John Steinbeck
Si le public l’acclame parce qu’il se reconnaît et s’identifie au sort des oubliés du rêve américain, la critique acerbe ne manque pas de décrier son engagement et sa dénonciation d’une réalité parfois dérangeante. En effet, Steinbeck s’attache à décrire la vie de ceux qui subissent les crises économiques du pays : les simples travailleurs, les exclus, les victimes… tout en affirmant comme valeur essentielle la liberté de l’individu.
Apôtre des petites gens dont il décrit souvent la vie avec tendresse et humour, il sait prendre un ton sobre pour peindre les douleurs de leur vie. Ce choix d’une écriture sans emphase et sans interprétation accentue la froideur des situations et concentre l’effet dramatique.
Après quelques premiers romans réussis (dont Tortilla Flat, 1935, qui lui vaut la médaille d’or du meilleur roman écrit par un Californien décernée par le Commonwealth Club of California), John Steinbeck s’engage dans des œuvres plus sérieuses à partir du milieu des années 30 : Des souris et des Hommes (Of Mice and Men, 1935), En un combat douteux (In Dubious Battle, 1936)…
En 1938, il publie Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) qu’il estime être son meilleur livre. Si celui-ci est interdit dans plusieurs villes de Californie, il permet à son auteur de recevoir le prix Pulitzer, en 1940, lorsque le roman est adapté au cinéma.
En 1947, il publie La Perle et voyage en URSS, en compagnie du photographe Robert Capa, pour le New York Herald Tribune.
En 1952, il participe au film de Elia Kazan, Viva Zapata! et publie À l’Est d’Éden, un roman sur l’individualisme, les apparence, les préjugés, l’acculturation et la perte de reconnaissance sociale.
En 1958, il publie Once There Was a War, un recueil de ses reportages de guerre. L’année suivante, il a une attaque, ce qui le pousse à voyager en Angleterre et au Pays de Galles, puis à parcourir l’Amérique en 1960.
Il obtient le Prix Nobel de Littérature, en 1962, pour la portée sociale de son œuvre : « pour ses écrits à la fois réalistes inventifs, remarquables pour leur humour plein de compassion et leur perspicacité sociale ».
Après un autre voyage en Europe en 1963 avec Edward Albee, John Steinbeck reçoit la médaille de la Liberté des États-Unis en 1964.
Mal aimé dans son propre pays, l’écrivain meurt d’artériosclérose en 1968 à New York et sa disparition est tout juste saluée avec politesse.
Aujourd’hui ses romans majeurs font toujours partie des classiques de la littérature américaine, et son message humaniste échappe au temps : « Il faut essayer de comprendre les hommes. Si deux hommes essayent de se comprendre, ils seront bons l’un envers l’autre. Bien connaître un homme ne conduit jamais à la haine, mais presque toujours à l’amour. »
Ses principaux ouvrages
- La Coupe d’or (Cup of Gold, 1929)
- Les Pâturages du ciel (Pastures of heaven, 1932)
- Au dieu inconnu (To a God Unknown, 1933)
- Le Poney rouge (The Red Pony, 1933)
- Tortilla Flat (1935)
- En un combat douteux (In Dubious Battle, 1936)
- Des souris et des hommes (Of Mice and Men, 1937)
- La Grande Vallée (The long valley, 1938)
- Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath, 1939)
- Lune noire (The Moon Is Down, 1942)
- Rue de la sardine (Cannery Row, 1945)
- La Perle (The Pearl, 1945)
- Les Naufragés de l’autocar (The Wayward Bus, 1947)
- À l’est d’Éden (East of Eden) (1952)
- Tendre Jeudi (Sweet Thursday, 1954)
- Le Court Règne de Pippin IV (The Short Reign of Pippin IV: A Fabrication, 1957)
- Voyages avec Charlie (Travels with Charley, 1962)
[Visuel : John Steinbeck visits LBJ at the oval office in the White House. In the original photo, to his left is Jon Steinbeck, his son shaking hands with LBJ between assignments in Vietnam and the White House. US Government. Derivative work : Homonihilis. Domaine public des États-Unis d’Amérique : son auteur est l’administration américaine comme précisé dans le code fédéral au Titre 17, Chapitre 1, Section 105]
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