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LE BAL présente l’exposition “On Mass Hysteria / Une histoire de la misogynie” de l’artiste catalane Laia Abril

10 janvier 2025
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Laia Abril, ANGER, Mind Series (Case 2, Cambodia, On Mass Hysteria), 2023, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Laia Abril

LE BAL invite l’artiste-chercheuse catalane Laia Abril (Barcelone, 1986) à présenter le dernier volet de son travail au long cours consacré à l’histoire de la misogynie : “On Mass Hysteria”. Après “On Abortion” en 2016 et “On Rape” en 2020, ce chapitre poursuit la trilogie sur le contrôle systémique du corps des femmes à travers les siècles et les continents.

Dans On Mass Hysteria, Laia Abril propose une lecture visuelle des différentes interprétations mises en œuvre pour tenter d’expliquer ce qui a longtemps été qualifié “d’hystérie collective”. Ces phénomènes frappent principalement des communautés d’adolescentes et de femmes étroitement soudées, confrontées à des situations de stress majeur ou d’oppression qui manifestent des symptômes collectifs dépourvus de cause physiologique : évanouissements, tremblements, fous rires inextinguibles, transes…

Dans l’installation au BAL, Laia Abril, fidèle à sa méthode de recherche, développe trois études de cas spécifiques, examinées avec des anthropologues, sociologues, neurologistes et psychiatres pour tenter de comprendre l’origine de ces crises :

• Étude de cas 1, 2007 I Chalco, Mexique, Épidémie de paralysie des jambes dans un pensionnat catholique pour jeunes filles
• Étude de cas 2, 2012 – 2022 I Cambodge, Épidémie d’évanouissements chez des ouvrières dans des usines de confection
• Étude de cas 3, 2012 I Ville de Le Roy, New York, États-Unis, Épidémie de tics dans un lycée

Pour chaque cas, Laia Abril nous fait entendre la parole de femmes atteintes de ces symptômes, l’accompagne d’images évocatrices de leur vécu, de leur récit, et revisite les réactions de la presse et des autorités.

À travers de nombreuses archives, des sorcières de Salem au XVIIe siècle aux écolières du Botswana en 2019, Laia Abril démontre aussi l’incroyable étendue géographique et temporelle du phénomène.

Faisant aussi bien appel à l’anthropologie, la psychologie, l’histoire de la médecine ou le droit des femmes, Laia Abril se fait l’écho de nouvelles interprétations de ces crises, aujourd’hui appelées “maladies psychogènes de masse”. Prend forme ici la théorie anthropologique qui voit ces crises psychosomatiques comme un langage de résistance des femmes aux systèmes d’oppression, aux douleurs collectives ou aux traumas transgénérationnels.

À propos de Laia Abril

Laia Abril, née à Barcelone en 1986, est une artiste multidisciplinaire qui se concentre sur des thématiques liées aux droits des femmes, au deuil et à la biopolitique. Dans sa pratique fondée sur la recherche, elle explore des réalités complexes et opaques au moyen de la photographie, du texte, des archives, de la vidéo et du son.

Après avoir complété un cursus en journalisme, elle s’installe à New York pour se consacrer à la photographie en rejoignant l’ICP (International Center of Photography). Elle décide alors de faire le récit d’histoires intimes sur la sexualité, les troubles de l’alimentation et l’égalité des sexes.

En 2009, elle intègre une résidence de cinq ans proposée par LA FABRICA, à Madrid, et le centre de recherche Benetton, à Trévise, où elle travaille comme chercheuse, monteuse et photographe pour le magazine Colors.

Les différents chapitres de son projet phare, Une histoire de la misogynie, ont été exposés dans plus de 15 pays, et ses œuvres ont intégré des collections telles que celles du Centre Pompidou à Paris, du Victoria & Albert Museum à Londres, ainsi que de Photo Elysée et du Fotomuseum Winterthur en Suisse.

Laia Abril est également autrice. Elle a publié plusieurs livres tels que The Epilogue (Dewi Lewis, 2014), Lobismuller (RM, 2016) grâce auquel elle a remporté le prix Images Vevey Best Book en 2015, et On Abortion (Dewi Lewis, 2018) pour lequel elle a reçu le Prix de la Photo Madame Figaro-Arles en 2016 avec le soutien de Women In Motion, un programme de Kering pour mettre en lumière les femmes dans les arts et la culture. Ce livre a également été nominé au Deutsche Börse Prize et lui a valu l’Aperture-Paris Photo Best Book Award en 2018. On Rape a été publié aux éditions Dewi Lewis en 2022.

Elle enseigne à la Haute École de Lucerne et elle est représentée par la galerie Les filles du calvaire.

Autour de l’exposition

Le livre, conçu par Laia Abril, est la première publication de l’artiste en français. Il est publié en novembre 2024 à l’occasion de l’exposition au BAL en 2025.
L’exploration des cas est ponctuée de cinq entretiens avec :
• Robert Bartholomew, sociologue de la médecine
• Josephina Ramirez, anthropologue
• Sabina Lawreniuk, chercheuse, spécialiste de géographie humaine
• Dr Jennifer McVige, neuropédiatre
• Dr Simon Wessely, psychiatre et épidémiologiste

Co-édition : Delpire & co et Dewi Lewis
384 pages
Format: 19 x 27 cm
Prix de vente: 55 €

[Source : communiqué de presse]

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