“La Présentation des absents” : Jan Van Imschoot expose à la Galerie Templon
Après l’exposition de 2020 Le bouillon de onze heures, hommage au néerlandais Willem Claeszoon Heda, le peintre flamand Jan Van Imschoot, dévoile le deuxième volet d’une trilogie consacrée aux grands maîtres de la peinture occidentale. Avec La Présentation des absents, l’artiste confronte son imaginaire à celui qu’il considère comme le grand maître de la peinture moderne française : Édouard Manet. Du 6 novembre au 24 décembre 2021.
Avant tout, Van Imschoot souhaitait saluer la profonde connaissance de Manet de l’école traditionnelle du Nord et son admiration pour la peinture flamande, peut-être catalysée par sa relation avec la pianiste néerlandaise Suzanne Leenhoff, qui deviendra sa femme. Van Imschoot a entrepris d’étudier la langue de Manet comme on apprendrait celle de Shakespeare, et s’est particulièrement attardé sur sa palette intrigante qui oscille inlassablement entre “le gris de l’Inquisition” et “le taupe clair de la religion hollandaise”.
Dans L’échange des bêtises, la Présentation des Absents, ou L’empire se trompe, on retrouve en filigrane les mises en scènes de l’impressionniste, du Déjeuner sur L’herbe au Bar des Folies Bergères, ou encore aux séries de marines et de natures mortes aux asperges.
Comme Manet l’a fait avec ses prédécesseurs, Van Imschoot s’amuse et prend des libertés avec l’histoire de l’art. “Le déjeuner sur l’herbe, par exemple, est un écho à Suzanne et les Vieillards, du Tintoret, allusion d’autant plus drôle que son épouse s’appelait Suzanne. Sa malice m’a parue très proche de ma démarche.” raconte Van Imschoot dans la préface du catalogue d’exposition.
Il s’empare de l’œuvre du maître sous toutes ses coutures : “Je suis convaincu que l’art peut et doit être remis en question, et qu’il en va de même de la peinture occidentale.” Tantôt il interpelle par l’absence, comme celle de la serveuse dans son ode aux Folies Bergères ou celle de la nature dans son Déjeuner sur l’Herbe. Tantôt il trouble par le foisonnement de connotations absurdes, érotiques, ou historiques comme ses silhouettes de poires, symbole d’adultère, flottant en apesanteur sur le fond noir, ou ce portrait de femme s’admirant nue dans un miroir, le pied ensanglanté.
Comme toujours chez Van Imschoot, la peinture devient un terrain de jeux propice à une réflexion sur la relation triangulaire entre trois de ses plus grandes passions : l’art, le langage et la vérité. Les bateaux-mouches de la ville lumières sont représentés en insectes éponymes dans Le Pari de Paris ; alors que quelques “Trahisons des Images” de Magritte réinvestissent la surface des Fameux Paresseux Heureux.
Pour Van Imschoot, la beauté de l’art pictural réside en ce que lui seul peut faire éclater les codes du langage et de la vérité. “Qu’est ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est pensé et qu’est-ce qui est rêvé ? Autant de questions qui me confirment que la réalité et la vérité n’ont rien à faire dans l’art. Le rapport qu’entretiennent la langue et l’image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l’art, tel un oiseau, le survole en toute liberté.”
Un catalogue de 64 pages en français et en anglais sera publié à l’occasion de l’exposition, avec un texte de Barbara de Coninck.
[Source : communiqué de presse]
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