Oxymores : l’Art urbain est invité au Ministère de la Culture et de la Communication
Oxymores, exposition collective d’art urbain Œuvres in situ créées par L’Atlas, Combo, Eltono, Jean Faucheur, Honet, Koralie, Lek & Sowat, Marko93, O’Clock, OX, Surfil, Thom Thom, Jacques Villeglé et Gérard Zlotykamien Du 3 au 26 avril 2015 Ministère de la Culture et de la Communication www.culturecommunication.gouv.fr |
Du 3 au 26 avril 2015
Pour la première fois, le ministère de la Culture et de la Communication, prête ses vitrines à quinze artistes ayant choisi l’espace public comme lieu d’expression. L’exposition « Oxymores », permettra au grand public de découvrir des oeuvres in situ, créées par L’Atlas, Combo, Eltono, Jean Faucheur, Honet, Koralie, Lek & Sowat, Marko93, O’Clock, OX, Surfil, Thom Thom, Jacques Villeglé et Gérard Zlotykamien du 3 au 26 avril 2015. Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, présentera à cette occasion différentes mesures d’un plan pour l’Art urbain. En confiant à ces artistes le siège de son administration, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, réaffirme son attachement à toutes les formes artistiques et à leur diffusion vers le public le plus large, et notamment la jeunesse. Elle souhaite conduire une politique volontariste en faveur des arts urbains qui permettra de mobiliser et de sensibiliser l’ensemble des collectivités territoriales, institutions et partenaires culturels afin de soutenir les pratiques artistiques dans toute leur diversité. Le ministère de la Culture et de la Communication entend ainsi renforcer les connaissances dans ces domaines et apporter son soutien aux artistes et à la reconnaissance de leur travail et de leurs modes d’expressions. Autour du projet Des rencontres et des débats seront organisés avec des artistes, des porteurs de projets, des historiens et des critiques d’art, des élus ou des responsables d’institutions afin de débattre de la place de l’art dans l’espace public et de l’accompagnement de ces nouvelles formes d’expression. Le public scolaire pourra participer à des visites au ministère afin d’échanger leurs impressions sur l’art urbain avec les commissaires de l’exposition et les artistes. Enfin, en 2015, dans le cadre de la commande publique, dix artistes seront invités à créer des peintures murales in situ dans toute la France. Oxymores par les commissaires d’exposition Elise Herszkowicz (Art Azoï, Paris) et David Demougeot (Bien Urbain, Besançon) Nous avons assisté en quarante ans à la naissance et aux mutations tentaculaires d’un mouvement artistique de grande ampleur. Par le nombre massif de pratiquants et la visibilité relayée par des passionnés toujours plus variés, le graffiti et les diverses interventions artistiques dans l’espace public forment aujourd’hui un univers dense et hétéroclite. Au sein de ce qu’il serait plus simple de catégoriser comme un seul mouvement, les règles, critères d’appréciation et motivations de chacun divergent : (re)contextualiser l’art dans le quotidien, le mettre à l’épreuve des «éléments», jouir d’une grande visibilité, concurrencer les signes dominants (institutionnels ou publicitaires), diffuser un message, jouer ou provoquer… Aujourd’hui, l’art urbain est à la croisée des chemins, balançant entre, d’un côté, un âge d’or magnifié de l’underground, de l’adrénaline des débuts, de l’informel et de l’illégal et, de l’autre, une popularisation immense, accompagnée de l’officialisation en marche. Plus que pour toute forme d’art jusqu’ici, cette reconnaissance pose de nombreuses et complexes questions. Ce qui était considéré comme illégal il y a quelques années peut aujourd’hui être à la fois l’objet d’une récupération politique ou publicitaire, devenir une occasion de spéculer sur le marché de l’art, être intégré à des politiques culturelles ou croiser les chemins d’artistes, designers Aperçu des artistes programmés : L’ATLAS – Lire l’interview de l’artiste L’Atlas nait en France en 1978 et commence le graffiti dans les années 1990. Expert dans le maniement du « Fat Cap », il s’oriente vers une pratique résolument vandale. Fasciné par le travail du trait et de l’écriture, il part étudier la calligraphie arabe traditionnelle au Maroc, en Égypte et en Syrie. Il s’intéresse tout particulièrement au koufi, écriture géométrique dont il transpose les codes Fort de ces expériences et sans cesser d’intervenir dans la rue, il s’oriente aujourd’hui vers le travail sur toile et la photographie : il développe ainsi un univers pictural où toute lettre est considérée comme une forme, et toute forme comme une lettre. Peu à peu, la ville elle-même lui apparaît chargée de signes, dont il collecte la trace presque abstraite avec un système d’empreinte. L’Atlas COMBO COMBO, ou COMBO Culture Kidnapper, est un street artist engagé originaire du sud de la France, né en 1986. Son mot d’ordre: dénoncer pour réconcilier. Ancien graffeur, et après avoir passé 7 ans à peindre la Côte de Monaco à Marseille, il s’installe à Paris en 2010 et s’essaie à la création publicitaire. Mettant alors ses bombes de côté, il passe au street art. Son travail se concentre essentiellement autour du détournement, comme l’illustrent ses premières séries cartoon dans lesquelles il manipule des visuels connus de tous, intégrant des éléments extérieurs à l’image, le plus souvent issus de l’univers de la bande dessinée ou du jeu vidéo. Sélectionnés pour leur identification immédiate, ces éléments viennent donner vie au message qu’il veut faire passer et offrent à leur audience un angle de vue différent sur un