personnel. Elle est parvenue à ce résultat après plusieurs années de recherche ainsi qu’elle me l’a précisé : « En mai 2007, en abandonnant les techniques picturales courantes, je me suis lancée dans un processus de recherche d’une chair qui paraisse palpable, qui « vive » sur la toile, en cherchant à composer une matière translucide brillante et moelleuse pour représenter celle-ci. Au début, j’avais utilisé du vernis industriel, puis j’ai mélangé du vernis acrylique beaux-arts et du médium acrylique. En 2014 j’ai obtenu le précieux soutien technique d’un grand fabriquant américain, Golden Artists Colors, qui me prépare un Skin Tone, medium acrylique sur mesure.

Après un an de recherches de texture, de couleur et de brillance, une représentation d’une chair palpable apparait ainsi sur toile : moelleuse, translucide, satinée-brillante, épaisse et vivante. Ce que j’ai appelé Le Départ des Anges se décline en trois parties : « Le départ », « Au revoir la lune », et « Bonjour le monde ». Cela me permet de développer en profondeur une réflexion sur la nature humaine. Chaque individu est arrivé beau comme un ange, il porte en lui ses idéaux et ses désirs, il chemine au long de sa vie en affrontant aussi bien sa propre nature complexe que celle des autres et l’univers qui l’entoure. Ces anges-humains sont mis en scène dans un monde céleste et terrestre à la recherche de la vie qu’ils désirent.
Je veux représenter le corps, cette chair riche de sensations, de sensibilité et de sentiments qui nous offre inépuisablement bonheur, plaisir, mais aussi tristesse et tourments… »

Parfois érotiques comme un Clouet (Gabrielle d’Estrées au bain, 1595, Musée du Louvre), une Eve de Lucas Cranach (c.1513) ou un shunga japais, mais parfois religieux comme ces vierges et ces christs d’albâtre du XVIe siècle, les anges de WANG Yu ont cette présence équivoque voire inquiétante qui fait penser au Jardin des Délices de Jérôme Bosch (c.1517).
Arrivés sur terre, l’humanité des anges prend le dessus. Certains sont même tatoués ou adeptes du piercing. D’autres sont plongés dans l’eau comme dans un bain qui ne semble pas les mouiller
.
Nés de l’imagination de l’artiste, ils portent parfois et c’est bien là une éminente fonction angélique – une réalité violente, voire politique. Ainsi L’Ange au pied du mur exprime une indicible souffrance, comme L’Ange de la Place Tahrir : « Cette peinture m’a été inspirée par une photographie parue dans Libération en novembre 2011. Elle représente un manifestant blessé que l’on porte pour l’évacuer de la place Tahrir au Caire pendant le Printemps Arabe et elle porte comme titre « Jésus de Tahrir ». C’est une image qui m’a profondément touchée à l’époque où je suivais ces évènements tous les soirs à la télévision. Alors j’ai dessiné ce jeune homme nu avec sur sa peau des mains aux expressions subtilement différentes dans une posture semblable à celle du Christ lors de sa descente de croix. »

Les anges ne sont pas que messagers. Leur seconde fonction, bien connue, est celle d’anges gardiens dont l’action est de consoler les humains. Et WANG Yu est, à ma connaissance, la seule à leur donner actuellement une existence au moyen de la peinture. Ne rejoint–elle pas ici Van Gogh qui écrivait le 3 septembre 1888 à son frère Théo : « Je puis bien, dans la vie et dans la peinture, me passer du Bon Dieu. Mais je ne puis pas, moi, soufrant, me passer de quelque chose qui est plus grand que moi, qui est ma vie : la puissance de créer […]
Et dans un tableau, je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je ne sais quoi d’éternel, dont autrefois le nimbe était le symbole, et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations […]
Ah ! le portrait, le portrait avec la pensée, l’âme du modèle […]
Exprimer la pensée par le rayonnement d’un ton clair sur un fond sombre.
Exprimer l’espérance par quelque étoile. L’ardeur d’un être par un rayonnement de soleil couchant. Ce n’est certes pas là du trompe-l’œil réaliste, mais n’est-ce pas une chose réellement existante ? »
Bernard Zürcher

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Janvier 2017

[Crédits visuel et texte : © communiqué de presse ]

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