Jorge Rodriguez-Gerada – galerie Mathgoth
Jorge Rodriguez-Gerada est né à Cuba et a grandi aux États-Unis. Il fut, dans les années 90 à New York, un des pionniers du « Culture Jamming » (détournement culturel) qui consistait à dénoncer le mercantilisme commercial en soulignant le contraste entre l’image des marques et les réalités de la société. Pendant ces années, Rodriguez Gerada a modifié d’innombrables panneaux publicitaires (notamment de marques d’alcool et de cigarettes), mais également un grand nombre de plaques de rue et de panneaux de signalisation, leur conférant une signification différente ; toujours dans le but de sensibiliser. La guérilla de Jorge ne manqua pas d’interpeller les médias internationaux qui se firent avec plaisir le relais de son travail, notamment avec le célèbre livre « No Logo » de Naomi Klein.
En 2002, il déménage à Barcelone, où il débute sa série « Identity ». En utilisant les méthodes du marketing actuel, il redonne à l’anonyme la place qui lui revient dans la ville. Des portraits géants hyperréalistes de monsieur et madame Tout-le-monde fleurissent au coin des rues. Aucun produit à vendre! Ces visages deviennent des icônes sociales et créent une véritable poésie ouvrant au dialogue dans les quartiers.
Jorge Rodriguez-Gerrada travaille sur de vieux murs texturés, au fusain « pour sa transparence et son côté éphémère ». Ainsi, les visages déjà marqués par le temps continueront à vieillir. Ils vont se détériorer au fil des ans. Ils vont s’effacer. Jusqu’à disparaître.
Cette fugacité se retrouve également dans les œuvres gigantesques de l’artiste. Des œuvres visibles uniquement du ciel. Sur des surfaces considérables, Jorge et son armée de bénévoles dessinent au sol des portraits. Très souvent des anonymes comme en septembre 2013 avec son projet « Wish ». Le visage de la jeune fille s’étendant sur une superficie de 5 hectares, sa réalisation aura demandé plusieurs semaines de travail et aura nécessité 1.500 tonnes de sable, 1.000 tonnes de terre végétales, sans oublier les 20 tonnes de gravier blanc pour les seuls yeux de la belle Nord-Irlandaise.
Le travail de Rodriguez-Gerada en galerie est dans la droite lignée des grandes fresques murales qu’il entreprend dans la rue. Grâce à une technique qui lui est propre, il parvient à décoller sur d’anciennes maisons catalanes le revêtement de leurs murs extérieurs. Il les transfère sur des panneaux de bois ou du papier et, au fusain, y dessine des parties de visages anonymes.
C’est ce travail que l’artiste a décidé d’exposer avec « Texture urbaine », au total une vingtaine d’œuvres spécialement réalisées pour l’occasion.
Jorge Rodriguez-Gerada – Texture urbaine
Du 11 octobre au 9 novembre 2013
Du mercredi au samedi de 14h à 19h
Le jeudi, de 11h à 19h
Vernissage le vendredi 11 octobre
Galerie Mathgoth
34, rue Hélène Brion
75013 Paris
M° Bibliothèque François Mitterrand
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