L’artiste Nadège Dauvergne habille le M.U.R. Bastille d’une nouvelle fresque
Depuis le 14 février 2021, l’art urbain s’est fait une nouvelle place au cœur de la ville avec le M.U.R. Bastille, au 38 rue de la Roquette (Paris 11). S’inscrivant dans la mouvance du M.U.R. Oberkampf, Modulable, Urbain et Réactif, le M.U.R. Bastille offre un nouvel espace à cet art d’aujourd’hui. Chaque trimestre, une carte blanche est donnée à un artiste pour réaliser une œuvre, éveillant la sensibilité du citadin et réactivant son imaginaire. Après les artistes Madame, Logan Hicks et Andrea Ravo Mattoni, c’est Nadège Dauvergne qui viendra enchanter le quartier avec une nouvelle fresque le 27 mars 2022.
“Jusqu’où ne montera-t-il pas ? Cet écureuil pressé ne cherche guère à s’attarder. À l’agitation de la rue, il préfère les cimes plus tranquilles où, dans le faitage des toits, il élit domicile. Mais les branches des arbres auxquelles il grimpait naguère sont désormais gouttières et d’une voie d’aération il doit faire son nid. Son compère, à son arrivée, est sort de leur repaire. À quel dialogue se livrent-ils ?
Nadège Dauvergne, en fine observatrice de la nature, nous livre ici une saynète dont il nous appartient d’imaginer l’histoire. Si d’aucuns voient encore en l’écureuil le symbole d’une ambition élevée dont le surintendant Fouquet fut autrefois la proie, on peut, plus prosaïquement, voir en lui la vertu de l’économie. Mais des noisettes à épargner, il ne sera plus question. Dans son nouvel état, le rongeur empanaché doit glaner d’autres denrées, plus manufacturées. Car Nadège Dauvergne, à l’aide de ses pinceaux, vient nous alerter sur la migration des animaux sauvages dans nos villes. Chassés par l’industrie humaine de leur habitat sylvestre, l’écureuil et avec lui toute un aréopage sauvage se réfugient dans la cité. Ainsi en va-t-il du renard et du chevreuil, du faucon et du sanglier, nouveaux hôtes urbains devant cohabiter avec l’humain. Quel statut allons-nous accorder à ces nouveaux concitoyens ? En nous restituant, dans sa délicate palette, la poésie de cette apparition furtive, l’artiste veut nous prévenir du drame à venir. De ces écureuils égarés, Nadège Dauvergne restitue la beauté sauvage pour mieux nous inviter à réfléchir aux moyens de la préserver.” – Cyrille Gouyette
À propos de Nadège Dauvergne
Née en 1973, Nadège Dauvergne vit dans l’Oise près de Méru. Après des études d’arts graphiques à Paris puis aux Beaux-Arts de Reims, elle développe un langage artistique où le dessin tient une place essentielle. Sa technique s’apparente au mélange optique afin d’obtenir ses couleurs. Si la méthode est proche de celle des impressionnistes, elle substitue ses hachures à leurs touches de peinture. En se croisant elles forment des combinaisons qui créent optiquement les couleurs. Inspirée par la peinture classique, elle s’en réapproprie les figures en les extrayant de leur tableau original pour les installer dans la ville. Sortis de leur contexte initial, ses personnages sont dessinés sous un autre cadrage, sur de petits formats collés dans la rue. Le nouveau contexte fait partie intégrante du travail, le cadre de l’image pouvant s’étendre à l’échelle d’un bâtiment, voire d’une rue pour y raconter une nouvelle histoire. En ce nouveau printemps, le bestiaire de Nadège Dauvergne se répand jusqu’au Musée de la Chasse et de la Nature dans l’exposition Incursions sauvages ainsi que sur la Seine, au centre d’art urbain Fluctuart avec ses poissons rouges.
Vernissage du M.U.R. Bastille#4 : Le 27 mars 2022 à 15h – Master class à 16h
38 rue de la Roquette 75011 Paris
2 expositions à ne pas manquer :
Incursions sauvages au Musée de la Chasse et de la Nature du 12 avril au 10 septembre
Plongée en eaux troubles au centre d’art urbain Fluctuart du 07 avril au 17 juin
[Source : communiqué de presse]
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