“Le chant des souvenirs” – L’exposition du peintre André Cervera à la Teodora Galerie
“C’est en effet une partie de l’histoire du monde que je me propose humblement de revisiter pour vous inviter à un voyage temporel et poétique.” (André Cervera)
Nourrit de ses nombreux voyages, André Cervera compile, enregistre les codes symboliques, les mythologies, les histoires. Son exposition Le chant des souvenirs s’articule autour des grands mythes. De l’Orient à l’Occident, d’Afrique et d’ailleurs, les mots se partagent depuis la nuit des temps. Avec l’écriture, mais avant cela par la tradition orale, les récits historiques accompagnent les histoires extraordinaires qui constituent les grands mythes.
S’inspirant des textes extraits de fables, de contes et de récits (La Fontaine, Les Contes des Mille et Une Nuits, le Patchatantra…), il propose une quinzaine de toiles réalisées selon des protocoles particuliers et singuliers. Certaines toiles, une fois peintes, sont enterrées quelques temps pour s’imprégner de la marque des éléments (eau, terre, vent…), subissant ainsi une transformation. Cette métamorphose s’apparente pour lui à l’évolution que connaît le récit lorsque celui-ci se transmet oralement d’une personne à une autre et, ce à travers les temps.
Les origines d’un travail sur les mythes
C’est invité en résidence au Maroc à Tetouan, en 1995, que naîtra le désir de réaliser une série de peintures d’animaux totémiques de plusieurs villes du Languedoc. En effet, la région du Languedoc-Roussillon regorge de récits légendaires qui font sa richesse culturelle : la terrifiante bête du Gévaudan, un boeuf qui vole, une église engloutie, dont les cloches continuent à sonner, des pierres qui se vengent et un cochon qui sauve la Cité de Carcassonne. Nés des traditions et de la culture languedocienne, les animaux totémiques exaltent l’âme et la vie de la cité. Chaque ville a son totem, chaque totem a sa danse, André Cervera les invite à danser dans ses œuvres. Sculptures, toiles, triptyques sont autant d’images dédiées aux animaux totémiques. Le loup, l’âne, le boeuf, le chameau, la chèvre, assis à la même table, invités d’honneur d’un fabuleux festin en noir blanc et or. Vive les fous, vive la fête.
Fasciné par les rêves d’histoire et des films de Jean Rouch et Marcel Griaule, ce sont ses deux voyages au Mali dans les années 2000 qui le rapprochent de la culture animiste. André Cervera, vit une expérience forte, chamanique, à l’ombre de ces falaises rouges. Il est autorisé à entrer dans la maison des masques et reçu par le hogon, gardien des fétiches et chef Dogon, c’est que sa peinture et plus encore sa façon de peindre fascine en retour ses hôtes. C’est alors que dialogue dans la peinture de André Cervera les êtres et les âmes, le vivant et le spirituel, les choses au gré de son imagination.
André Cervera
André Cervera, artiste peintre, né en 1962, vit et travaille à Sète. Dans les années 70, André Cervera est déjà fasciné par la peinture mais plus encore, par le fait même de peindre. L’heureuse ascendance de son grand frère Michel Zoom, “poète de la Figuration Libre” et les encouragements nourris de Robert Combas qui ont tous deux quelques années de plus, lui donnent le courage de se lancer. Il intègrera la préparation de l’Ecole des Beaux-Arts à Sète et sera reçu ensuite à l’Ecole des Beaux Arts de Marseille avec Aldo Biascamano.
À la différence des Figurations Libres, André Cervera s’exprime dans un style très expressionniste. Celui de Kokochka ou Ensor et le trait noir épais du mouvement Die Brücke. Au fur et à mesure de ses voyages, André Cervera aiguise son style, choisit ses tampons, ses techniques de coulures pour réaliser ses cernes de couleur, réduit ses teintes, travaille le collage, les enduits, les glacis, les transparences, use de papiers rares, peaufine ses motifs et nourrit son imagination débordante.
Vernissage le samedi 6 mars de 14h à 18h.
[Source : communiqué de presse]
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