Jungjin Lee, «Unnamed Road» – Galerie Camera Obscura
Unnamed Road De Jungjin Lee De mardi à vendredi de 12h à 19h Galerie Camera Obscura |
Du 19 mars au 25 avril 2015
Pour Jungjin Lee, photographier est une aventure intérieure, une méditation. «Unnamed Road», une exposition à découvrir à partir du 19 mars à la Galerie Camera Obscura Jungjin LEE, artiste coréenne, vit aux États-Unis depuis 1988. Diplômée en photographie de l’Université de New York. Elle fut assistante de Robert Frank. Sa recherche s’oriente dans les années 90 vers une photographie “plasticienne” et prend la forme de grands tirages sur papiers sensibilisés à l’aide d’une émulsion à l’argent. Les lieux et les objets ont dans ses images une présence étrange, combinaison de réalisme photographique et de matière picturale. Sa photographie est en quelque sorte la captation d’un paysage mental. Entre 2010 et 2012, elle a participé au projet “This Place”, qui invitait douze photographes de renommée internationale à travailler sur Israël. (Ce projet, réalisé sans aide publique de l’état d’Israël, a été imaginé et mis sur pied par le photographe Frédéric Brenner).
Jungjin LEE a toujours été attirée dans son travail par les lieux désertiques : paysages essentiels, ascétiques, où se retrouver face à soi-même. Lorsque Frédéric Brenner lui a proposé de participer à ce projet, elle a été séduite par la perspective de photographier cette terre ancestrale, source de spiritualité pour une partie de l’humanité, tout en doutant de trouver sa place et une expression juste sur un territoire au centre d’un conflit. Aussi, ce n’est qu’à son deuxième séjour qu’elle a pu finalement accepter et travailler. Unnamed Road est le résultat de cette commande. “Ce que je cherche dans mes photographie est quelque chose sur la vie, sur l’état de solitude que cela représente. La vie change en surface. Elle est comme un océan. Vous voyez le constant mouvement de l’eau à la surface, mais dans les profondeurs, dans le coeur, il n’y a pas de mouvement.” Cependant, bien que très éloignée du documentaire, la photographie de Jungjin Lee n’élude pas la réalité actuelle : les casemates fantômes pour l’entraînement des militaires, les barbelés dans le désert, les scories du conflit moderne sont présentes dans “Unnamed Road”. A l’écoute attentive d’un lieu, comme le ferait un sismographe, elle en sonde les profondeurs, mais elle enregistre aussi les mouvements de surface. Ainsi, dans sa quête pour montrer “le coeur immobile des choses”, Jungjin Lee touche finalement au centre sensible du conflit israélo-palestinien. Ses images nous parlent, de façon métaphorique, de la frontière, de l’enfermement, de l’attachement à la terre ancestrale. Mais il est indéniable que sa préoccupation est plus universelle, et qu’elle ne souhaite pas s’adresser à une histoire spécifique. “La plupart des paysages et des objets dans Unnamed Road pourraient appartenir aux endroits où j’ai travaillé auparavant, que ce soit en Californie, au Nouveau-Mexique, au Canada ou en Corée. Le lieu est important, mais il y a une continuité dans mon travail, un sens de la solitude, que j’ai retrouvé aussi en Israël”. Visant à l’essentiel, Jungjin Lee nous parle, selon le beau titre de Wim Wenders, de “l’état des choses”. De notre monde actuel et, fondamentalement, de sa beauté comme de notre difficulté à l’habiter. L’artiste a longtemps réalisé ses tirages sur du papier coréen traditionnel (en fibre de mûrier) enduit à la brosse d’une émulsion photographique. Ce procédé est délicat et physiquement très difficile pour le grand format. Pour “Unnamed Road”, elle a choisi d’utiliser cette technique pour faire un premier tirage, qui a été ensuite scanné et à servi de base pour une impression numérique aux encres pigmentaires sur papier japon.
[Source texte et visuel : communiqué de presse] |
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