La danse des formes – Textiles de Samiro Yunoki – Musée Guimet
La danse des formes – Textiles de Samiro Yunoki Du 8 octobre 2014 au 12 janvier 2015 Tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h Tarif plein : 9,50€ Musée national des arts asiatiques – Musée Guimet |
Du 8 octobre 2014 au 12 janvier 2015
L’exposition marque l’entrée dans les collections de 72 pièces données par l’artiste Samiro Yunoki au musée national des arts asiatiques – Guimet. Elle reflète la variété de son œuvre qui allie savoir ancestral et vision moderne, tant dans les techniques et matériaux employés que dans les motifs décoratifs eux-mêmes. Samiro Yunoki est né le 17 octobre 1922 à Tokyo dans le quartier de Tabata, très fréquenté par les artistes et les écrivains. Issu d’une famille d’artistes, il s’oriente naturellement vers des études d’histoire, d’art et d’esthétique au sein de l’université de Tokyo, malheureusement interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’après la guerre, en 1946, que Samiro Yunoki, démobilisé, rejoint le musée Ohara à Kurashiki dans la préfecture d’Okayama, lieu de naissance de son père et important centre de l’école Mingei (abréviation de minshuteki kogeï, signifiant « artisanat » ou « art populaire »). C’est à ce moment qu’il commence à s’intéresser au travail sur textiles de Keisuke Serizawa ainsi qu’au Kogei no michi (« techniques artisanales ») de Sôetsu Yanagi (1889-1961). Serizawa (1895-1984), avec ses amis potiers Hamada et Xawaï ainsi que et le graveur Munakata, fait partie des membres fondateurs du mouvement pour le renouveau de l’art populaire, animé par le pionnier Yanagi. En 1947, Yunoki devient l’élève de Serizawa et se spécialise alors dans l’art textile et plus particulièrement la teinture. C’est Serizawa qui lui apprend à appliquer les pochoirs et la pâte de riz afin de réaliser des teintures en réserve. En 1950, il commence à enseigner à l’université d’Arts et Technique de Joshibutsu à Tokyo, université dont il sera nommé président en 1987. Yunoki est un des spécialistes du katazome, littéralement « teinture à partir d’une forme » (de kata : forme et zome : teinture), et qui désigne plus largement la technique de teinture par réserve au pochoir. L’origine du katazome remonte à l’époque de Nara (710-794) où l’on pratiquait une forme de teinture par réserve appelée kyo kechi. À la fin de l’époque de Heian (794-1185), le système de planches fut remplacé par du papier. Le pochoir est fabriqué à partir de papier d’écorce de mûrier (kôzo) traité avec du jus de plaqueminier (kaki), ce qui lui confère sa couleur brunâtre. Le tissu à teindre est étendu sur de longues planches et de l’amidon de riz (ou de haricot) ou de la colle de riz y sont étalés avec une spatule en bois à travers le pochoir. Une fois la surface sèche, on procède à la teinture. Le katazome de Yunoki reprend cette technique traditionnelle. Les modèles sont découpés dans des pochoirs en papier, appliqués sur le tissu avec de la pâte de riz (qui empêche la fixation des couleurs), puis enduit de teinture, le plus souvent à l’aide d’un pinceau. Le travail de Yunoki se caractérise par des couleurs vives, en parfaite harmonie avec la texture du tissu ainsi que par des motifs imaginatifs abstraits mais si évocateurs qu’ils en deviennent presque figuratifs. On retrouve dans ses œuvres une extrême clarté des formes et un remarquable sens du mouvement. L’originalité de l’artiste s’exprime également par la diversité des supports qu’il utilise, aussi bien la peinture sur verre que les collages, la sculpture ou même les livres illustrés pour enfants. En marge d’œuvres très imprégnées par le Japon traditionnel, une grande partie de son travail est très ouvertement influencée par l’Occident et notamment l’art contemporain français. Une autre influence non négligeable semble venir d’Inde, où il s’est rendu dans les années 80 pour faire des recherches sur la teinture. Selon Yunoki, ce voyage influença profondément son œuvre. Samiro Yunoki a su réactualiser la technique traditionnelle de la teinture au pochoir. Il ne considère pas ses textiles comme de simples décors en aplat mais comme des objets d’art tridimensionnels et dynamiques, qui se déploient dans l’espace. |
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...