La Constellation Consternée – CND
L’étoile de la réincarnation, l’étoile jaune, la star, l’étoile filante et la bonne étoile ne forment, selon l’auteur Gilles Amalvi, «aucune figure mythologique connue et ne sont répertoriées sur aucune carte du ciel» mais composent cette constellation qui, en cinq pièces courtes (trois soli, un duo et un quintette), ausculte diverses métaphores de la perte, de la stigmatisation, du succès, de la vanité, de la foi…
À chacun sa manière d’être danseur ou étoile. Époque oblige, cette constellation ne peut qu’être «consternée» !
Gwiazda
« Quand on est enfant et que l’on perd un proche, on nous dit souvent qu’il est parti au ciel, qu’il s’est transformé en étoile… En gwiazda, pour les petits polonais…
Un solo pour Anne-Emmanuelle Deroo, sur le chant de sa soeur Emeline. Danser la perte, la disparition d’un être aimé, la naissance du souvenir, l’apparition du vide. Une danse au rayonnement irrégulier, à l’intensité émotionnelle et physique mesurée, à observer, à chercher, à deviner. Ce n’est pas une petite ou une grande étoile. Juste une étoile avec sa force et sa discrétion, sa lueur qui peut être voilée par un nuage passager, et la place qu’elle occupe au milieu de toutes les autres. Une que l’on choisit en se disant que c’est elle. »
Le Temps de briller
« Star… étoile en anglais.
Qui désigne également pour l’ensemble du monde, « une personne médiatisée unanimement connue et reconnue de part ses qualités artistiques », homme ou femme.
Quel temps reste-t-il pour briller ? Noir.
Mais une étoile ne s’éteint pas !…
Est-ce donc vraiment une star ? “On t’a lancée… alors maintenant accroche toi… ou tombe” Il y a des milliers d’étoiles, qu’on voit, qu’on ne voit pas ou qu’on ne voit plus. Un corps long, androgyne.
Une représentation asexuée.
Une danse étirée, coupée, résistante, qui choisit autant qu’elle subit le temps d’être sur l’instant. »
Éclats de simulacre
« L’étoile filante. Quand on en voit une… c’est comme ça… on sait que ça ne marche pas… mais on fait un voeu.
La bonne étoile.
Celle qui ne se voit pas, mais qui porte également bonheur.
On peut naître sous une bonne étoile, mais aussi, passer toute sa vie à l’attendre.
Comme si ma bonne étoile me récompensait de ma croyance en m’offrant une étoile filante qui réalisera mon voeu. Comme si elle gérait mon destin.
Une danse à double tranchant.
Une danse à double rayonnement.
Une danse à deux énergies, à deux puissances : l’une furtive, rapide, dynamique, fuyante. L’autre discrète, dense, continue… trompeuse.
Deux corps : l’un petit et musculeux, l’autre faussement doux et gracieux. »
Fulgurances céans
« L’étoile de la réincarnation, l’étoile jaune, la star, l’étoile filante et la bonne étoile se retrouvent dans cette pièce.
Toutes se posent sur une représentation, convoquant un rapport différent avec la réalité. Le souvenir, le chemin de l’acceptation, les conséquences d’une folie, la peur, la gloire passagère, l’illusion, l’espoir et la croyance… »
L’Étoile jaune
« Autre représentation de l’étoile, elle est apparue dans un contexte historique aussi noir qu’une étoile scintille.
Anne-Sophie Lancelin et sa danse ont cette douce beauté innocente, renfermant une colère et une force profondément ancrées. Le rayonnement paisible et diffus d’une jeunesse vivante, au devant d’une rage bouillonnante et d’une fierté juste et sincère. L’innocence, la rage et la fierté sont des sentiments et des états directement liés à cette période d’humanité massacrée, où l’étoile ne représentait plus le rêve, la beauté et la liberté, mais symbolisait la peur et le cauchemar d’un peuple, l’horreur d’une guerre et la folie d’un homme…
Une étoile ne s’attrape pas, ne s’enferme pas, ne s’éteint pas… »
La Constellation Consternée
Chorégraphie : Thomas Lebrun
Production : Compagnie Illico
Gwiazda (solo, 2008). Interprété par Anne-Emmanuelle Deroo
Chant live : Emeline Deroo
Musique : Seb Martel, avec l’aimable participation de Vincent Segal et Greg Szlapczynski, Nick Cave
Création lumières : Jean-Marc Serre
Costume : Jeanne Guellaff
L’Étoile jaune (solo, 2008). Interprété par Anne-Sophie Lancelin
Musique : Samuel Barber – Adagio for Strings
Création lumières : Jean-Marc Serre
Costume : Jeanne Guellaff
Le Temps de briller (solo, 2008). Interprété par Raphaël Cottin
Musique : Jean Sibélius – La Valse Triste
Introduction musicale : David Moreau
Création lumières : Jean-Marc Serre
Costume : Jeanne Guellaff
Éclats de simulacre (duo, 2009). Interprété par Anthony Cazaux et Claudia Miazzo
Musique : David Moreau
Création lumières : Jean-Marc Serre
Costumes : Jeanne Guellaff
Fulgurances céans (quintette, 2010). Interprété par Anthony Cazaux, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Anne-Sophie Lancelin et Claudia Miazzo
Musique : en cours
Création lumières : Jean-Marc Serre
Costumes : Jeanne Guellaff
Mercredi 20 au vendredi 22 janvier 2010 à 20h30
Tarif : 18 €, TR : 14 €
Abonné CND : 12 €, TR : 10 €
Centre national de la danse / Grand studio
1, rue Victor Hugo
93507 Pantin Cedex
01 41 83 98 98
EN TOURNÉE
Théâtre Paul Eluard Choisy-Le-Roi
L’Étoile jaune
27 mars 2010
«Eh bien, dansez maintenant !»
Villefranche sur Rouergue
Le Temps de briller
28 mars 2010
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