La rétrospective de Gérard Uféras touche à sa fin à la Maison européenne de la photographie
Se glissant dans les coulisses des grands opéras, des défilés de mode ou du ballet de Paris, Gérard Uféras nous dévoile des paradis secrets. Spécialiste des huis clos de grands spectacles, il se laisse envoûter par ce monde de féerie sur lequel il porte un œil tendre et complice et dont il nous invite à partager la magie.
Cofondateur de l’agence Vu, aujourd’hui membre éminent, depuis plus de 15 ans de l’agence Rapho, Gérard Uféras a toujours préféré l’ombre chatoyante des coulisses du métier à la lumière trop crue d’une “vedettarisation” contraire à son éthique. Tout respire chez lui en priorité un savoir-faire qui sacrifie le paraître à son amour du beau.
Car son parcours est exceptionnel, depuis cette historique “carte blanche” qui lui fût donnée aux côtés de Jeanloup Sieff et de Mary Ellen Mark, et lui permit de vivre un moment clé de sa jeune carrière : sa rencontre avec le monde jusqu’alors impénétrable de l’Opéra de Paris. Ce fût le début d’un état de grâce, dont l’appellation éponyme de cette rétrospective est plus que justifiée.
Dans les cénacles de la création que sont les coulisses des plus grands opéras, des défilés de mode ou du ballet de Paris, le photographe devient lui-même chorégraphe de paradis secrets ainsi dévoilés. Spécialiste des huis clos de grands spectacles, il pourrait, à l’inverse de Jean-Paul Sartre, dire avec sa légitimité de photographe humaniste : “le paradis : c’est les autres”. Il suffit de ne plus se voiler la face et d’emprunter à Gérard Uféras l’acuité et la magie de son regard de poète.
Grand admirateur de Cartier-Bresson, de Kertész et de Koudelka, il s‘est fait lui-même bête de scène en quête d’un émerveillement à faire partager. Il restitue parfaitement cette jouissance du moment, à l’image de la Dorabella renversée de bonheur sur les marches de Glyndebourne et de Charlotte Ranson pendant les répétitions de la Belle au bois dormant de Noureev en 2004.
De 3 à 6 euros
Du mercredi au dimanche inclus de 11h à 19h45, sauf les jours fériés
Maison européenne de la photographie
5/7 rue de Fourcy
75004 Paris
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...