Kyc et A cœur battant exposent à la galerie Artistik Rezo
« De battre, leur cœur s’est emballé » : Kyc et A cœur battant présentent leurs dessins et photographies à partir du 10 juillet à la galerie Artistik Rezo.
Quand l’art rime avec émotion, ce sont quelques cent œuvres photographiques et illustrations des artistes Kyc et A cœur battant, qui vibrent à l’unisson à partir du 8 juillet depuis les cimaises de la galerie Artistik Rezo. Pour notre plus grand désir.
Elles se rencontrent lors d’une répétition de danse en l’honneur de l’association Skin. La première enchaînant hip lift et entrechats, la seconde immortalisant le tableau à l’aide de son Olympus. Elles entament rapidement une discussion, échangent leur Instagram et se trouvent instantanément des similitudes. Depuis, elles ne font qu’une. Elles, ce sont Kelly et Sabine, alias Kyc et A cœur battant. Deux jeunes femmes bien campées dans leur époque et leur trentaine, dopées par leurs rêves de petites filles et rattrapées par la vie.
Prolixe, éloquente, leur vision de l’existence ne bégaye pas. Ces deux artistes partagent un même univers, à la fois drôle, sombre, puissant et poétique, qu’elles traient visuellement quasi à l’identique.
C’est l’histoire d’une petite danseuse de la vie.
Une silhouette menue, anonyme, nue comme un ver et piquée d’un chignon, capture l’écran de nos nuits blanches. Un bout de corps qui joue du clair et de l’obscur surgit de nulle part, tantôt érotique, parfois névrotique, souvent mélancolique. Quelquefois aussi allongé au sol. Un visage absent, effacé, comme abîmé en lui-même, donne toute sa place au corps, à la gestuelle, à la sensualité et à l’expression… Colère, amour, tristesse, solitude, désespoir, cohabitent. Le noir et l’émotion le disputent à l’ironie, à l’humour déjanté, aux situations décalées.
Deux angles de vue pour un même regard : l’amour prédilection pour A cœur battant ; une inclination pour l’abandon, de la part de Kyc. L’illustratrice se voit comme une « conteuse de l’amour » ; la photographe entend « parler de la vraie vie ».
La première s’attache à la Femme d’aujourd’hui, libre et fière, assumée, affranchie des préjugés. Trait commun à ses illustrations : l’énergie vitale d’un cœur rouge et joufflu.
La seconde s’attaque aux pièges de l’amour, à la déception, à l’abandon ou encore à la liberté, aux pieds de nez et aux vibrations des sentiments.
Elles ne cherchent pas à plaire ni à se complaire mais à bousculer, à provoquer des réactions. A ce rythme, si la vie n’est pas une sinécure, l’art devient thérapeutique. Soin de soi, soin de l’autre. Leur art fait office de caisse de résonance, effet miroir de deux passeuses de vie.
Toutes deux pensent qu’il faut créer des ponts dans l’existence, bâtir des refuges, montrer aux gens qu’ils ne sont pas seuls.
Première leçon pour apprendre à rêver.
Et à espérer.
Texte de Cécile Reboul
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