Et maintenant la quatrième partie de la trilogie commence (Une traversée de l’Orestie sous le regard de Pier Paolo Pasolini)
Ce film élaboré comme une fouille archéologique est, si on peut le résumer, le parcours initiatique, à la fois poétique et philosophique, d’une artiste dans l’Orestie d’Eschyle et dans la pensée politique de Pier Paolo Pasolini. Il questionne, d’un bout à l’autre, les mutations et les fractures de la démocratie. Composé d’une dizaine d’interviews (spécialistes français et italiens du théâtre antique et de l’œuvre pasolinienne) et d’images d’archives, il vous emmène dans un magnifique voyage au cœur de deux grandes villes européennes, d’hier à aujourd’hui : Athènes & Rome.
L’Orestie d’Eschyle est la matrice d’où le théâtre occidental est sorti. Cette trilogie tragique retrace la sanglante histoire des Atrides : Une famille maudite, de génération en génération. Déchirements, barbarie sans nom, infanticides, parricides, matricides nourrissent le corps de cette famille royale symbolique qui inspira de nombreux auteurs grecs. Ce texte né au moment où s’incarne, au siècle de Périclès, l’idée de la démocratie, nous amène inévitablement à réfléchir à des questions universelles : violences, guerres et systèmes politiques.
Au cœur du sujet de ce film, l’analogie (non didactique) des principes originels de la démocratie avec ceux de notre époque. En écho à la voix bienveillante du poète Pier Paolo Pasolini, une voix-témoin douce, féminine, établit les métaphores ou les brisures entre monde moderne et monde archaïque. Il évoque, à la fin, les conséquences tragiques pour l’occident d’aujourd’hui de la disparition des Furies, ces déesses protectrices de l’environnement, de la famille et de l’hospitalité.
« Et maintenant la quatrième partie de la trilogie commence », produit par une Cie théâtrale, a été diffusé en avant première (et en version italienne) à l’Institut National de Drame Antique de Syracuse lors d’un colloque consacré à Pasolini. Il a ensuite été présenté dans plusieurs universités italiennes et françaises, au cinéma l’Utopia (festival d’Avignon 2008), en ouverture du festival « Instants Vidéo » de Marseille et au cinéma Latina à Paris, en première partie du film de Pier Paolo Pasolini : Carnet de notes pour une Orestie africaine.
Ce documentaire nous invite à poser un regard attentif et décalé sur le monde tragique qui nous entoure, puis à critiquer l’espace du système politique présent, à nous indigner et même à nous révolter contre les simulacres de démocratie en cours. La projection du film, présenté par Francis Parny, le 4 avril prochain aux Laboratoires d’Aubervilliers, sera suivi, comme toujours, d’un débat, d’un temps d’échanges fructueux, en résonnance avec l’essence même de ce film.
Aurélie Steunou-Guégan
{dmotion}xh0lik{/dmotion}
Pour acheter le dvd (12,50 euros) ou le visionner en VOD (4,50 euros), cliquez ici.
http://www.unexcursus.fr/Recherche/films.html
http://un-excursus-film.blogspot.com/
Articles liés
La 5e édition du “Ici Demain Festival”, du 20 au 22 novembre, au FGO-Barbara
Ici Demain Festival met en avant une nouvelle vague d’artistes aux horizons et aux esthétiques variées qui font la richesse de la jeune création contemporaine. Le tout dans la continuité et en complément de la mission de soutien à...
“Cantilène” : un single inédit de Marion Rampal avec la flûtiste Naïssam Jalal
Après une Victoire du Jazz pour son album “Tissé” et la sortie du singulier “Oizel”, la songwriter du jazz francophone n’en finit plus de prendre le large et les tangentes poétiques. Dans “Cantilène”, elle invite la flûtiste Naïssam Jalal...
“in tension – ex tension” : une exposition collaborative de Julie Gauthron x Yuta Arima à l’espace CO42
L’exposition “in tension – ex tension” est une rencontre artistique exceptionnelle entre la plasticienne Julie Gauthron et le vidéaste japonais Yuta Arima, présentée du 8 novembre 2024 au 18 janvier 2025 à l’espace CO42espace CO42 à Clichy. Cet événement...