L’art numérique se fait entendre à Art Paris Art Fair
L’art numérique se fait entendre à Art Paris Art Fair Le 1er avril 2014 |
Parmi les multiples types de travaux visibles au sein des stands d’Art Paris Art Fair 2014, la présence de la vidéo et de l’art numérique était particulièrement importante. La vitalité des travaux et, de manière occasionnelle, des éléments audio les accompagnants, l’a rendu d’autant plus palpable. L’aspect sonore a été particulièrement efficace. Il a permis aux visiteurs d’entendre les œuvres, avant même de les voir. Bien que le nombre relativement faible de production artistique numérique chinoise, pays mis à l’honneur lors d’Art Paris Art Fair, ait été l’objet de nombreuses remarques, la foire a semblé démontrer le contraire. En effet, un certain nombre de stands en a proposé, notamment le collectif d’artistes Island6 (Shanghai, Hong Kong, Phuket). Il témoignait de la tendance croissante de la Chine à proposer des travaux qui combinent des méthodes traditionnelles, telles que l’encre, le dessin et le papier découpé, avec des médias contemporains, comme la projection, l’art vidéo et les performances filmées. Ce mélange a rencontré un vif succès auprès des visiteurs de la foire. Quand AMA a rencontré le directeur, Jean Le Guyader, Island6 connaissait une journée de ventes particulièrement fructueuse. Il a confié à AMA : « Nous agissons depuis maintenant huit ans, mais les nouveaux médias connaissent une expansion gigantesque. Les artistes sont toujours influencés par leur environnement immédiat. Les fondements de notre société dans la numérisation continuelle sont une source d’inspiration constante pour notre travail ». Cette théorie est aussi soutenue par Miss China, l’artiste derrière RUE FRANÇAISE by MISS CHINA, qui prend des photographies à partir de son iPhone. Elle cite l’« aspect pratique » et l’immédiateté du médium. Malgré la croissance de la popularité de l’art numérique, le genre continue de rencontrer de nombreux défis, notamment en raison des coûts de production particulièrement élevés et des prix du marché. Chez Island6, Jean Le Guyader estime que le prix d’un travail individuel est de 20.000 EUR. Il souligne que cela « pourrait sembler excessif, mais que ce prix demeure raisonnable, en comparaison avec ce que proposent d’autres artistes. En outre, les coûts de production sont beaucoup plus élevés que pour une peinture à l’huile ». De manière réconfortante, le nombre de ventes semblent élevés : Island6 avait vendu la moitié des œuvres exposées à mi-chemin de la foire. D’autres galeries ont aussi connu des ventes significatives lors de la foire. Elles présentaient des travaux d’art numérique qui tendaient à être plus accessibles pour les collectionneurs. Un assistant de la Galerie Charlot, qui exposait Mémo de Mikhail Margolis (2010), une œuvre vidéo interactive, aux côtés de ses timbres également interactifs, a ajouté que le succès de travaux dont la dimension se rapproche de celle de la taille de la main indiquait clairement l’intérêt du public pour l’art numérique. Les pièces sont appréciées « non seulement parce que leur prix est bas, mais aussi parce qu’elles ne prennent pas beaucoup de place ». Une autre œuvre d’art numérique exposée lors de la foire associait à la fois le son et l’image. Son aspect multisensoriel la rendait peut-être plus avenante pour les spectateurs que des pièces traditionnelles. En effet, elle saisissait les différents sens des spectateurs, au lieu de leur demander de garder un oeil attentif ou consciencieux. La Galerie Dix9 – Hélène Lacharmoise (Paris), a présenté la vidéo Tout de Liu Xiamen. Elle dépeint l’interprétation de la momification, tandis qu’une musique traditionnelle chinoise est utilisée en bande sonore. Parmi ces travaux se trouve aussi Hand Stamp de Ren Bo, présenté par la Jaili Gallery (Pékin). Dans un cube de verre, plusieurs gestes associés au Bouddhisme sont projetés. Art Paris Art Fair est le premier événement de ce type auquel participe la galerie. Quand AMA a demandé à sa fondatrice, Daphné Mallet, si elle avait le sentiment que de prendre un risque en présentant de l’art numérique, elle a répondu : « Évidemment, c’est un risque. Mais de temps en temps, je pense qu’il est important d’avoir trois dimensions dans une collection. De plus, cela représente un médium nouveau, rafraîchissant. Il est conceptuel, mais non contraint. Il s’agir d’une approche spirituelle vers l’art. Je veux apporter cette spiritualité à Art Paris Art Fair ». En dépit de ces considérations à propos de sa proéminence et, en particulier, des défis concernant sa vente, l’art numérique était représenté dans cette vaste foire d’art contemporain. On pourrait y voir le signe d’un avenir radieux pour ce médium. La seule entrave qu’il a, peut-être, rencontrée à Art Paris Art Fair a été la structure vitrée du Grand Palais, qui laisse généreusement filtrer la lumière. Cet inconvénient pour les travaux numériques a été remarqué par les galeristes. Steffi Lehmann, de la galerie Priska Pasquer, l’a confirmé. Il a ajouté que pour présenter ce type d’art : « vous devez choisir le contexte adéquat ». Alors que l’agencement du lieu pourrait avoir un impact sur les ventes d’art numérique, la foire a néanmoins mis l’accent sur ce qui semble être un médium actif, varié et en pleine croissance. Art Media Agency |
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