L’expérience intérieure – Daniel Pommereulle – Galerie Christophe Gaillard
L’experience intérieure Oeuvres de Daniel Pommereulle Du 9 juin au 30 juillet Vernissage le 9 juin à partir de 19h Entrée libre Galerie Christophe Gaillard |
Du 9 juin au 30 juillet 2016 Je travaille comme le martin-pêcheur, plonge, essaie de plonger dans le fond du moi-même mental. Les visions commencent à être exploitées » Daniel Pommereulle, avril 1962 Alors qu’au Centre Georges Pompidou se tient cet été une grande rétrospective consacrée à la « Beat Generation » et à l’histoire de ce mouvement subversif, littéraire et artistique né dans l’après-guerre aux Etats-Unis, l’exposition à la galerie Christophe Gaillard est l’occasion de redécouvrir l’œuvre de jeunesse de Daniel Pommereulle. Figure majeure de la scène artistique d’alors, il a participé aux premiers happenings d’Allan Kaprow et Jean-Jacques Lebel et fait partie de cette génération d’artistes qui ont utilisé leur corps « comme laboratoires ambulants » . En 1960, Daniel Pommereulle a 23 ans. Il peint une première série d’huiles sur toiles : Nuages. Leurs couleurs pastel renvoient à l’univers onirique d’Odilon Redon, qu’il cite parmi ses maîtres. Leurs lignes vibrantes dessinent un paysage mental. La Larve rappelle les créatures imaginées par l’auteur de Dans le rêve (1879) et de la Coquille (1912). Son Buveur de thé évoque les brumes des paradis artificiels, visions sous l’emprise du haschich ou de l’opium. Les Nuages portent les germes de ses recherches futures. « Sa peinture se meut sur le terrain de l’intériorité et des révélations» écrit en 1962 Alberto Martini, lors de sa première exposition personnelle à Ravenne. L’espace mental s’y déploie dans le mouvement des volutes et des spirales qu’il trace à l’encre de chine. Comme l’aquarelle, la technique de l’encre nécessite un geste rapide, fluide. Vitesse, mouvement, pulsation sont les termes de cette nouvelle exploration. Réalisés à Venise, probablement sous haschich, les dessins de Daniel Pommereulle suivent la logique de la sensation. L’œil se perd dans les méandres opaques de l’encre sur le papier, se dilate face à l’espace laissé aux blancs, se réjouit de voir surgir les symboles qu’il croit reconnaître. Une dizaine de dessins accompagne les encres de grand format. Le trait y devient nerveux, les formes organiques. Daniel Pommereulle connaît et admire l’œuvre de son contemporain Henri Michaux qui s’est lancé dans l’étude écrite, dessinée et peinte de l’effet des drogues (de la mescaline et du haschich surtout) sur ce qu’il nomme « le problème de l’être ». Comme beaucoup d’autres artistes dans les années 1960, ils cherchent par tous les moyens à stimuler les voies de la création. Leurs œuvres sont les réceptacles de ces expériences sensorielles, les transpositions d’un ailleurs halluciné. Des visions des Nuages et des encres italiennes du début des années 1960 aux Objets de tentation – LSD, opium, héroïne et drogues diverses disposées sur des tablettes en marbre à portée de main des visiteurs – de la galerie Mathias Fels en 1966, l’œuvre singulière de Daniel Pommereulle retrace, parfois jusqu’à la mise en danger ou au vertige, l’expérience intérieure. À l’occasion de l’exposition, la galerie est heureuse de publier un ensemble de reproductions et de documents d’archives des années 1960 inédit et éclairant sur l’influence des psychotropes dans l’œuvre de Daniel Pommereulle.
A découvrir sur Artistik Rezo : [source texte : communiqué de presse / Visuels © Galerie Christophe Gaillard] |
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...