La troisième Biennale des photographes du monde arabe contemporain
Initiée en 2015 par l’Institut du monde arabe et la Maison Européenne de la Photographie, la Biennale poursuit l’exploration de la création photographique dans le monde arabe, fidèle aux lignes directrices qui ont fait son succès : promouvoir la richesse et la diversité de cette création à travers des expositions réparties sur plusieurs lieux (9 en 2019), entre MEP et IMA, porter un regard sur le monde arabe contemporain tout en privilégiant la démarche artistique et réunir des créateurs de toutes origines.
L’Institut du monde arabe – « Liban, réalités & fictions »
À l’occasion de cette troisième édition, l’IMA a choisi de mettre la scène libanaise contemporaine à l’honneur avec des oeuvres pour la plupart réalisées au cours des années 2010.
Les années de guerre civile au Liban (1975-1990) ont profondément marqué les photographes. Le besoin d’entretenir la mémoire d’un patrimoine architectural perdu et de montrer les stigmates du conflit semblait au cœur de leurs préoccupations artistiques. Certains travaux actuels en conservent la mémoire mais une nouvelle génération s’est détachée de cette voie pour aborder des thématiques inédites. Créateurs reconnus, ou encore peu montrés en France, ces photographes participent d’une effervescence artistique qui transparaît au fil du parcours de l’exposition.
La plupart sont libanais, même si certains ont décidé de vivre ailleurs tout en continuant de produire des œuvres dans et sur leur pays. Quelques-uns sont des « étrangers » de passage et ont donné du Liban une vision marquée de l’empreinte de leur propre culture ; d’autres encore ont choisi de s’y installer.
Cette diversité de motifs et d’approches, ce dialogue des sensibilités nourrit l’esprit de l’exposition de l’IMA qui réunit 18 artistes.
L’exposition s’articule en deux temps.
Une première séquence, à caractère documentaire, est en prise avec la réalité géographique, urbaine et sociale, l’histoire, le travail de mémoire, le mélange des communautés, l’exil.
La seconde, échappant aux contraintes du réalisme, réunit des artistes qui nous entraînent dans d’autres paysages, rêvés ou inventés, exprimant la quête d’un ailleurs, le désir d’évasion : ces travaux abordent le registre de la fiction, cultivent l’imaginaire, développant des formes telles que le photomontage ou le collage numérique.
Deux projections encadrent le parcours de l’exposition: « Beyrouth centre-ville, 1991 », un court-métrage documentaire de Tanino Musso sur la capitale libanaise au sortir de la guerre, et « Land Escape », une installation de Zad Moultaka associant une vidéo – paysages imaginaires – à une composition musicale.
La Maison Européenne de la Photographie
Rebaptisée Maison Marocaine de la Photographie, son directeur, Simon Baker, a donné carte blanche à l’artiste Hassan Hajjaj accompagné de ses deux invitées : Zahrin Kahlo et Lamia Naji.
Les autres expositions de la Biennale :
- Cité internationale des arts – « Hakawi / Récits d’une Egypte contemporaine »
- Mairie du 4e arrondissement – « Aller, retour »
- Galerie Agathe Gaillard – « Le Don »
- Galerie Clémentine de la Féronnière – Le Maroc
- Graine de Photographe – Karen Asssayag « Ain Diab ou la source des loups »
- Galerie Basia Embiricos – Anne-Françoise Pélissier « Beyrouth ou le silence des Dieux » et « Fragment »
- Galerie XII – « Un Orient alors en paix »
[Source : communiqué de presse]
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