“La Beauté du geste – Danse et éternité” : un documentaire de Xavier de Lauzanne au cinéma le 13 mars
En 1906, Auguste Rodin découvre les danseuses cambodgiennes lors d’une représentation du Ballet royal à Paris. Bouleversé par cette expérience et par leur gestuelle, il produit en quelques jours une œuvre magistrale de 150 aquarelles…
Depuis cette date, jusqu’à la création d’un nouveau spectacle pour une tournée en France et en Suisse un siècle plus tard, le Ballet royal cambodgien survit aux épreuves de l’Histoire et nous transporte, entre Orient et Occident, dans un univers de splendeur et de mystère.
Le Ballet Royal Cambodgien
Le Ballet royal du Cambodge, ou “la danse classique” cambodgienne, est une forme ancienne de théâtre dansé intimement liée à la fonction royale. Faute de témoignages écrits et en raison de son confinement relatif à l’enceinte du palais, les origines et l’évolution de cette danse sont mal connues.
Il est frappant de constater que parmi les plus anciennes sources écrites, datant de la période préangkorienne, certaines comportent des listes de danseurs, de musiciens et de chanteurs, hommes et femmes, affectés à des temples. Autrement dit, la pratique des danses rituelles semble presque aussi ancienne que les premiers écrits khmers il y a plus de mille ans. D’autre part, la présence obsédante des silhouettes des apsaras dans les vestiges des temples angkoriens et la similitude de leurs poses avec la gestuelle du Ballet royal nous montre que la danse était bel et bien au cœur de la civilisation khmère, au temps de son rayonnement maximal.
Le répertoire classique comporte quatre types de personnages : la femme (neang), l’homme (neayrong), le géant (yeak) et le singe (sva). Tous les rôles sont interprétés par des femmes, sauf celui des singes depuis les années 50. Chacun possède des costumes et des masques qui lui sont propres. La gestuelle et les postures, dont la maîtrise exige des années de formation intensive, traduisent toute une gamme d’actions et d’émotions humaines, de la crainte et de la rage à l’amour et à la joie. Les danseuses étaient considérées comme des messagers des rois auprès des ancêtres et des dieux. Investie d’un rôle sacré et symbolique, cette danse incarne les valeurs traditionnelles de raffinement, de respect et de spiritualité. Son répertoire immortalise les légendes fondatrices du peuple khmer. C’est pourquoi les Cambodgiens la considèrent souvent comme l’emblème de leur culture.
En 2008, le Ballet royal du Cambodge est inscrit par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
[Source : communiqué de presse]
Film partenaire du Club Artistik Rezo
À lire également sur Artistik Rezo :
Mise à l’honneur des histoires féminines : notre sélection de films en mars par Farida Mostafa
Articles liés
“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...
“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...
La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...