sujet. COMBO se fait remarquer par les médias en avril 2012 en s’introduisant dans la zone interdite de Tchernobyl pour y coller de véritables affiches de publicité faisant l’apologie du nucléaire. Sa manière à lui de Depuis il continue à voyager: en Chine en 2013, donnant une seconde vie aux pages web de Google censurées par le Parti ; en Californie, où il dénonce la législation encadrant le cannabis « médicinal » ; ou encore au Liban, à l’automne 2014, initialement dans le cadre d’une résidence d’artistes, et où il fini par développer le concept de « dji-art », qui abouti à sa campagne actuelle JEAN FAUCHEUR – Lire l’interview de l’artiste Né en 1956, et après un parcours artistique somme toute assez classique (Arts Décoratifs, villa Médicis hors les Murs, etc.), Jean Faucheur devient un des précurseurs des nouvelles interventions urbaines dans les années 1980 : ceux que l’on appelait « les Médias Peintres ». Réalisant des oeuvres sur papier de grandes dimensions, il occupe en 1983, en toute impunité, les panneaux publicitaires de Paris lors d’interventions et de performances spectaculaires. Sur cette lancée, il confonde le collectif des « Frères Ripoulin », expose à la célèbre galerie Tony Shafrazi à New York (celle de Keith Haring, Futura 2000 ou Basquiat), ainsi que dans la toute neuve galerie Agnes b. Il quitte la rue en 1986, et se consacre jusqu’au début des années 2000 à son travail de sculpteur, de peintre et de photographe. C’est en 2002, après une rencontre avec « l’artiste au cutter », ThomThom, qu’il renoue avec la scène graffiti. De cette relation naissent de multiples interventions urbaines collectives, dont « Implosion/Explosion » en 2002 (exposition d’oeuvres sur papier de 3x8m, in & out door), « Une Nuit » (invasion massive de plus de 150 artistes qui s’approprient des panneaux de 3x4m, à Paris et dans toute la France, en 2002, 2003 et 2005) ou encore la co-fondation de l’association le M.U.R. en 2007. Artiste éclectique et polymorphe, Jean Faucheur participe à de nombreuses expériences artistiques collectives. HONET Honet commence le graffiti en 1989. Il devient peu à peu un activiste respecté du « trainisme » hexagonal (art de peindre sur les trains) : depuis ses premières armes sur les trains du RER A avec les DKG jusqu’au métro de Barcelone avec les SDK, il peint tous les supports que les voies ferrées d’Europe peuvent lui offrir. Quelques années plus tard, tandis que la pratique du street art et du graffiti rencontre un nombre toujours plus important d’adeptes, Honet développe un nouveau style, plus personnel, plus simple et efficace : abandonnant les lettrages au profit de formes figuratives épurées, il s’échappe des tunnels souterrains du métro pour peindre sur les murs de la ville. Figure du graffiti, Honet est un exemple d’artiste aux personnalités multiples. Féru de voyages, il laisse sa trace autour du monde depuis plus de vingt ans : le temps pour lui d’avoir élaboré un univers artistique transversal prenant forme(s) via ses peintures, photos, illustrations et installations. Héraut du graffiti, il fait de son oeuvre un témoignage en temps réel de ce microcosme en perpétuelle ébullition. www.aventuresextraordinaires.fr LEK & SOWAT Lek (1971) et Sowat (1978) mènent en commun une pratique de l’Urbex, l’investissement de lieux en friche, chargés d’histoire. Dans leurs fresques à grande échelle, le vocabulaire typographique traditionnellement utilisé dans le graffiti est amené vers une forme d’abstraction architecturée. En 2010 ils transforment un centre commercial désaffecté au nord de Paris en un centre d’art illégal et éphémère. Un hommage collectif au graffiti désormais condamné et archivé dans un court métrage et l’ouvrage Mausolée – résidence artistique sauvage (2012). Répondant à l’invitation de Jean de Loisy, les deux artistes initient ensuite avec le commissaire d’exposition Hugo Vitrani ce qui deviendra le “Lasco Project”, programme d’art urbain du Palais de Tokyo, et réunissent autour d’eux une cinquantaine d’artistes d’envergure internationale dans les sous-sols du centre d’art. Depuis, les deux artistes ont multipliés les collaborations, travaillant Lek&Sowat : mausolee.net JACQUES VILLEGLÉ – Lire l’interview de l’artiste Jacques Villeglé est né à Quimper en 1926. Dès 1947, il commence une collecte d’objets trouvé(fils d’acier, résidus du mur de l’Atlantique, etc.) et en 1949, il limite son comportement appropriatif aux seules affiches lacérées. En 1960, après la participation commune d’Yves Klein, Pierre Restany et Jean Tinguely notamment, à la première Biennal des jeunes de Paris, il constitue le groupe des Nouveaux Réalistes. Releveur de traces de civilisation, et plus particulièrement lorsqu’elles sont anonymes, Villeglé réuni à partir de 1969 un alphabet sociopolitique en hommage au Professeur S. Tchakhotine, auteur du Viol des foules par la propagande (1939). Une première exposition rétrospective consacrée aux graphismes sociopolitiques a été organisée par le musée Sainte-Croix de Poitiers en 2003. En 2007, Jacques Villeglé entreprend un travail de sculpture s’attaquant à des techniques traditionnelles (bronze, verre) comme à des techniques industrielles (acier corten, inox poli miroir, fonte). Depuis 1957 l’oeuvre de Villeglé a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles en Europe, en Amérique et en Afrique, et a participé à des manifestations collectives dans les cinq continents. Ses oeuvres ont été acquises par les plus importants musées européens, américains et moyen-orientaux. |
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