Du 5 février au 28 mars 2015
Exposition Interligne de Fritz Panzer et Michelangelo Penso à la galerie Alberta Pane
Conversation entre Fritz Panzer et Alberta Pane :
A.P.: Quel genre d’œuvres comptes-tu présenter pour ta prochaine exposition à Paris? F.P.: Je pense à une rangée de petites sculptures ainsi que plusieurs dessins et peintures.
A.P.: Dans tes sculptures, peintures et dessins, tu t’inspires d’objets du quotidien… Pourquoi? F.P.: D’objets du quotidien ? Je me demande plutôt : n’est ce pas tout qui fait partie du quotidien ? Je considère mon environnement proche comme une prolongation de mon atelier, les situations, les pièces et les objets présents sont les modèles de mon travail.
A.P.: As-tu toujours été inspiré par les objets? F.P.: Oui. Les objets appartiennent à des moments spécifiques ou à des personnes. Par exemple, en ce moment je suis en train de concevoirune sculpture : trois chaises occupent l’espace de mon atelier, chacune d’elles est différente et la plus ancienne je l’ai depuis mon enfance passée à Judenburg.
A.P.: Parlons des matériaux que tu utilises dans tes sculptures… F.P.: Mes sculptures sont des dessins en trois dimensions. J’utilise du fil de fer de différentes tailles pour obtenir différentes lignes, épaisseurs.
A.P.: Le titre de l’exposition est : Interligne; quelle est la relation entre ce titre et ton travail? F.P.: La traduction allemande d’Interligne est Zwischenraum (un espace). En dessin, non seulement les lignes sont essentielles mais aussi les interstices que vous produisez.
A.P.: Et concernant tes futurs projets? F.P.: Au delà de mon travail sur les trois chaises qui seront présentées dans une exposition collective en 2015 au Musée de la Sécession à Vienne, je suis en train de préparer une sculpture appelée « Klavier Integral Nam June Paik ». Ici, le point de départ sera l’œuvre d’art.
A.P.: Qu’attends-tu de cette prochaine exposition à Paris? F.P.: Argent et gloire.
Conversation entre Michelangelo Penso et Alberta Pane :
A.P.: Quel genre d’œuvres comptes-tu présenter pour ta prochaine exposition à Paris? M.P.: Je suis en train de préparer des œuvres qui puissent dialoguer avec celles de Fritz Panzer afin que l’espace soit partagé conceptuellement. Je pense que nos œuvres pourront très bien aller ensemble car nous travaillons tous les deux sur la dimension du volume et du vide en ne définissant les espaces tridimensionnels seulement qu’à partir des lignes et non pas avec des plans qui les délimitent : il y a une assonance avec ce type de recherche. Mes œuvres sont toujours inspirées de la science et de la biologie, elles représentent des exosquelettes de bactéries microscopiques. Nous avons tous un squelette, alors que dans la dimension microscopique la plupart de ces êtres ont un squelette externe, comme le cartilage. Mes recherches s’inspirent de cet aspect et sont réalisées à partir de caoutchouc, et sont donc très déformables, même une fois terminées. Dans la nature, ces exosquelettes peuvent effectivement se déformer dans leur milieu naturel, en bougeant, et en flottant dans les vides.
A.P.: Pourquoi est-ce que ton travail est souvent lié à la science et aux images de bactéries, de virus, de micro-organismes etc…? D’où vient cet intérêt particulier? M.P.: Quand j’ai commencé à m’intéresser à la recherche scientifique, j’ai trouvé beaucoup de nouvelles formes très intéressantes, différents stimuli, mais ce que je préfère le plus est certainement l’idée qu’à partir de la découverte scientifique d’une minuscule particule peut naître une grande révolution sociale et politique dans le monde entier. Il y a plusieurs années, j’ai mené et je mène toujours, des recherches sur les circuits génétiques parce que je crois vraiment que si nous parvenons à maitriser ces petits êtres présents dans notre organisme notre espérance de vie pourra être considérablement rallongée, et que nous pourrons être en mesure de trouver des traitements médicaux à des maladies encore incurables. Une petite invention comme celle ci, pourrait vraiment bouleverser ce que les politiciens et bureaucrates tentent de construire. Je vois donc un énorme potentiel, quasi explosif, dans cette recherche. J’aimerais apporter une dimension esthétique à cette idée, qui pourrait provoquer un grand changement dans la vie quotidienne de chaque individu et dans nos relations sociales.
A.P.: La bactérie qui a inspirée tes nouvelles œuvres n’est pas la représentation exacte de la réalité, tu ne les as pas conçue comme une bactérie géante. M.P.: En effet, je pourrais créer des représentations complètement identiques, mais je pense que ce serait limité car cela serait exactement la même chose que d’aller dans un laboratoire et d’observer avec un microscope. Mes œuvres sont un point de départ pour pousser les personnes à se questionner et finalement trouver le lien avec la recherche scientifique, rechercher une dimension abstraite dans un sens. La pensée d’un chercheur est toujours abstraite, les mathématiques sont elles mêmes pure abstraction, et par conséquent, toutes les lignes définissant les formes dans mes œuvres peuvent être potentiellement des calculs mathématiques de courbes et de paraboles. Ce sont des questions que j’aborde depuis des années.
A.P.: Pourrais-tu nous dire quelques mots sur les différents matériaux que tu utilises pour tes sculptures? M.P.: Ils sont directement liés à mon environnement direct, et ont toujours rapport avec l’industrie. J’opte pour des matières premières industrielles parce que je peux facilement les trouver à côté de mon atelier (dans le port de Marghera, ville industrielle proche de Venise).
A.P.: Qu’attends-tu de cette prochaine exposition à Paris? M.P.: Je pense que c’est une nouvelle étape de travail et d’exposition qui symbolise l’entente que nous avons toujours eu, depuis des années maintenant que nous travaillons ensemble. Je trouve aussi que nous avons toujours su renouveler et proposer des choses intéressantes. J’espère que nous parviendrons à faire de même cette fois ci.
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[Source texte : dossier de presse] |