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Jochen Gerner et Yuichi Yokoyama – Galerie Anne Barrault

Yuichi Yokoyama, Color Engineering 96-97, acrylique sur toile, 53 x 72,7 cm, 2010

L’un vit dans l’est de la France, l’autre vit à l’est du globe. Ils ne se sont jamais rencontrés, mais leur singularité les rapproche…

L’actualité importante de ces deux artistes : la participation à la Biennale Internationale d’Architecture de Venise pour Jochen Gerner, et la présence dans trois expositions en France et en Suisse pour Yuichi Yokoyama, était l’occasion unique de les rassembler à la galerie Anne Barrault.

Ce sera la première fois que Yuchi Yokoyama présentera un ensemble de dessins et peintures dans une galerie en France. Il participera également à l’exposition intitulée «Encore un jour banane pour le poisson rêve» au Palais de Tokyo du 22 juin au 9 septembre 2018, ainsi qu’à celle organisée par le Barbican Centre de Londres au Lieu Unique à Nantes « Mangasia» du 30 juin au 16 septembre 2018. Et le MAMCO à Genève présente une exposition personnelle de son travail depuis le 30 mai 2018.

Yuichi Yokoyama, vit seul dans une petite maison en banlieue de Tokyo. Il ne possède ni ordinateur, ni télévision. Diplômé du département de peinture de Musashino Art University, il se consacre d’abord à la peinture puis se tourne progressivement vers le dessin. Contraint par l’exiguïté de son espace d’habitation, où il ne peut plus accumuler ses tableaux, il choisit alors le papier et l’encre. Son oeuvre est radicale, et ne ressemble à aucune d’autre.

Jochen Gerner dit de lui : «son travail reste pour moi une des plus belles découvertes de ces dernières années. Son œuvre est extrêmement singulière, et expérimentale. Ses récits sont à la fois contemplatifs et mouvementés, muets et sonores. Les paysages, les éléments et les personnages ne renvoient à rien de connu : tout paraît se confondre et se mêler dans une même écriture graphique, à la frontière du figuratif et de l’abstrait. Chaque récit semble s’ouvrir sur un autre territoire, qui serait l’espace mental de Yokoyama. Son trait, sa gamme de couleurs sont si singuliers qu’ils se reconnaissent sur un détail de quelques millimètres carrés (trait) ou à une distance de plusieurs mètres (couleurs).»

Jochen Gerner, 22 celsius, série Stockholm, peinture acrylique sur carte postale, 9,8 x 14,2 cm, 2017

L’exposition à la galerie Anne Barrault présentera, «The World Map» de Yuichi Yokoyama, un ensemble de dessins et collages inédits ainsi que des peintures réalisées en 2010.
Et au mois de juin, les éditions Matière publieront son nouveau livre «Terre de glace» que l’artiste dédicacera lors du vernissage.
En écho à l’encre noire de Yuichi Yokoyama, Jochen Gerner présentera une série récente de monochromes blancs, (ou presque). Un paysage d’hiver ouvrira l’exposition sur un ensemble de dessins sur Stockholm. Lors d’un séjour dans cette ville, Jochen Gerner a déniché une trentaine de cartes postales qu’il a recouvertes de peinture blanche, grise ou verte. L’acrylique, en aplats bruts ou plus dilués, exprime le bleu scandinave, le vert des toits en zinc et des grandes étendues de nature. L’oblitération des timbres fait écho aux ondulations de l’eau omniprésente, qui guide et découpe les paysages.
Dans son oeuvre, Jochen Gerner ne cesse de questionner le statut de l’image et y déploie un vocabulaire sensible.
A travers cette série, il cristallise l’architecture qu’il rencontre. L’église se résume au symbole de la croix, à sa puissance évocatrice. Les trois couronnes, blason de la Suède sont simplifiées en trois points. De grandes lignes laissent deviner Centralbron, l’une des routes les plus importantes de la ville.

Un livre rassemblera les paysages de Stockholm de Jochen Gerner avec un texte de Peter von Poehl, dont voici un extrait :

Mais soudain, les cartes postales délicatement tracées de Gerner prennent un ton légèrement troublant. Il est évident qu’il manque un détail, sans que l’on arrive à savoir lequel exactement, un peu comme dans la scène du rêve dans Les Fraises sauvages de Bergman. C’est peut-être précisément cela qui, dans les dessins de Gerner, fait étonnamment ressurgir mes propres souvenirs d’enfance…

Ce livre publié dans la collection «Portraits de Ville» est à paraitre au mois de juin et sera signé par l’artiste lors du vernissage.

*Le collectif d’architectes «Encore Heureux» a demandé à Jochen Gerner de réaliser un ensemble de dessins qui sera présenté au Pavillon Français lors de la prochaine Biennale Internationale d’Architecture de Venise (26 mai – 25 novembre 2018).

[ Source : dossier de presse ]

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