Lawrence Durrell – Exils – Les Bibliothèques de l’Odéon
Lawrence Durrell – rencontre littéraire Rencontre en dispositif radiophonique Animée par Paula Jacques, réalisatrice de l’émission Cosmopolitaine En présence de Mathias Enard Textes lus par Olivier Cruveiller Le lundi 7 avril 2014 à 20h Plein tarif : 10 € Renseignements les.bibliotheques@theatre-odeon.fr Odéon Théâtre de l’Europe |
Le 7 avril 2014
Exils se tourne vers les écrivains américains et anglo-saxons. Le principe consiste à réunir sur le plateau, autour de Paula Jacques, un écrivain et un comédien pour évoquer le rapport à l’exil ou plus largement au déracinement dans la vie et l’œuvre des auteurs évoqués. Lawrence Durrell Né à Jalandhar aux Indes britanniques en 1912, expatrié, Lawrence Durrell souffrira de « l’exil qui ratatine le cœur dans son enveloppe ». Il est d’abord envoyé en Grande-Bretagne pour y poursuivre ses études. Subissant la vie britannique, il refuse de passer ses examens et se proclame écrivain : il publie son premier livre, Pied Piper of Lovers, en 1935. Cette même année, il entraîne sa mère et sa femme sur l’île grecque de Corfou pour fuir le climat anglais. Il entame une correspondance avec Henry Miller après avoir lu Tropique du Cancer ; ce sera le début d’une amitié qui allait durer 45 ans. En 1941, l’avancée de l’armée allemande l’oblige à fuir. Séparé de sa première femme, il s’installe à Alexandrie où il rencontre Eve Cohen qui deviendra son modèle pour Justine, premier tome du Quatuor d’Alexandrie. Rhodes, Argentine, Belgrade, c’est en tant qu’attaché de presse et diplomate attaché au Foreign Office britannique qu’il voyage avant de retrouver Chypre en 1952. Il y achète une maison, espérant pouvoir trouver la sérénité favorable à l’écriture. Après son départ forcé de l’île en proie à des troubles violents, Durrell s’installe à Sommières, dans le sud de la France. C’est là qu’il meurt d’une attaque cardiaque en 1990. « Mon père était anglais, ma mère irlandaise. Craignant Dieu, joyeux drilles, protestants rebelles : voilà ma lignée. Ma grand-mère était assise dans sa véranda [au Bengale], un fusil de chasse sur les genoux, attendant les Rebelles. Mais quand ils virent sa tête, ils changèrent de direction. D’où le visage commun à toute ma famille. J’ai peut-être un peu de sang indien, qui sait ? De toute façon, je fais partie des expatriés du globe. On se sent solitaire quand on est coupé de sa race. Voilà pour l’Angleterre que j’ai tant aimée et tant haïe. Il me reste d’elle la langue anglaise. J’essaie de l’effacer de ma bouche, mais elle s’y accroche. Oh et puis merde ! Je suis né pour être le petit filleul de Hamlet. Les horoscopes ne peuvent m’atteindre, puisque je suis déjà fou. » Lawrence Durrell, Lettre à Henry Miller, 27 janvier 1937. Correspondance, 1935-1980 (Buchet/Chastel, 2004) En partenariat avec France Inter. Diffusion sur France Inter le dimanche 27 avril à 14h dans Cosmopolitaine. Pour en savoir plus sur le programme Exil, cilquez ici [Visuel : couverture de The Poetry of Lawrence Durrell, e.P.dutton, New York, 1962] |
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